vendredi 10 février 2017

Le Postillon. N° 39. Février- mars 2017.

20 pages, 3 €.
Ce serait dommage que l’amende de 2000 € qui est infligée au « journal de la cuvette » suite à un article concernant Ferrari maire de Pont de Claix et patron de la Métro rende « prudent dans leur expression » les mutins - de la cuvette - les poussant au mutisme.
Fidèle à son allergie aux technologies nouvelles, le bimestriel interroge un prof de techno en collège qui décrit l’homme connecté présenté dans un manuel :
« l’homme nu porte des lunettes  intelligentes pour « mêler réel et virtuel », un implant dentaire électronique pour remplacer une oreillette Blue tooth, une brosse à dents et une fourchette connectées au smartphone, un tatouage électronique et il a avalé des pilules électroniques. »
Ils dressent un tableau iconoclaste de l’arrivée des tablettes Apple dans 15 collèges de l’Isère et nous inquiètent avec des études concernant des robots «  sociaux » ou en reconstituant la vie de deux jeunes gens à partir de leur compte Tweeter géolocalisé.
La déshumanisation est à l’œuvre également à Pôle emploi lorsque les raideurs administratives sont amplifiées par les ordis. Quand ce ne sont pas les petits malins qui référencent des entreprises sur Google et se font financer par le DIF (Droit Individuel à la Formation).
Il reste cependant quelque personnage coloré à croquer, Gilles Chabert, « le gredin dauphinois » jouant de sa verve pas à la façon d’un Papagalli dont on trouve un hommage d’autant plus bienvenu qu’il est inattendu dans ces pages, mais qui cumule les avantages en multipliant les actions de lobbying, ayant bien bonifié sa situation depuis son rôle de défenseur des moniteurs de ski à pull rouge.
« Si Papagalli est un troubadour, Gilles Chabert est un connétable. Lui n’est pas là pour raconter des histoires. Son but c’est de gagner des guerres. D’où son amour pour les canons » (à neige).
Toujours à l’affût des abus, les rédacteurs masqués:
-        font part du travail de locataires qui s’interrogent sur les charges demandées par un bailleur social,
-        donnent la parole à un cadre en CDD dans une mairie opposée à « la loi travail » qui a  bien du mal à respecter la loi présente.
-        dévoilent des scénarios budgétaires à la ville de Grenoble qui auraient pu éviter la fermeture de bibliothèques.
Ils soulignent la vanité des communicants : cette fois avec le département de l’Isère qui se vendrait mieux en s’intitulant : Alpes Is(h)ere (play stations de ski).
Relayant la mobilisation des aides à domicile concernant leurs conditions de travail dégradées, ou celle des animateurs périscolaires, ils mettent en regard  le flot de subventions vers les start-ups et persistent à égratigner le consensus les entourant.
La double page humoristique « Ensemble réduisons les pics de pollution » gagnerait à être moins dans  la connivence :
« Devenez livreur à vélo au service des particuliers et des entreprises qui, entre le trail de l’Early morning et l’apéropitch de l’afterwork, n’ont plus le temps d’aller shopper leur fooding »
Est-ce que dans les recommandations du rédacteur en chef qui serait passé par Sciences-po (dite pipeau) ne figure pas un peu plus de pédagogie, plus d’explicite ? Sinon le risque de l’élitisme peut affaiblir les ventes plus durement que des décisions de justice. Mais que les rédacteurs poursuivent leurs plongées dans des lieux insolites comme cette réunion d’ufologues qui croient aux ovnis. Concernant la condamnation d’un psychiatre après le meurtre d’un étudiant par un patient du CHS, les réflexions nuancées, prenant quelques distances avec les évidences premières, sont bienvenues. Un article sur la pollution à Grenoble comme le laissait supposer la une  aurait été utile, surtout que parfois les postilloneurs peuvent être pédagogiques mais je pense que ça ils vont mal le prendre : "pédagogiques !"
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J’ai quand même chopé un « Canard » cette semaine, avec en prime un dessin de la Newsletter de Télérama :

1 commentaire:

  1. Ooouuh, le deuxième dessins me botte bien !!
    Bon article. Je cours acheter le Postillon. Moi, aussi, j'aime bien les articles que personne d'autre ne fait.

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