Le livre de 130 pages publié à la NRF que dirigea d’ailleurs
Drieu la Rochelle pendant
l’occupation, présenté comme fable, est fidèle à la réalité puisque le
romancier comme Maïakovski, Crevel et Nerval, se
suicida en 1945 après une tentative en 44.
Pourquoi une telle curiosité envers l’auteur du « Feu
follet », adapté par Louis Malle et dernièrement encore au cinéma dans
« Oslo, 31 août » ?
Le collabo, publié il y a 4 ans dans la Pléiade, appelle lui même
la littérature avec récemment « Les Derniers jours de Drieu la Rochelle » par
Aude Terray.
Cette fois l’énergique Guégan qui a déjà écrit sur Aragon et
Stendhal met en scène le procès du fasciste dans un théâtre désaffecté.
Je viens de trouver une citation de l’ancien Mao qui
écrivait dans « Beau soleil »
« La mort nous apprend à vivre et tout film, tout roman, toute oeuvre d'art participe de la mort. »
Cette tragédie déprimée serait inspirée du « procès de Barrés » joué par le groupe Dada.
Cette tragédie déprimée serait inspirée du « procès de Barrés » joué par le groupe Dada.
« Un enlèvement
suivi d’un jugement pour l’exemple. En partisans des fins édifiantes, ils
avaient estimé que le vers de Lautréamont, «Toute l’eau de la mer ne suffirait
pas à laver une tache de sang intellectuelle » que ce vers qu’ils avaient
si souvent cité à propos de tout et de n’importe quoi allait enfin, appliqué à
Drieu, trouver sa justification. »
Il s’agit plutôt d’une forme de débat ultime dans la fumée
des cigarettes, alternant avec des moments d’introspection désabusée entre
connaisseurs de littérature. Marat, Héloïse, Rodrigue, Maréchal, se partagent
les rôles d’avocat et de procureur. Les pseudos devraient beaucoup à Vailland
incarné par le dénommé Marat. Mais Drieu, l’auteur de « L’homme couvert de
femmes », ami de Malraux est lui-même, son accusateur le plus impitoyable.
« C’est bien là la
faiblesse des fascistes. Il leur faut constamment dialoguer avec d’imaginaires
forces invisibles. (…) Tout autres sont les communistes de chez Staline qui
dédaignent l’abstraction, qui honnissent le mysticisme. Avec eux, un innocent
doit se déclarer coupable dans le seul but d’innocenter le tribunal qui va le
rayer de l’histoire ».
A une époque où les bulldozers de la bien-pensance s'appliquent avec un fanatisme qui ferait honneur à d'autres totalitarismes, je me méfie de ce que je peux entendre sur les fascistes à l'heure actuelle.
RépondreSupprimerLa machine à écerveler est planétaire, maintenant...