Marie Desplechin dans les dernières pages du trimestriel a
rédigé un article amusant, clair, original, bien vu, sur le lien entre
journalisme et littérature.
Plutôt que d’imaginer le journalisme dans un placard sous
l’escalier d’une maison où le roman occuperait la salle à manger et la poésie
le salon, elle lui donne volontiers la place dans le jardin :
« ce serait bien,
le parc et les jardins, ouverts aux pluies, au soleil et aux vents. »
Voilà comme d’habitude
210 pages riches en portraits de femmes magnifiques :
la punk Birgitta Jónsdóttir
promise au poste de premier ministre en Islande,
la maire de Madrid, l’incorruptible Manuela
Carmerna,
et « Mutti » Angela Merkel.
Il faut bien de ces femmes fortes pour ne pas
désespérer du monde,
quand on suit l’échec d’un groupe de citoyens
mexicains pour ne pas subir la loi des cartels,
la fragilité d’une station d’observation dans
l’Amazonie équatorienne,
les difficultés d’un SDF qui depuis un passage à la
télévision fut embauché dans une entreprise qui s’est révélée un cauchemar,
la vie d’une municipalité FN à Hayange.
En Dordogne, un village a accueilli des Syriens, et
comme toujours le reportage qui prend son temps présente plusieurs points de
vue.
Le travail de réseaux permettant la libération d’otages de Daech est
impressionnant,
comme est bienvenu le témoignage d’une journaliste
qui a suivi des trains de réfugiés dans les Balkans.
Du coup l’entretien avec un médecin concernant la
souffrance au travail apparait assez habituel,
comme est folklorique le festival de Black rock,
ville éphémère dans le désert du Nevada où chaque année est brûlé « Man ».
Tu sais, Guy, c'est assez impressionnant, mais il faut retourner dans un dictionnaire étymologique pour voir le mot "travail" et comprendre qu'il comporte le sème de "souffrance". Les femmes entraient en travail pour mettre les enfants au moment, et c'était de la souffrance.
RépondreSupprimerTu dois savoir à l'âge que tu as maintenant que la chasse permanente à la souffrance ne fait que déplacer la souffrance ailleurs, pour faire... une autre souffrance.
Est-elle pire, mieux que la souffrance au travail ? du travail ? par le passé ?
Elle est peut-être moins corporelle, moins physique dans le Nord, mais elle devient de plus en plus présente dans nos esprits à l'heure actuelle.
Pour réfléchir, j'ai une brochure sur le bénévolat qui circule en ce moment, et sur quatre pages, pas une seule fois on voit le mot "travail".
Alors.. dis-moi... est-ce qu'on TRAVAILLE dans les associations si on ne reçoit pas salaire en contrepartie ?
Et à la maison, si on ne touche pas des ronds comptabilisés par heure ou tâche, est-ce qu'on travaille ou on "s'occupe agréablement pour passer le temps " ?
Pour moi, on travaille dans les associations, tout en occupant parfois agréablement, parfois désagréablement son temps.
De toute façon, toute l'existence ne peut pas être occupée de manière... ludique, non ?
Des fois il y a quelques... devoirs... le mieux étant de faire de son mieux pour rendre les devoirs agréables pour soi, sans exiger, comme un enfant, que l'autre les valorise pour se sentir, soi, valorisé de les faire.
C'est diablement compliqué, non ?
Le SDF qui descendait chez nous, "travaillait"-il quand il se postait dans le froid pour récolter les sous des passants ? Il faisait déjà objet de présence, et c'était une contrainte, d'une certaine façon, mais... était-ce un "travail" ?
Le mendiant, travaille-t-il ?
C'est compliqué, hein ??