Violent, subtil, palpitant et touchant au plus vif de notre
humanité, historique, mystique, politique et intime, exotique, flamboyant,
instructif, épique, étourdissant.
Au XVIIème siècle, au Canada, trois narrateurs donnent
leur vision d’un monde à découvrir, à évangéliser, à préserver, ce qui évite le
manichéisme : bon sauvage contre vilain colonisateur.
Ce sont, réunis par un destin cruel, « Le Corbeau » :
un jésuite breton, « Chutes-de-Neige » : une jeune iroquoise
farouche qui vient d’être adoptée par le massacreur de sa famille, « Oiseau »,
un chef Huron.
Il est grand temps d’enrichir des images enfantines.
Les sociétés
indiennes sont sophistiquées : les « sauvages » cultivent les trois
sœurs (maïs, courge, haricot), et vivent dans des conditions climatiques extrêmes, aggravées
par les guerres incessantes entre tribus. Leur rapport à la nature est mythique
et leur cruauté ahurissante, le respect de l’ennemi se juge à sa capacité à
subir les tortures les plus ignobles.
« Comme lui non
plus ne réagit pas au bâton rougi que je lui enfonce dans l’oreille, je réclame
une coquille de clam avec laquelle je lui coupe deux doigts, et pour qu’il ne
se vide pas de son sang, j’enduis les moignons sanguinolents de poix
brûlante. »
Une horloge devient « capitaine de la Journée »,
poétique et mystificatrice, et nous redécouvrons :
« Il prétend même
avoir tâté leurs vêtements qui ne sont pas faits de peau d’animal mais
fabriqués par de vieilles sorcières qui, comme les araignées, produisent du fil
que d’autres vieilles sorcières tissent. ».
Le courage et la force de la foi se livrent au milieu de la
fureur, des puanteurs, de la misère la plus extrême:
« Seigneur, je
crois bien que c’est la dernière fois que je verrai le soleil se lever sur
cette terre que Vous avez créée, et je prie pour que Vous me donniez la force
d’accepter avec dignité et en état de grâce, les souffrances que je suis sur le
point d’endurer, car mon corps n’est que le vaisseau de mon âme. Et quand ce
vaisseau se brisera, mon âme s’élèvera jusqu’à vous. »
Ça a l'air très intéressant, merci. Je vais voir à qui le roman ressemble en anglais.. Merci.
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