La formule qui associe peinture et musique s’appliquait
cette fois à l’Italie, terre de peinture et de musique s’il en est.
Pour clôturer la saison des conférences aux amis du musée, Catherine
De Buzon historienne d’art et Daniel Jublin musicologue ont réuni leur
érudition pour nous offrir deux heures de découvertes, de retrouvailles, de
plaisir, malgré des reproductions de tableaux aux couleurs parfois saturées et des
aléas techniques qui ont fait perdre de l’ampleur à la musique.
Je rabâche volontiers que « la culture c’est retrouver »,
mais ce soir là, j’ai surtout apprécié des surprises : Vivaldi n’a
pas que quatre saisons sous l’archet, et l’étal du boucher de Carrache,
arrache.
Inspiré par la thématique ritale, j’aurai bien imité Cavanna
qui excellait à sous-titrer des peintres pompiers en jouant avec la Sainte famille de Michel
Ange.
Ainsi j’aurai bien fait dire à Marie qui semble refourguer
son Jésus à Joseph :
«Tiens occupe t’en un
peu, c’est toujours moi qui suis sur la photo avec lui… »
Au pays de Messiaen, les couleurs de la musique ne sont pas
que métaphores et si les mélodies suivent des courbes, les sons forment aussi des architectures.
La Galatée
de Raphaël est sensuelle, l’Atalante de Reni est blafarde lors de sa rencontre
avec Hypomène d’une violence saccadée soulignée par un extrait combatif de
Monteverdi.
Nous sommes plus familiers de la renaissance italienne que
de ses peintres du XIX° qui m’ont beaucoup plu : Morbelli et sa gare
centrale, Severini avec une bagarre effervescente dans une galerie marchande, et
Quadrone dont un chasseur dit à ses chiens: « Entrez, il fait
froid ».
Le chien de Balla le futuriste a la laisse dynamique et les
contemporains Merz et Penone
représentant de l’arte povera frappent fort et poétiquement quand il
s’agit de « respirer l’ombre ».
"Avoir le temps d’un arbre, de la pierre, du fleuve, du son, de la
lumière, de l’escargot, de l’insecte, la stabilité, l’éternelle durée d’une
fleur pour un papillon."
Morricone et Rota les accompagnent à merveille. Et Caresana
que je ne connaissais pas sur fond de Masaccio : ça va bien comme le poing de Zorio avec « Orlando
finto pazzo » de Vivaldi.
Qui d’autre que Pergolèse
mort à 26 ans et son stabat mater avec la pietà éperdue de Carrache ?
Et Le Caravage évidemment, sa sainte Catherine et son
« manteau de certitude », Masaccio, Rossini le gourmand, Mantegna le
sévère, Verdi, Fra Angelico, Scarlatti, Le Titien …
E un gelato
al limone !
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