Ce Tabou n’a rien d’une transgression, c’est
le nom d’un film de Murnau qui a fait s’extasier des générations de critiques,
quant à moi, au cinéma, les œillades expressionnistes me laissent indifférent. Le film du
jeune réalisateur portugais était par ailleurs accompagné de dithyrambes qui
auraient pu le plomber. Il n’en est rien.
La chronique d’une fin de vie à Lisbonne, « Paradis
perdu », où une vieille femme se joue
un ultime film auprès d’une bonne impassible et d’une voisine compatissante,
est menée avec tendresse et sympathie. Les uns passent à côté des autres.
Le récit en seconde partie d’une adultère au
« Paradis » dans une colonie en Afrique est bien servi par le noir et
blanc qui filtre les outrances, permet la réinvention d’un passé exprimé par
une voix off.
La piscine de la villa ne paraissait pas
tragique à celui qui portait beau avec son chapeau : elle était le luxe,
c’était la jeunesse. De cette époque romantique révolue ne subsistent que le
bruit des bêtes de l’herbe, les voix des personnages ne nous parviennent plus. La
passion est passée.
On peut croire à l’innocence revendiquée par
l’auteur.
Sa poésie
aux formes nouvelles fait passer la mélancolie : les crocodiles
servent de balançoires aux enfants dans les centres commerciaux, il suffit de
glisser une pièce.
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