Longtemps après Hugues Aufray, voilà le barde d’Astaffort
qui reprend Dylan, c’est que Robert Zimmerman
a inspiré Francis Cabrel depuis ses débuts.
N’ayant pas eu en temps utile l’Américan folk attitude, ce
« Bob Dylan pour les nuls » était fait pour moi.
Et je persiste avec mes franchouillardes oreilles : si
je n’avais su de qui étaient les paroles, je n’aurais pas entendu tellement de
différence avec le Cabrel ordinaire que j’apprécie,
« L’hiver
approche, le portail grince
La rouille le ronge,
la pluie le rince ».
En retrouvant quelques mélodies oubliées, la curiosité me
titille d’aller voir du côté des originaux : « Just like a
woman », « I Want you » maintenant qu’ I know.
Sous un emballage très carton recyclé avec dessins pales, les
textes sont bien sûr en lettres microscopiques; parfois le produit manque de
vivacité.
Les musiques sont agréables mais ne surprennent pas derrière
des textes qui coulent tranquillement sans accrocher.
« Je te veux » est joliet, il manque d’impatience.
« Vise le ciel », l’image est mignonne, mais c’est sur « un grand fauteuil » que le
poète s’envole.
D’autres évocations sont justes et fortes :
« Tout en haut de
la tour du guet
Les princes ont
confisqué les longues-vues »
Mais la rencontre avec des grands mots n’est pas toujours
facile :
« J’ai demandé
aux flics à chaque carrefour
Avez- vous vu la
dignité ? »
Quelques visions nous empoignent :
« Les rats
mangent ta farine, ils ont empoisonné le puits
Les rats ont mangé ta farine et empoisonné le puits
Même le ciel veut dire
qu’il ne faut pas compter sur lui. »
L’histoire d’Hollis Brown est-elle celle de notre monde
désespérant ?
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