samedi 29 septembre 2012

Zone. Mathias Enard.



Voilà un livre, le livre de mon année qui assouvit mon goût de littérature, porté par une forme inhabituelle où seulement quelques points se posent lors d’un court roman enchâssé dans ce récit flamboyant de 500 pages, d’un trait.
Au cours de ces divagations intimes au bord de l’apocalypse, je n’ai jamais pensé à un procédé moi qui redoute par ailleurs les livres épais.
« nous chantions trois jeunes tambours en buvant, maintenant j’ai bu seul et ri et ran, rantanplan, maintenant je suis seul dans la nuit enfermé dans ce réduit »
Un souffle épique traverse ces lignes inexorables, poétiques et documentées.
Une énergie communicative brasse la mythologie, les villes, des hommes, quelques femmes fatales, l’histoire du bassin méditerranéen,  et une histoire d’identité qui se cherche au rythme d’un train entre Milan et Rome.
« attachés par les liens indissolubles du sang héroïque, par les intrigues de nos dieux jaloux ».
Tragédie où les cadavres s’empilent, bourreaux et victimes, « guerriers brillant d’une lumière noire », de guerres espagnoles ou bosniaques, en Palestine et de Birkenau à Beyrouth.
Des silhouettes d’écrivains  traversent les rues et les canaux, l’alcool nous abrutit.
Je pensais qu’il aurait été parfait de lire ce livre dans un train, mais une maman n’arrivait pas à se rendre maître de ses bambins malgré sa bonne volonté, un corse téléphonait abondamment, alors que de jolies pépettes tenaient des conversations de charretier à propos des échos d’un match de football qui parvenaient sur leurs Smartphones.
Pour ajouter un plan supplémentaire à ceux qui se superposaient déjà dans ce livre profus, je me souvins alors de l’accueil favorable qu’avait reçu une Union pour la Méditerranée du conducteur de quad et qui disparut  dans la comédie tunisienne tragique et le revirement Libyen où un écrivain tourna un film.  
J’ai avancé dans ce livre ferroviaire au cours de la période où à l’occasion du film « Sur la route » on reparlait du livre de Kerouac. J’ai trouvé le film fade mais je me suis imaginé le beat de l’écrivain américain comme celui qui me transportait : intense.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire