Voilà un livre, le livre de mon année qui assouvit mon goût
de littérature, porté par une forme inhabituelle où seulement quelques points
se posent lors d’un court roman enchâssé dans ce récit flamboyant de 500 pages,
d’un trait.
Au cours de ces divagations intimes au bord de l’apocalypse,
je n’ai jamais pensé à un procédé moi qui redoute par ailleurs les livres épais.
« nous
chantions trois jeunes tambours en
buvant, maintenant j’ai bu seul et ri et
ran, rantanplan, maintenant je suis seul dans la nuit enfermé dans ce
réduit »
Un souffle épique traverse ces lignes inexorables, poétiques
et documentées.
Une énergie communicative brasse la mythologie, les villes,
des hommes, quelques femmes fatales, l’histoire du bassin méditerranéen, et une histoire d’identité qui se cherche au
rythme d’un train entre Milan et Rome.
« attachés par
les liens indissolubles du sang héroïque, par les intrigues de nos dieux
jaloux ».
Tragédie où les cadavres s’empilent, bourreaux et victimes, « guerriers brillant d’une lumière
noire », de guerres espagnoles ou bosniaques, en Palestine et de
Birkenau à Beyrouth.
Des silhouettes d’écrivains
traversent les rues et les canaux, l’alcool nous abrutit.
Je pensais qu’il aurait été parfait de lire ce livre dans un
train, mais une maman n’arrivait pas à se rendre maître de ses bambins malgré
sa bonne volonté, un corse téléphonait abondamment, alors que de jolies
pépettes tenaient des conversations de charretier à propos des échos d’un match
de football qui parvenaient sur leurs Smartphones.
Pour ajouter un plan supplémentaire à ceux qui se
superposaient déjà dans ce livre profus, je me souvins alors de l’accueil
favorable qu’avait reçu une Union pour la Méditerranée du conducteur de quad et
qui disparut dans la comédie tunisienne
tragique et le revirement Libyen où un écrivain tourna un film.
J’ai avancé dans ce livre ferroviaire au cours de la période
où à l’occasion du film « Sur la route » on reparlait du livre de Kerouac.
J’ai trouvé le film fade mais je me suis imaginé le beat de l’écrivain
américain comme celui qui me transportait : intense.
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