jeudi 29 avril 2010

Botticelli.

Le parcours même de Sandro Di Filipepi dit « Botticelli » suit les progrès et les régressions de la renaissance. J’étais resté à la surface des ses grandes œuvres :« Le printemps », « La naissance de Vénus » tellement connus qu’on ne les voit plus, sans connaître les autres.
« La naissance de Vénus » reproduit tellement les formes du baptême du Christ que le scandale était prévisible, même s’il s’agit de la reproduction d’une statue toute en pudeur qui appartenait aux Médicis. Si le florentin est surtout un graphiste, les cheveux de Vénus représentent le feu parmi les quatre éléments du célèbre tableau et « Le printemps » est un calendrier à lui tout seul qui se lit de la droite vers la gauche et se veut une synthèse entre le christianisme et le platonicisme avec ses valeurs antiques qui feraient accéder au Bien par le Beau. Ces valeurs nouvelles allaient bien à la nouvelle classe émergente : les bourgeois. Mais Savonarole, qui finira dans les flammes, fit amener, auparavant, des colifichets, des tableaux au bûcher des vanités. Et ce sont des enfants en brigade qui font régner un moment l’ordre moral avec les foules promptes à se punir. Les manières nouvelles de Botticelli oublieront la joliesse des nus, il peindra une délaissée derrière une porte, une crucifixion très noire et repentante, de même que « la calomnie » représente une Vérité sans éclat, supplantée par une femme vêtue de bure noire. Le soleil s’éteint, les visages se cachent.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire