J’ai hérité d’un billet pour le concert unique ( pourquoi unique ?) donné par Marc Minkowski à la MC2 et j’ai apprécié d’être surpris et ému par une œuvre qui me semblait inaccessible. A l’heure où l’église catholique vit son calvaire, quand son peuple l’abandonne, c’est dans un lieu d’autres religiosités où le public se rend en rangs serrés pour passer au dessus des soucis du quotidien, pour approcher les mystères de nos vies, de la mort.
Il est des moments d’allégresse dans ces airs de Bach et la foule lyncheuse d’alors nous effraie et nous séduit. « Saint Jean, semblable à l'aigle, prend son vol au-dessus des nuages de la faiblesse humaine, et contemple d'un œil intrépide et assuré la lumière de l'immuable vérité. »
Au cœur des faiblesses humaines, des reniements, des trahisons, du mal, va naître une religion majeure. De cette vision d’une humanité chancelante, où la souffrance physique étanche sa soif au vinaigre, va naître l’espérance.
Le mariage des voix et des instruments a soulevé un public conquis, et l’on comprend que l’on ait pu dire que Bach était le cinquième évangéliste.
Je venais d’acheter « Siné hebdo » avant la fin de ses parutions, le journal satirique exploite cette semaine encore avec vigueur les scandales pédophiles dans l’église. Je suis triste, bien que laïcard avéré, de l’ampleur de ces scandales sordides qui assombrissent encore l’image des hommes. Je me réconforte à l’écoute de l’excellence des jeunes instrumentistes qui démentent bien des appréciations portant sur l’affaiblissement des exigences dans l’enseignement.
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