Nous prenons le petit déjeuner dans le restaurant de style colonial du premier étage en découvrant que le nom de l’hôtel: « Les mystères d’Angkor », est issu d’un film français joué par Lino Ventura et Micheline Presle.
Guide et chauffeur nous prennent en charge à 8h. Nous nous dirigeons vers les vestiges d’un royaume disparu vers 1400 dont les réalisations des années 1100 figurent aujourd’hui parmi les merveilles du monde.
Sur le site il faut d’abord se faire tirer le portrait et en l’espace de quelques minutes nos pass d’entrée nous sont remis. Nous commençons la visite par l’antique capitale Angkor Thom (Angkor=capitale. Des singes peu farouches sont en liberté vers l’entrée. Nous nous munissons de bouteilles d’eau et commençons la visite côté sud par un pont dont une balustrade représente une succession de démons en rond de bosse opposée à une succession de dieux sur l’autre balustrade, bagarre pour « le barattage de la mer primordiale ». Da Sothi, notre guide francophone nous fait remarquer la présence de deux trous percés dans chaque pierre qui permettaient leur transport.
« Qui a construit Angkor ? Les éléphants. »
De même, il attire notre attention sur les deux statues lions qui encadrent souvent les entrées, alors que les lions n’ont jamais peuplé le Cambodge. Par contre ils vivaient en Inde, berceau de la religion et de l’art hindouistes. Il ne reste rien de la ville de 1 000 000 d’habitants, seuls les temples et certains monuments construits en pierre ont traversé les siècles jusqu’à nos jours malgré les vicissitudes de l’histoire et les pilleurs. Un réseau hydraulique témoigne de la sophistication de cette civilisation khmère dont l’effondrement reste inexpliqué. La Cité, était une représentation du ciel avec au centre, le temple, symbolisant le mont Méru. Autour des douves et des lacs ou baray représentant la mer. Dans le Bayon, le grand temple montagne, les visages impassibles de Bouddha tournés aux quatre points cardinaux se dégagent de 54 tours représentant 54 provinces. Le guide attire notre attention sur les bas reliefs relatant la vie quotidienne, mais aussi de leurs conquêtes guerrières, contre le Siam (la Thaïlande), le Champa (le Vietnam), avec éléphants et mercenaires chinois. Un vraie BD qui décodée ne manque pas d’humour par exemple la tortue qui mord les fesses de l’homme à la palanche. Et partout des représentations des apsaras, ces danseuses célestes qui rendaient fous ceux qui se refusaient à elles. Nous poursuivons nos découvertes par le Baphom en restauration et consolidation dont nous pouvons cependant admirer des scènes du Mahabarata et la légende de Krishna, ainsi que la silhouette érodée et trouée de bouddha couché qui s’étire au dos du bâtiment.
Puis c’est le tour de Phimeanakas, édifice où le roi montait seul coucher avec la reine serpent avant de consommer 85 femmes « humaines ». La montée est raide, les marches inégales et cassées, mais la vue récompense les efforts.
Nous continuons vers la terrasse des éléphants construite aussi par Jayavarman VII qui surplombait le mail où défilaient les éléphants avec leur cornac, les militaires. Un éléphant tricéphale arrache des lotus et des herbes de ses trois trompes.
Il reste encore la terrasse du roi lépreux qui doit son nom à quelques doigts perdus. Nous remarquons aussi la disposition en trois niveaux des bas reliefs : scènes du quotidien en bas, le présent au centre, et le paradis en haut. Nous nous sentons fiers d’être français quand on constate le travail colossal de l’école d’Extrême Orient dans ces lieux grandioses
Da Sothi propose la pause repas dans un restaurant immense sur le site. Au bout d’une heure nous reprenons la visite et découvrons Angkor Vat « la ville temple » dédiée à Vishnou. Nous franchissons les douves, puis « la voie sacrée » dallée d’immenses blocs de pierre pourvue de balustrades en forme de naja. Nous visitons pratiquement seuls le spot touristique incontournable: apsaras, galerie de bas reliefs représentant le roi sous ses parapluies, le sanctuaire en forme de tour se retrouvent dans cet autre temple montagne. Notre guide nous montre des impacts de balles et les bouddhas décapités par les khmers rouges qui avaient gardé cependant la silhouette des temples sur leur drapeau. Les têtes vendues en Thaïlande rapportaient l’argent nécessaire aux armes. Les sites ont du être déminés sérieusement avant les restaurations et l’ouverture au public. Certaines pierres ont été endommagées par un usage abusif d’acide lors des restaurations. Dans les temps anciens le temple peint d’une couche noire, puis d’une couche rouge était recouvert de feuilles d’or et on peut apercevoir des bas reliefs inachevés, dessins juste ébauchés sur la pierre encore lisse. Nous prenons le chemin du retour, dans la voiture fraîche, laissant les lieux aux groupes quittant les restaurants.
Il n’est que 16h, ce qui nous laisse le temps de profiter de l’hôtel : lessive, sieste, baignade : un peu de vacances !
Vers 17h nous sortons vers le centre ville, il est facile de changer nos euros en dollars dans une petite officine en bord de rivière. Nous retournons au magasin, bar internet d’hier où la patronne nous offre le thé. Puis nous cherchons un restaurant indiqué par « Le petit futé » en vain. Nos pas nous conduisent dans un établissement plus ou moins japonais Moloppo à l’ambiance tamisée, avec musique de jazz, bon amok et rapport qualité prix intéressant. Nous avons sommeil.
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