Je commence la journée à 5h pour photographier les pêcheuses qui arrivent au marché. Je me retrouve en compagnie de quelques suédoises et les vieilles vietnamiennes sont plus souvent coiffées de casques de moto que de leurs chapeaux traditionnels. La vie débute tôt au bord du fleuve pour les pêcheurs, les commerçants. Je reviens au bout d’une heure trente, tâter à nouveau du lit confortable.
Vers 10h, nous partons à la découverte des trésors de la ville munis d’un billet à coupons.
Nous commençons par la représentation de danses et chants traditionnels organisée dans une vieille demeure d’Andicraft. Nous nous régalons avec le solo du violoniste. Nous pouvons ensuite déambuler dans la demeure, où nous regardons travailler des femmes aux lanternes, à la poterie, à la broderie, à la confection de nattes, les garçons sculptent bois et pierre en maintenant l’objet travaillé entre les pieds. La maison traditionnelle s’organise en pièces en long séparées par des cours. Des trappes au plafond permettent de hisser à l’aide de poulies, les meubles à l’étage lors des crues de l’hiver.
Nous dirigeons nos pas vers la vieille maison privée Tan Ky dans la même rue, elle concilie les traditions chinoises, japonaises et vietnamiennes. Nous sommes reçus dans le salon de réception d’inspiration japonaise : piliers en bois sombre incrustés de nacre (bois de fer et jacquier) posés sur des supports de marbre. Si l’on s’approche de deux panneaux de bois figurant des signes d’écriture chinoise ou japonaise, nous découvrons que chaque signe constitue un assemblage de poissons et d’oiseaux. Deux autels dédiés aux ancêtres occupent une place importante de la pièce. Après la cour, la maison comprend la chambre du maître, simple lit de bois recouvert d’une natte, et la cuisine dans laquelle s’affaire une femme de la famille à la préparation du repas, ensuite la maison s’ouvre sur la rue arrière face à la rivière. Nous sommes accueillis par un guide francophone avec une tasse de thé offerte en bienvenue et quelques explications pas toujours identiques à celles du Routard. Nous avons l’occasion d’entrer dans une autre maison ancienne moins métissée et luxueuse, utilisée aujourd’hui comme musée de la céramique rue Tran Phu. Céramiques du 18° et 17° bleue bien sûr pour les disques (plats) et en terre brute pour les poteries cham.
Tout à côté, au numéro 23 de la même rue se trouve le très coloré Phuc Kien Assembly Hall. Il s’agit d’un temple élevé par une congrégation de chinois arrivés du Sud Est de la Chine et visant à la protection du commerce maritime, d’où la présence d’une maquette de bateau. Le rouge domine. Nous sommes frappés par l’abondance de spirales d’encens rouges pendues au plafond et payées par des croyants dont le nom et l’âge apparaissent sur une pancarte jaune. L’endroit ne manque pas de pittoresque avec ses dragons, sa dame céleste, aux couleurs vives, dorées. A l’extérieur, des bonzaïs bien sûr et une reproduction miniature de la muraille de Chine au milieu de rocailles et d’épines du christ toujours monstrueuses se disputent la cour, et sur les portiques se réunissent une variété d’animaux mythiques à base de tessons de porcelaine aux couleurs gaies. La girouette en haut de son mât est un poisson, en relation avec la mer, comme le temple. Cet endroit est vraiment propice à la photo, je me couvre de cendres d’encens.
Nous nous accordons une halte vers 13h30/14h que nous passons au « Café des amis » avec un menu à la viande pour trois qu’on ne finit pas. Le renoncement à la bière est reporté à demain. Le patron vient nous saluer sur le petit balcon et nous met Brassens… en Russe.Nous rentrons doucement à l’hôtel découvrant une halle complète de marchands de tissus et tailleurs inemployés ou jouant aux cartes. Ma compagne renonce dans un premier temps à un ensemble en soie mais son doute s’estompe pendant la sieste. Nous retrouvons notre commerçante, ou plutôt elle accourt vers nous. Commande est passée de deux chemises vietnamiennes, il est déjà plus de 17h et nous les récupèrerons à 19h à la fermeture (4100000 D) La halle sera pratiquement vide avec le gardien qui s’impatiente pour la fermeture. La vendeuse nous appelle afin d’éviter de rester bloqués derrière les grilles et la couturière finira de couper ses fils dans la rue à la lumière d’un estanco mobile de fruits.
Nous trouvons facilement Quan Long’s temple dédié à un général chinois victorieux. Des personnages ventripotents et des chevaux sur roulettes occupent à eux seuls le sanctuaire. Passés la cour, nous pénétrons dans le deuxième bâtiment transformé en musée de la ville, assez restreint. Nous partons à la recherche d’un puits signalé dans Lonely Planet comme ayant des vertus particulières pour la confection de cao lâu plat traditionnel de Hoi An. Riche idée qui nous permet de découvrir un monde parallèle insoupçonné avec des venelles et des petites maisons résidentielles, calmes, où il semble qu’il fait bon vivre, loin du commerce et du tourisme. Nous discutons avec un maître d’art martial vietnamien qui vient de terminer un cours pour enfants. Les deux ou trois élèves plus âgés s’entrainent encore avec des bâtons, des sabres dans de gracieux mouvements chorégraphiques.
Nous faisons confiance au Routard pour nous indiquer un restau : le 399 (Nguyen Duy Hien) ce qui nous donne la possibilité de goûter au cao lâu (pates plates, viande, morceau de galette). Nous mangeons pour 77 000D à 3, boisson comprise (eau et jus de fruit et pas de bière !) : 3€ pour 3. Retour dans nos foyers pour boucler nos valises.
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