
Lapeyronnie, l’universitaire n’a pas besoin d’emballage démagogique : « le ghetto est une cage et un cocon » pour pointer la dégradation de la situation sociale dans les quartiers populaires. Ces communautés ne peuvent se construire sur une situation subie de racisme et de pauvreté.
La société est fragmentée, les structures urbaines éclatées, les centres se vident, et la banlieue est un archipel : il n’y a plus d’espace commun. La lutte des espaces reproduit la lutte des classes. Il se garde bien d’euphémiser en disant « quartier sensible » quand il s’agit de pauvreté. Il ne nie pas non plus le caractère racial des tensions persistantes. L’écart de revenus entre Paris et le 93 a triplé en vingt ans. Le ghetto prospère chez les riches avec la même attirance pour le modèle américain que pour les quartiers pauvres où la prison reproduit le ghetto. Il semble mieux admis d’être pauvre que de vivre chez les pauvres.
Quelques rappels de dates apparues au cours du débat peuvent être utiles pour comprendre la solidification du ressentiment pour ces populations reléguées.
80 : Décomposition du mouvement ouvrier.
81 : Les Minguettes, « politique de la ville »
90 : Vaux en Velin, plus de référence au travail, « économie noire »
98 : Le Mirail, fermeture renforcée.
Les images sont obsédantes pour tous, peut être encore plus dans les familles où la situation des femmes se crispe sur des définitions traditionnelles où élever des enfants est source de culpabilité. Les institutions se sont éloignées, même si reste l’école qui a perdu la carte et apparaît comme un centre de tri.
Au bureau de poste, on vient pour retirer 2€.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire