Le village est dominé par une falaise d’où catholiques puis protestants ont été alternativement précipités sur des pertuisanes (lances tranchantes) pendant les guerres de religion.
C’est bien en nombre de fois : cinq qu’à Cette
(ancienne orthographe), je reviens.
Le parking est gratuit, proche du centre. Nous nous sentons loin
des prétentions grenobloises matérialisées par un amas de bois baptisé « observatoire du
temps présent » sur l’esplanade du chef lieu de l’Isère qui vise à ce que
tout étranger comptant plus de deux roues ne puisse se poser.
Ici, la ville est sillonnée de canaux traversés par des
ponts mobiles où les bateaux posent pour moi, seul estivant muni d’un appareil
photo, alors que les possesseurs de mobiles font florès.
Nous retournons d’emblée au MIAM (Musée International des
Arts Modestes) qui est pour nous un lieu essentiel de l’identité de la ville
populaire dont le nom des rues Marx Dormoy ou Gabriel Péri, communistes, nous
disent bien où nous sommes.
Si la poussière de l’exposition permanente peut avoir un
charme mélancolique, les œuvres temporaires rappellent plus les tics de l’art
contemporain que les émotions de l’art brut de jadis, ses inventions, sa
minutie artisanale.
Des soldats de carton ont les visages d’artistes connus de
la profession tels Rothko ou Pollock, l’effigie de Freddy Mercury au milieu de
fleurs métalliques s’agite au vent d’un ventilateur, des tableaux reproduisent en
puzzle Georges de La Tour ou Jean-François
Millet, un pantalon est suspendu, une
mèche rose est accrochée au mur.
Di Rosa le fondateur était plus profus.
Par contre la galerie « Le réservoir » à
proximité répond à son ambition de diversité autant dans les styles qu’avec les
prix proposés.
De grands espaces clairs mettent en évidence parmi 3000 œuvres
des cinquante dernières années, le Monkey Bird Crew, venu du
street art ou Clara Castagné qui invente de nouvelles géographies et des
anatomies originales : re-créations réussies.