Devant les amis du musée de Grenoble, l’historien de l’art
intervenant pour le développement culturel du château de Versailles présente
l’exposition « Les passions d’un roi » qui doit s’y tenir jusqu’au 19
février 2023. Hyacinthe
Rigaud « Portrait du roi de France »
Le dit « Bien aimé » a été couronné roi, il y
a 300 ans, pour un règne de près de 60 ans, un parmi les plus longs, après celui de
son arrière grand-père Louis XIV.
« La pendule astronomique de Passemant » a nécessité
36 années de travail, elle peut symboliser au siècle des lumières, le goût des
sciences du roi. Dans le style « rocaille » avec ses courbes et
contre-courbes, plus sage que le « rococo », l’ensemble est
sophistiqué avec les phases de la lune, un compteur des années prévu jusqu’en
9999, une sphère armillaire où tournent les planètes dans un globe de cristal.« Portrait de Madame Mercier, nourrice de Louis XV, entourée de sa
famille » par Jacques Dumont. Comme elle n’était pas rousse,
elle a pu devenir « dame poitrine ».
Dans le groupe de « Madame de Ventadour avec le roi Louis XIV et ses héritiers » représentés par Nicolas de Largillière, il ne restera que le duc d’Anjou, futur Louis XV. Il a échappé, grâce à la vigilance de sa gouvernante, madame de Ventadour, à la rougeole et aux saignées responsables de la mort de la dauphine, du dauphin et de leur fils ainé.« Les pompes funèbres de très haut et puissant prince Louis dauphin de France »De 1711 à 1720, le bel enfant vit un deuil quasi permanent dans des châteaux aux murs tendus de noir, aux miroirs occultés. « Buste » de Coysevox.Un « Lit de justice », Lancret, devant le parlement avec lequel les conflits tout au long de son règne peuvent apparaître comme les prémisses de la Révolution, met fin à la régence exercée par Philippe d’Orléans, Louis a atteint sa majorité à 13 ans.
Dans le groupe de « Madame de Ventadour avec le roi Louis XIV et ses héritiers » représentés par Nicolas de Largillière, il ne restera que le duc d’Anjou, futur Louis XV. Il a échappé, grâce à la vigilance de sa gouvernante, madame de Ventadour, à la rougeole et aux saignées responsables de la mort de la dauphine, du dauphin et de leur fils ainé.« Les pompes funèbres de très haut et puissant prince Louis dauphin de France »De 1711 à 1720, le bel enfant vit un deuil quasi permanent dans des châteaux aux murs tendus de noir, aux miroirs occultés. « Buste » de Coysevox.Un « Lit de justice », Lancret, devant le parlement avec lequel les conflits tout au long de son règne peuvent apparaître comme les prémisses de la Révolution, met fin à la régence exercée par Philippe d’Orléans, Louis a atteint sa majorité à 13 ans.
« Quand le
Prince vient, le magistrat s'interrompt ».Peint par Rigaud, « Le cardinal André Hercule de Fleury », précepteur du roi, a le privilège de monter dans le carrosse
royal, il deviendra « Principal ministre » gardant un train de vie
modeste, le distinguant de ses prédécesseurs Richelieu et Mazarin.Les fiançailles à 11 ans avec sa cousine de 4 ans, infante
d’Espagne, sont rompues pour laisser place dans une liste de 95 prétendantes
en âge d'avoir des enfants, à « Marie
Leszczyńska » par Carle Van Loo. Falconet
« L'Amour menaçant ».
Epris l’un de l’autre après des fiançailles par procuration, ils vont
avoir 10 enfants dont 8 filles qui vont bénéficier d’une maison de 10 pièces
pour chacun.e à laquelle sont affectés 70 personnes.« Madame de Pompadour », par François Boucher, « Maîtresse-en-titre », parmi tant
d’autres, installe avec un valet de chambre du roi, des jeunes filles dans la
maison du parc aux cerfs telle
« Marie-Louise O'Murphy » par Boucher. Le roi est discret, parfois déprimé, peu à l’aise en public,
mais vigoureux.
La gravure de « L’horrible Attentat » renseigne
sur la tentative de régicide de Damiens, domestique chez plusieurs conseillers
du Parlement. Il sera écartelé.Passionné de sciences, « Bouteille de Leyde » et de
botanique, Louis XV enrichit les serres et jardins du château et fait
construire pour sa favorite le Petit Trianon. « Un ananas dans un pot, posé sur une plinthe de
pierre » de Jean-Baptiste Oudry.Il est à l'origine de la réalisation de « La carte de Cassini » et tout à fait compétent pour s’entretenir avec Ange-Jacques Gabriel,
son architecte de prédilection. L’« Ecole militaire » ou la
place de la Concorde, construites alors, reprennent les canons classiques mais dans les
intérieurs les sièges aux pieds galbés cherchent la légèreté alors que consoles
et commodes aux ajouts de bronze évitent la sobriété. La Chine inspire la
vaisselle, « coupe en céladon », et les formes organiques d’une « saucière
de la manufacture de Vincennes » ont des airs contemporains.Après la mort de la marquise de Pompadour, vint « La comtesse du Barry en Flore » par François-Hubert Drouais qui loge à
Versailles à proximité du souverain jusqu’à la mort de celui-ci en 1774. Il
était devenu « le mal aimé ». Son petit fils Louis XVI lui succède.