La formule de Vals avait déchaîné quelques tempêtes
d’un jour, maintenant c’est au code du travail d’être à l’affiche sur les
tablettes et dans la toile désertées par tout débat constructif.
J’aurai pu être choqué par la « punch
line » du premier ministre qui nie toute intelligence, ayant été toute ma
carrière du côté des pinailleurs, essayant de comprendre ce qui souvent me dépassait
dans le débat politique.
Mais dans le contexte actuel où des commentateurs
invitent plus volontiers les victimes à s’excuser que les meurtriers, et comprennent plus volontiers ceux qui font peur et surtout pas pas ceux qui ont peur. Je ne suis
plus.
Toutefois qui n’approuverait pas :
« connaître les
causes d’une menace est la première condition pour s’en protéger » ?
En s’exprimant d’une façon aussi sommaire, Vals adopte
une posture symétrique à ceux qui nient la réalité de l’extension du
communautarisme et la virulence des ennemis de nos libertés et participe à
l’abaissement du débat politique où les torts sont également partagés.
Gilles Keppel, auteur de « Terreur dans
l’hexagone », s’alarme et fait part de sa consternation :
« les instances
universitaires sont tétanisées par l’incapacité à penser le jihadisme dans
notre pays ».
L’autre soir Hollande face à Pujadas: le
journaliste représentait une opinion oublieuse, le président de la
République en rappelant les morts du Bataclan et son discours à Versailles qui
fit l’unanimité, sortait de « l’urgence », si je puis me permettre.
Ah certes, ils en ont fait des tonnes au cours de tant de
commémorations avant de passer à autre chose. Tout acte étant réduit à une
posture tactique en vue de la prochaine présidentielle. Cette échéance pèse
sur les institutions, elle est rappelée systématiquement par les médias à la moindre
intervention d’une quelconque secrétaire d’état chargé de « l'aide aux
victimes », victime de la désinvolture médiatique aux caméras lourdingues
et des rigidités des Schneiderman à la baguette corrective.
« Petits tas tombés » disait Souchon de ceux qui
dorment dans des cartons, peut valoir aussi pour nos mots de papier de soi,
quand les promesses ne valent que pour les imbéciles, les indignations que pour
les convaincus.
En différant la parution de cet article, l’obsolescence
accélérée de toute opinion me saute davantage aux yeux.
« La
"variet" s'acoquine et rime avec obsolète » chantait le ringard MC Solar,
En mimant l’observateur politique, je me retrouve dans une
tribune aux côtés de ceux qui se contentent de siffler l’arbitre,
sempiternellement.
Arrivé à l’âge de comprendre ceux qui sont aux
responsabilités, je me lasse des postures toujours en réaction, et supporte de
plus en plus difficilement les geignards qui ne savent que faire valoir leurs
droits en s’affranchissant de tout devoir envers une société qui les nourrit et
les chauffe.
………….
Le dessin sous le titre est de Saudron , paru dans « l’Avenir »
journal de Namur et repris par Courrier International. Le dessin ci-dessous c’est celui du Canard qui se met à
faire des fautes de frappe ; tout fout le camp !
Et l'autre de Télérama: