Il sera question de continuités comme celles relevées au
XIX° siècle
en les illustrant
avec un coffre à jeux de cartes de
1907 par la relieuse, sculptrice, peintre, Nathalie Martin Sabon dans le genre revival
médiéval.
André Mare un des fondateurs de l’art déco a réalisé des
camouflages pendant la guerre de 14 en
décomposant les formes à la manière des cubistes.
Ci-dessus une page de
ses carnets de guerre. Le XX° siècle
commençait.
L’étiquette de Georges Lepape
pour le parfum Mam'zelle Victoire de
Paul Poiret, le couturier peut-elle représenter une
réconciliation de l’histoire et de l’esthétique où l’oubli ?
Il avait
illustré des poèmes d’Henry Jacques dont j’ai retrouvé quelques lignes :
« Les hommes aplatis
sous les effondrements,
Les enterrés tout vifs dans les abris qui croulent,
Les fantassins fauchés par les balles en houle,
Les asphyxiés, les écrasés, les massacrés,
Les malades crachant leurs poumons déchirés,
Spectres dont le bacille épuise la poitrine.
Ceux qui mettent des mois à mourir dans leur ruine...
À quoi bon ! Ils sont trop, on ne les connaît plus.
Un monument, des mots exaltant leurs vertus.
Des fleurs et des drapeaux joyeux ! Ô morts de France,
N'est-ce pas qu'il ne faut qu'un douloureux silence
À ceux dont la jeunesse a peuplé les tombeaux ? »
Les enterrés tout vifs dans les abris qui croulent,
Les fantassins fauchés par les balles en houle,
Les asphyxiés, les écrasés, les massacrés,
Les malades crachant leurs poumons déchirés,
Spectres dont le bacille épuise la poitrine.
Ceux qui mettent des mois à mourir dans leur ruine...
À quoi bon ! Ils sont trop, on ne les connaît plus.
Un monument, des mots exaltant leurs vertus.
Des fleurs et des drapeaux joyeux ! Ô morts de France,
N'est-ce pas qu'il ne faut qu'un douloureux silence
À ceux dont la jeunesse a peuplé les tombeaux ? »
Une délégation de « Gueules cassées » se trouvait en
bonne place sous les yeux des signataires du traité de Versailles.
Le rideau de scène
peint par Picasso pour « Parade » de Satie en 17 semble signifier un
retour à l’ordre : les formes sont rondes, la profondeur de champ revient,
le cubisme devient décoratif et prend des couleurs.
Le ton est donné dans « La Gazette du Bon Ton ».
Les arrosoirs au « cubisme bien tempéré » par
Roger de La Fresnaye sont destinés à
la maison cubiste de Mare.
Mais l’offensive est
plus radicale avec « Les Métèques contre l'art français »
commis par l’anti sémite Camille Mauclair, qui disait-il « avait des amis
juifs ».
Les guirlandes de fleurs sont à l’art déco ce que les carquois et les
flèches furent au style Louis XV ;
est ce que la clarté, l’ordre et
l’harmonie du XVIII° se sont retrouvées
revivifiées début XX° dans les appliques aux gouttelettes de verre en forme de conques, modèle
Patou?La Bouilloire électrique dessinée par Peter Behrens apparait au catalogue d’AEG.
L’art s’applique aussi dans les ventilateurs, les lampes à
suspension. Ce n’est pas cher, mais quand Emile Bernaux couvre ses chaises en
ébène de galuchat (cuir de raie ou de requin) ce n’est pas vraiment à la portée de tous, ou lorsque le bois est de rose et les applications de nacre.
Jean Dunand est renommé pour ses laques, son tableau des corbeaux perchés comporte aussi des perles et des coquilles d'œuf. Avec son
compatriote suisse François Schmied, ils mettent 14 ans à réaliser quelques
illustrations du livre de la jungle, parmi mille deux cent œuvres d’une vie
artistique très riche que je viens de découvrir comme celles de tant d’autres
personnalités présentées cet après midi
là. Ainsi Jacques Doucet,
couturier, collectionneur, mécène, qui avait « Les Demoiselles
d’Avignon » de Picasso dans la montée d’escalier de son hôtel particulier conçu par
Mallet-Stevens.
A la cascade de noms de créateurs aussitôt évanouis que
notés en vitesse, je pourrai ajouter dans la farandole d’images, quelques sofa,
tabourets, paravents, tables, cabinet, lit, coiffeuse… je retiens l’image d’une pendule en étoile filante assez
curieuse.
En voulant compléter cet exposé devant lequel je manquais de
trop d’éléments préalables pour profiter pleinement de cette heure et demie, j’ai
découvert un site sur internet riche et pédagogique
Si vous n’avez pas le temps d’aller y faire un tour, je recopie une de ses phrases
pour mieux comprendre la différence
entre art nouveau et art déco :
« L'Art déco, art
de la modernité, colle avec son époque : là où l’Art nouveau vantait une femme
arrondie, bucolique et poète, l’Art déco révèle une toute nouvelle femme,
longiligne, mince, élancée, habillée à la mode, voire androgyne, en totale
rupture avec la représentation artistique classique de la femme. »