R.I.P. latin grec.
Les éditorialistes se sont amusés à farcir leur babil de
mots latins mais la mort annoncée de l’enseignement des langues mortes ne date
pas de l’annonce par Vallaud Belkacem, vouée à être une porte parole dévouée.
Quand des professeurs dans leurs appréciations n’en ont rien
à foutre de la nuance entre la tension et l’attention à quoi servirait
d’approfondir l’étude de la langue de Cicéron ?
R.I.P. la laïque.
Après le rapt de Jaurès, voilà le Rappetout de retour, s’emparant du
terme « républicain ».
Qui osera désormais se dire républicain, si ce n’est
Vauquier ?
Je me souviens aussi du mot « laïque » accolé à
celui de Sou des écoles, aux timbres vendus avec la jolie Marianne de Jean
Effel. Ils nous l’ont mis désormais, la laïcité, en tant que publicité d’une
marque de saucisson.
R.I.P. premier mai.
J’eus longtemps le goût de la procession pour le premier
mai, quand l’histoire du mouvement ouvrier rejoignait la solidarité
internationale. J’en ai perdu le parfum, longtemps après tant de camarades que
je ne voyais plus sur les boulevards.
R.IP. les mots.
Vals avait dégainé : « apartheid » pour
décrire une réalité sans la guérir.
Le pourtant parlant clair entrait une nouvelle fois dans la
logique des punch line où les mots bourdonnants font un effet fugitif mais
n’égratignent pas les faits.
Voilà les politiques, qui s’en défendent, justement parce
qu’ils en sont, devenus des commentateurs.
Mais que font les intellectuels ?
Mais que fait la gauche ?
Ces mots qu’ils ont minés, ils les miment et nos grises
mines implosent.
R.I.P. débats.
A propos de refondation du collège, prétendre assurer un
soutien individuel en présence de 28 élèves relève du mensonge, mais se polariser sur le vocabulaire abscons du ministère
cantonne les discussions à une forme ridicule et empêche
d’aborder le fond : les inégalités.
Des épouvantails s’agitent : technocrates contre Finkielkraut,
jeunes contre vieux, égalitaires contre élitistes, alors que ce sont bien les
réformes antérieures qui ont amené une école qui était jadis une fierté
nationale, en particulier la maternelle, à la situation d’aujourd’hui.
Les IDD au lycée ont été remplacées par des travaux
personnels dirigés, eh bien au collège le ministère veut mettre en place des
EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires), espèces d’IDD.
Ainsi le français dont l’objectif « compréhension de
textes » passe en dernière « priorité », a renoncé au combat
face aux « blabla » et a du mal à maintenir ses heures, suivant la pente
amorcée dans le primaire. « Le client est roi » : les
représentants parents aussi représentatifs que les syndicats aphones, sont
contents, leurs enfants seront encore moins accablés par cette école qui n’est
plus vue comme un outil d’émancipation mais en tant que source de fatigue.
Dodo.
La barbarie douce, dit Jean Pierre Le Goff, parlant de la
« modernisation » de l’école, est un
« processus de déshumanisation qui
n’entraîne pas la destruction visible de la société et des individus mais il
s’attaque à ce qui donne sens à la vie des hommes en société, il déstructure le
langage et les significations, l’héritage culturel transmis entre générations,
dissout les repères symboliques structurant la vie collective. Il rend le monde
et la société dans lesquels nous vivons insignifiants et vains. »
......
Cette semaine dans « Le Canard » parmi quelques formules réussies :
« J.M. Le Pen partisan de la sortie de l’Euro…vers la Suisse » ou « Le FN parti des magots »
ce dessin :
Cette semaine dans « Le Canard » parmi quelques formules réussies :
« J.M. Le Pen partisan de la sortie de l’Euro…vers la Suisse » ou « Le FN parti des magots »
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