Sur un air aux notes nostalgiques, quelques mots sur le
débat au long-court concernant les notes à l’école, en cours d’être soldé.
Dans cette affaire comme dans celle des rythmes, quand les
syndicats sont absents du débat, les médias mènent la danse.
Lorsque le Dauphiné Libéré donne la parole à des passants sur
un coin de trottoir, aucun enseignant n’a dû se trouver à proximité de micro du
paresseux rédacteur.
Par ailleurs, le mérite des séquences des journaux télévisés
de France 2 est leur côté sommaire qui ne demande aucun talent pour en déceler
les grosses ficelles.
Ainsi il convient de comprendre : La notation de 0 à 20
c’est du passé : filmé en noir et blanc, un enfant en culotte courtes à la
voix encore plus nasillarde qu’Elise Lucet voudrait complaire à ses parents, le
pauvre ! L’avenir est à la couleur : vert, orange, rouge.
Le code binaire de la route devient le code de nos civilités
simplifiées.
Comme si une note pouvait être traumatisante si le climat de la classe
est à la confiance.
Cette société rétive à la solidarité, où l’impôt est
désormais si mal vu, aime se bercer parfois de compassion. Elle se voudrait du
côté des découragés par l’école, des dégradés du savoir, alors qu'elle les méprise.
Après un Téléthon qui a côtoyé un concours de miss évaluées
en cm (centimètres), des potaches fatigués par leur week-end, mais très peu par
les devoirs que des professeurs sadiques voudraient encore leur imposer, vont
affronter quelques adultes attachés à les humilier : les profs !
C’est ainsi qu’est présenté l’enseignement qui fatigue et déprécie
ses enfants.
Le temps consacré aux études diminue, l’école ne donne plus
le tempo, elle court, le souffle court
derrière la dernière mode, n’ose plus rien dire. Les agences de notation
notent, PISA classe, les films s’étoilent, les sondages mesurent, Zlatan avec
9,5/10 humilie se camarades, Jean Eude lui est « en cours d’acquisition » dans bien des « domaines de compétences », heureusement en LEP il peut grappiller deux points en français, s’il a bien rangé sa chaise (authentique)…
Des élèves sont en souffrance, pas forcément à cause de
l’éducation nationale, mais faute parfois d’éducation par des parents qui n’ont
jamais envisagé de devenir adultes. L’institution a multiplié les dispositifs aidants, de classes-passerelles
en notations lissées, et bien que les valeurs attachées au travail soient
discréditées, tout le monde n’accèdera pas
forcément à un poste de « Commercial » horizon de notre société, surtout pas prof!
Quand on sait toutes les potentialités d’un bébé, l’appétit
des petits à apprendre et qu’on parcourt à nouveau tant de vaines querelles, vous
saisit la tentation du silence, contrarié!
Et dire que c’est encore l’école privée qui va bénéficier de
tous ces remèdes fallacieux !
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Pour dire mon décalage : il y a eu parait-il une
circulaire envoyée aux écoles l’an
dernier pour déconseiller les décorations de Noël. Non pas la crèche,
évidemment, mais le sapin et le bonhomme au bonnet rouge… même pas un petit
poème. Le bonhomme de neige aurait-il besoin d’une certification ? Et on
ne nous a rien dit !
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Le dessin du haut est pris dans « Le Canard » de la semaine
, celui ci bas dans « Courrier International » qui révise l’année
écoulée.