En visitant la maison
de Mauriac à Malagar, j’ai découvert des engagements de l’écrivain journaliste
du Figaro et de l’Express que j’ignorais. J’ai acheté là bas ce recueil où
l’article retenu de l’auteur des blocs-notes n’est pas le plus fort, bien que
ciselé, abordant la distinction journalisme/littérature.
Le générique rassemble écrivains, reporters, politiques :
Condorcet, Sand, Sue, Vallès, Hugo, Leroux, Londres, Kessel, Cendrars, Saint
Exupéry, Giroud, Beuve Mery, Pleynel…
Zola et son « j’accuse », dont le titre a été
trouvé par Clémenceau, sert d’accroche aux 330 pages réunissant 58 articles de Théophraste Renaudot à Annick
Cojean.
Dans le célèbre plaidoyer
très précis en faveur de Dreyfus, les détails concernant les protagonistes
s’étirent un peu, alors que le portrait de l’Iran en jeune femme de Marc
Kravetz est vraiment original et
puissant.
Des thèmes datant des origines sont toujours
d’actualité : indépendance de la presse, censure, les people, le peuple,
les faits divers, « le manifeste des 121 », l’engagement, la pudeur...
Monsieur Bertin dont on voit l’œil acéré dans un portrait d’Ingres écrivit
« Les nouveaux barbares » qui ressemblent aux nôtres.
Hébert parle de l’exécution de Marie Antoinette comme la
plus grande de toutes les joies.
Clémenceau dans le
Paris du petit matin « au ciel ardoisé, moutonnant, d’une
transparence blême » raconte la guillotine pour l’anarchiste Emile
Henry : l’horreur blanche.
« L’un des valets
du bourreau est son fils. On a soupé en famille, et puis on est parti bravement
pour le travail, jetant un coup d’œil plein de caresses aux petits qui dorment,
embrassant un la mère, l’autre sa femme ou sa fille, qui lui font des
recommandations affectueuses, en crainte du froid de la nuit. »
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Dans Politis.