Alors que je n’ai toujours pas pris le temps pour le moindre Avatar, casser les pieds de mon entourage pour aller voir un film roumain confirmait mon snobisme et mon masochisme. Eh bien les quatre séquences qui composent ce film sont délicieuses, pas seulement drôles, mais donnent à espérer en l’homme au milieu de circonstances pas toujours favorables.
Un humour original vient tempérer les désillusions, il peut nous faire voir un magnifique manège à l’ancienne faisant tourner sans fin ses chaises volantes comme une métaphore de l’idée de progrès social qui finit par oublier le moyen de mettre fin au tournis. Et le militant zélé qui veut lutter contre l’analphabétisme, la famille au cochon à faire passer de vie à trépas dans un appartement, le photographe qui truque maladroitement la photo officielle participent à ces moments légers et n’engendrent pour une fois ni cynisme, ni fatalisme, plutôt la bienveillance.
lundi 25 janvier 2010
dimanche 24 janvier 2010
Le retour au désert
Après un moment de perplexité pour s’habituer à l’alternance des dialogues en français et en portugais, surtitrés, les deux heures de la pièce de Koltès passent bien. Et les mots projetés sur les parois amovibles qui limitent les affrontements des comédiens excellents, prennent un relief intéressant. Le parti pris de Catherine Marnas de doubler chaque personnage permet d’aller au-delà de cette violence familiale, de nous interroger sur ce titre « Retour au désert » alors que Mathilde revenue d’Algérie s’incruste dans la maison occupée par son frère.
Où est le désert ? Dans ce moment où se joue la décolonisation,à qui est la maison ? Le bruit des hélicoptères revient vrombir au dessus des spectateurs devant lesquels se joue une comédie, un drame, une pièce parfois onirique, avec des solitudes qui s’affrontent mais où les murs ont beau glisser, ils demeurent, bien hauts.
Où est le désert ? Dans ce moment où se joue la décolonisation,à qui est la maison ? Le bruit des hélicoptères revient vrombir au dessus des spectateurs devant lesquels se joue une comédie, un drame, une pièce parfois onirique, avec des solitudes qui s’affrontent mais où les murs ont beau glisser, ils demeurent, bien hauts.
samedi 23 janvier 2010
La culture européenne nous réunit-elle ?
Qu’il parait lointain le débat organisé par Libé en septembre à Lyon entre Volker Schlöndorff et Frédéric Mitterrand alors tout juste nouveau ministre de la culture qui ne voulait pas être appelé « monsieur le ministre » par Fabienne Pacaud qui distribuait la parole.
A-t-il minaudé ainsi quand son nom a été scandé par les jeunes UMP ?
Cette question concernant la culture est pourtant intéressante au delà des mornes campagnes électorales à l’échelle continentale. Depuis la thématique de ces trois jours en automne qui célébrait les vingt ans de la chute d’un mur de Berlin auquel nous étions adossés, nous pouvons mesurer les dégâts de la captation du terme « identité » par la droite.
Les Besson et autre Sarko salissent tout ce qu’ils touchent et cette Marseillaise qui avait si fière allure à l’accordéon dans un champ de blé d’un Miklós Jancsó n’est plus qu’un objet de la litanie vidée de son sens : « il faut l’apprendre à l’école ». Cela va devenir de plus en plus difficile. Le prof des écoles à Calais pas loin de la jungle doit avoir du mal.
Frédo est toujours un excellent conteur pour évoquer son voyage aux confins de l’Europe à la recherche de la tombe d’un oncle- non pas tonton- un autre. Il était une nouvelle fois hors sujet, mais brillamment.
Cette question fait l’effet d’être à destination de salons. Le sentiment qui transcenderait les frontières se vit plus dans les stades anglais que dans des coproductions ciné aux castings sans flamme ni passion telles une résolution du conseil de l’Europe.
Peut-on parler de budget émotionnel, même si le commerce permet de passer de la culture à la civilisation et que l’identité contrairement à la virginité s’acquiert, elle ne se perd pas ?
Si l’on veut éviter que la mondialisation soit une américanisation, qui pourra éviter à l’Europe de se provincialiser ? Déjà qu’à l’intérieur de nos quartiers, de nos cantons… Cependant le débat se poursuit. Gaucher vient de répondre à Julliard dans les colonnes de Libé pour que la dernière analyse brillante que le chantre de la défunte deuxième gauche vient de fournir, s'envisage dans un cadre européen.
A-t-il minaudé ainsi quand son nom a été scandé par les jeunes UMP ?
Cette question concernant la culture est pourtant intéressante au delà des mornes campagnes électorales à l’échelle continentale. Depuis la thématique de ces trois jours en automne qui célébrait les vingt ans de la chute d’un mur de Berlin auquel nous étions adossés, nous pouvons mesurer les dégâts de la captation du terme « identité » par la droite.
Les Besson et autre Sarko salissent tout ce qu’ils touchent et cette Marseillaise qui avait si fière allure à l’accordéon dans un champ de blé d’un Miklós Jancsó n’est plus qu’un objet de la litanie vidée de son sens : « il faut l’apprendre à l’école ». Cela va devenir de plus en plus difficile. Le prof des écoles à Calais pas loin de la jungle doit avoir du mal.
Frédo est toujours un excellent conteur pour évoquer son voyage aux confins de l’Europe à la recherche de la tombe d’un oncle- non pas tonton- un autre. Il était une nouvelle fois hors sujet, mais brillamment.
Cette question fait l’effet d’être à destination de salons. Le sentiment qui transcenderait les frontières se vit plus dans les stades anglais que dans des coproductions ciné aux castings sans flamme ni passion telles une résolution du conseil de l’Europe.
Peut-on parler de budget émotionnel, même si le commerce permet de passer de la culture à la civilisation et que l’identité contrairement à la virginité s’acquiert, elle ne se perd pas ?
Si l’on veut éviter que la mondialisation soit une américanisation, qui pourra éviter à l’Europe de se provincialiser ? Déjà qu’à l’intérieur de nos quartiers, de nos cantons… Cependant le débat se poursuit. Gaucher vient de répondre à Julliard dans les colonnes de Libé pour que la dernière analyse brillante que le chantre de la défunte deuxième gauche vient de fournir, s'envisage dans un cadre européen.
vendredi 22 janvier 2010
La X°biennale à la Sucrière
Je n’avais pas remarqué que l’immeuble à moitié démoli à côté du lieu d’exposition qu’est devenu l’entrepôt de la sucrière à Lyon était une œuvre « qui joue sur l’espace et les alternances diurnes et nocturnes de l’atmosphère ambiante ». L’artiste a fait ajouter quelques panneaux orange et des néons à la bâtisse en cour de destruction. A l’entrée des papiers peints de Tsang Kinwah, genre impression toile de Jouy avec des motifs composés de mots pas toujours délicats mais que l’on peut ignorer de loin. Sa pluie de lettres dans une autre vaste salle rouge est impressionnante. Les phrases circulent, se multiplient, rebondissent : ludique et légèrement angoissant. Les petites voitures téléguidées dans la circulation newyorkaise dégageant des fumées colorées pour dénoncer la pollution sont gentillettes, et la quincaillerie mise en scène par un japonais une multiplication du ready made initial et ressassé de Duchamp. J’ai bien aimé les panneaux lumineux de Robert Milin tel que « Victor Hugo est mort » placé dans des lieux inattendus. J’ai photographié sans retenue - merci la biennale- les dessins de Dan Perjovschi qui fait tracer chaque jour un dessin inspiré par l’actualité sur un immense tableau noir à la craie. Une belle idée du mexicain Pedro Reyes qui recycle le métal des armes en lames de pelles pour planter des arbres; par contre des maquettes de ville où King Kong rencontre et vues à travers des vitres colorées ne sont pas d’une originalité renversante. La profusion des vidéos induit une certaine indifférence : le vent qui perturbe les jeunes spectateurs d’une cérémonie officielle ne m’a pas marqué au-delà d’une image de plus dans notre zapping quotidien. Des graffitis en papier lacéré, les cabanes d’Agnès Varda, des crânes en porcelaine, une poussette montée sur rail avec caméra, des tuyaux d’eau serpentant sur le sol, des gravures sur linoléum, ne valent pas les tours miniatures si graciles que Takahiro Iwasaki a installées sur des serviettes de bain colorées : une autre façon d’envisager les estampes traditionnelles avec humour et poésie. J’avais oublié une photographie de sangliers dans une rue, un cerveau en tube de néon, des tables et des chaises, un portail qui claque contre un mur qui s’effrite et d’autres …que j’ai oubliées. Ah oui le thème de cette année c’était : « le spectacle du quotidien »
jeudi 21 janvier 2010
We are l'Europe
Livre de Jean Charles Massera.
« … mais la vérité c'est que vous pleurez votre mère presque tout ce qui vous aidait à penser jusqu'à maintenant ne marche plus ! C'est évident, vous n'arrivez plus à vous redéfinir ! J'veux dire avant d'nous faire un cours sur les nouvelles données d'la vie, faut peut- être comprendre les nouveaux programmes là ...»
Je ne sais plus qui m’avait recommandé ce livre, que j’avais à mon tour prêté sans l’avoir lu, en me fiant à ce style décontracté, que je jugeais approprié pour cerner ce sujet lointain : l’Europe. Je me repens d’avoir gaspillé le temps de ceux qui m’ont fait confiance sur ce coup, parce que ces dialogues ne sont que bavardages vains. Certes un signe des temps, mais ça ne vaut pas ces 240 pages. Et je ne me fais même plus la promesse de ne pas me laisser tromper par des ouvrages à peine de circonstance, à oublier aussi vite qu’une émission de Denisot où la forme désinvolte arase tout. Et ce n’est pas un hasard que le discours le plus convaincu dans ce compendium des élisions du moment, soit celui de l’adepte des rollers.
« … mais la vérité c'est que vous pleurez votre mère presque tout ce qui vous aidait à penser jusqu'à maintenant ne marche plus ! C'est évident, vous n'arrivez plus à vous redéfinir ! J'veux dire avant d'nous faire un cours sur les nouvelles données d'la vie, faut peut- être comprendre les nouveaux programmes là ...»
Je ne sais plus qui m’avait recommandé ce livre, que j’avais à mon tour prêté sans l’avoir lu, en me fiant à ce style décontracté, que je jugeais approprié pour cerner ce sujet lointain : l’Europe. Je me repens d’avoir gaspillé le temps de ceux qui m’ont fait confiance sur ce coup, parce que ces dialogues ne sont que bavardages vains. Certes un signe des temps, mais ça ne vaut pas ces 240 pages. Et je ne me fais même plus la promesse de ne pas me laisser tromper par des ouvrages à peine de circonstance, à oublier aussi vite qu’une émission de Denisot où la forme désinvolte arase tout. Et ce n’est pas un hasard que le discours le plus convaincu dans ce compendium des élisions du moment, soit celui de l’adepte des rollers.
mercredi 20 janvier 2010
J 18. Dalat
Aujourd’hui nous prenons la route pour Dalat, sur 180 km. Le bitume ne recouvre pas toujours la chaussée qui parfois comporte de sérieux nids de poule (« d’éléphants »). Nous traversons des paysages de montagne magnifiques, couverts de bambous et de champs de manioc, de caféiers et de pins. Nous ne sommes pas gênés par la circulation. Nous remarquons une ou deux femmes en costume traditionnels des ethnies du Nord. Cette région longtemps déserte a été peu à peu exploitée par des populations immigrées.
Pendant le trajet qui a duré près de cinq heures, notre guide nous donne quelques informations sur sa vie avec son père et ses frères envoyés en camp de rééducation. Elle a du se louer pour des travaux des champs. Pour éviter « le service civil » imposé elle a préféré se marier. Mais en nous révélant les engagements de son fils en France avec la droite extrême nous garderons désormais nos distances et l’ambiance devient pesante.
Nous arrivons à Dalat à 1500 m d’altitude pour le repas de midi que nous prenons dans un petit restaurant : riz, crevettes ou calamars farcis ou porc, soupe. Nous nous rendons à la pension excentrique Hang Nga (« crazy house ») à l’architecture délirante imaginée par une femme qui fit ses études en Russie, fille d’un haut personnage politique. « Le père était un réaliste, sa fille une surréaliste ». Les bâtiments tarabiscotés foisonnant de décorations sont reliés par des passerelles en béton. Les chambres sont toutes différentes, caractérisées par leurs cheminées zoomorphes : ours, aigle, kangourou, tigres, rehaussés d’ampoules électriques rouges. Peu d’angles droits, les miroirs sont de formes variées. Les lits adoptent des formes contournées. Beaucoup de recoins romantiques ; des travaux d’agrandissement se poursuivent. Le petit jardin très fleuri et arboré déborde de surprises avec sa gigantesque toile d’araignée, sous l’œil d’une girafe escalier. Le délabrement des matériaux ajoute, pour moi, au charme. Les codes graphiques de l’Asie traditionnelle sont réinterprétés et cette imagination naïve m’a ému et rappelé le facteur Cheval, Walt Disney, Gaudi, Hundertwasser, halloween, un peu de tout. Alice fait un tour à Uriage sous les tropiques.
Nous reprenons la voiture : Thien veut nous montrer une pagode moderne à la sortie de la ville financée par la diaspora vietnamienne. Rien d’époustouflant à part les jardins ; la pluie apparaît timidement. Nous passons à l’hôtel Resort Hoang Anh, grand luxe, où on nous accueille avec un jus d’artichaut. Nous logeons dans le pavillon mimosa dans de grandes chambres où le bois domine avec balcon et salle de bain en marbre noir. C’est princier !
Nous ne nous attardons pas et reprenons la voiture avec un arrêt à la gare (Ga) construite par les français sur le modèle de la gare de Deauville, elle ne sert plus que pour un petit train à crémaillère. On peut y voir la salle d’attente première classe avec fauteuils en cuir cossus et de vieilles machines en exposition. Un couple de mariés profite du décor pour prendre des poses théâtrales imaginées par le photographe d’art secondé par ses arpettes et la maquilleuse. Nous poursuivons le tour de cette ville qui fut un lieu de villégiature pour les colons accablés par les chaleurs tropicales. La ville de 150 000 habitants garde des traces de ce passé avec quelques villas au style de différentes provinces françaises.
C’est dimanche, à la cathédrale, les fidèles arrivent progressivement jusqu’à remplir la nef repeinte de frais en jaune. Nous jetons un œil sur les vitraux du grenoblois Balmet (1940). La cérémonie se prépare : tandis que les fidèles chantent, des hommes en costume cravate portant une écharpe en bandoulière, des femmes mûres en Ao Daï, un homme portant la bible, deux enfants de chœur en aube avec l’encensoir et les huiles saintes et enfin le prêtre se mettent en place au fond de l’église dans l’allée centrale qu’ils remontent jusqu’à l’autel. Nous nous éclipsons à ce moment là.Nous nous promenons dans les rues du centre ville, puis dans le marché à plusieurs étages. En haut : habits, droguerie, parfumerie, au deuxième étage : les restaurants, en bas : les graines de toutes sortes : riz, maïs…et tout autour les légumes, très variés : brocolis, choux fleurs, artichauts s’ajoutent à ceux que nous avons rencontrés sur d’autres marchés. Nous rentrons à pied par une avenue large « les ramblas » puis longeons le lac, sur lequel passent des pédalos en forme de cygne. La circulation est dense, les gens s’amusent avec des tandems, les cerfs volants volent, les manèges tournent, les footballeurs jouent : ambiance de vacances. Nous nous restaurons près de la gare dans un décor soigné en présence d’un sapin de Noël enguirlandé. Pour un prix très raisonnable des crevettes, des nems, un steak frites. Nous goûtons le vin rouge de Dalat dans lequel on glisse une sorte de fruit sec à noyau curieux. A l’hôtel, ordinateur, lessive.
La couette de l’hôtel est la bienvenue, la clim' n’est pas prévue dans ce 4 étoiles.
Pendant le trajet qui a duré près de cinq heures, notre guide nous donne quelques informations sur sa vie avec son père et ses frères envoyés en camp de rééducation. Elle a du se louer pour des travaux des champs. Pour éviter « le service civil » imposé elle a préféré se marier. Mais en nous révélant les engagements de son fils en France avec la droite extrême nous garderons désormais nos distances et l’ambiance devient pesante.
Nous arrivons à Dalat à 1500 m d’altitude pour le repas de midi que nous prenons dans un petit restaurant : riz, crevettes ou calamars farcis ou porc, soupe. Nous nous rendons à la pension excentrique Hang Nga (« crazy house ») à l’architecture délirante imaginée par une femme qui fit ses études en Russie, fille d’un haut personnage politique. « Le père était un réaliste, sa fille une surréaliste ». Les bâtiments tarabiscotés foisonnant de décorations sont reliés par des passerelles en béton. Les chambres sont toutes différentes, caractérisées par leurs cheminées zoomorphes : ours, aigle, kangourou, tigres, rehaussés d’ampoules électriques rouges. Peu d’angles droits, les miroirs sont de formes variées. Les lits adoptent des formes contournées. Beaucoup de recoins romantiques ; des travaux d’agrandissement se poursuivent. Le petit jardin très fleuri et arboré déborde de surprises avec sa gigantesque toile d’araignée, sous l’œil d’une girafe escalier. Le délabrement des matériaux ajoute, pour moi, au charme. Les codes graphiques de l’Asie traditionnelle sont réinterprétés et cette imagination naïve m’a ému et rappelé le facteur Cheval, Walt Disney, Gaudi, Hundertwasser, halloween, un peu de tout. Alice fait un tour à Uriage sous les tropiques.
Nous reprenons la voiture : Thien veut nous montrer une pagode moderne à la sortie de la ville financée par la diaspora vietnamienne. Rien d’époustouflant à part les jardins ; la pluie apparaît timidement. Nous passons à l’hôtel Resort Hoang Anh, grand luxe, où on nous accueille avec un jus d’artichaut. Nous logeons dans le pavillon mimosa dans de grandes chambres où le bois domine avec balcon et salle de bain en marbre noir. C’est princier !
Nous ne nous attardons pas et reprenons la voiture avec un arrêt à la gare (Ga) construite par les français sur le modèle de la gare de Deauville, elle ne sert plus que pour un petit train à crémaillère. On peut y voir la salle d’attente première classe avec fauteuils en cuir cossus et de vieilles machines en exposition. Un couple de mariés profite du décor pour prendre des poses théâtrales imaginées par le photographe d’art secondé par ses arpettes et la maquilleuse. Nous poursuivons le tour de cette ville qui fut un lieu de villégiature pour les colons accablés par les chaleurs tropicales. La ville de 150 000 habitants garde des traces de ce passé avec quelques villas au style de différentes provinces françaises.
C’est dimanche, à la cathédrale, les fidèles arrivent progressivement jusqu’à remplir la nef repeinte de frais en jaune. Nous jetons un œil sur les vitraux du grenoblois Balmet (1940). La cérémonie se prépare : tandis que les fidèles chantent, des hommes en costume cravate portant une écharpe en bandoulière, des femmes mûres en Ao Daï, un homme portant la bible, deux enfants de chœur en aube avec l’encensoir et les huiles saintes et enfin le prêtre se mettent en place au fond de l’église dans l’allée centrale qu’ils remontent jusqu’à l’autel. Nous nous éclipsons à ce moment là.Nous nous promenons dans les rues du centre ville, puis dans le marché à plusieurs étages. En haut : habits, droguerie, parfumerie, au deuxième étage : les restaurants, en bas : les graines de toutes sortes : riz, maïs…et tout autour les légumes, très variés : brocolis, choux fleurs, artichauts s’ajoutent à ceux que nous avons rencontrés sur d’autres marchés. Nous rentrons à pied par une avenue large « les ramblas » puis longeons le lac, sur lequel passent des pédalos en forme de cygne. La circulation est dense, les gens s’amusent avec des tandems, les cerfs volants volent, les manèges tournent, les footballeurs jouent : ambiance de vacances. Nous nous restaurons près de la gare dans un décor soigné en présence d’un sapin de Noël enguirlandé. Pour un prix très raisonnable des crevettes, des nems, un steak frites. Nous goûtons le vin rouge de Dalat dans lequel on glisse une sorte de fruit sec à noyau curieux. A l’hôtel, ordinateur, lessive.
La couette de l’hôtel est la bienvenue, la clim' n’est pas prévue dans ce 4 étoiles.
mardi 19 janvier 2010
L’homme qui s’évada
Transcription en BD chez Actes Sud du livre d’Albert Londres. Terrifiantes conditions de survie au bagne de Cayenne, quand l’enfer n’est pas une métaphore. Du temps de la bande à Bonnot, un nommé Dieudonné avait été gracié pour un crime qu’il n’avait pas commis mais envoyé là bas, il s’évade : Laurent Maffre raconte cette aventure incroyable où sont atteintes les limites de notre humaine condition. Les traits sont élémentaires, les visages humains ne sont que grimaces. Les forçats cachent leur argent « dans un tube en métal qu’ils appelaient « le plan », pour éviter qu’on le leur vole, ils le placent dans leurs intestins. Quand ils le veulent, ils s’accroupissent. » Lors d’une évasion ils pouvaient tomber sous les balles d’anciens déportés qui s’adonnaient à la chasse à l’homme, ceux-ci leur ouvraient le ventre pour récupérer ces plans.
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