Une copine me disait, ironie inspirée par l’envie :
« Tu habites une Petite Suisse ! »
J’en suis restée chocolat, mais vérification faite, la dame a bien raison.
Tout est coquet, propret, sécurisé au Bombaril, département Risée, canton de Sainte Fièvre.
Cheu nous pas de pétarades nocturnes, pas d’agressions, pas de rixes, pas de risques. Pourtant les ancêtres à sac à main ne manquent pas, musardant en toute quiétude de banc en banc.
Chaque été mes chers petits enfants déboulent dans mes lieux sécurisés. Des gamins venus de cités moins protégées : Toulon, Perpignan, Barcelone… Des coins qui vous apprennent la vigilance pour biens et abatis.
Privée de siestes et de scrabble avec mes chevrotantes copines, je dois accompagner mes moustiques dans une tournée intégrale du village. Notre pacte est simple : si je veux regarder Super Nany sur la Six, Derrick sur la Trois, si je souhaite les jeux télévisés afin de ne pas attraper la sénilité, il leur faut absolument une histoire devant les récentes œuvres d’art apparues dans notre village mécénesque.
Les sculptures qu’ils préfèrent sont : « le prince et la princesse », au départ du sentier des Mollah et cette féerie de pierre, de verre et de métal prête à s’envoler. Hélas ! Elle a récemment perdu ses ailes caillassées par des ennemis de la beauté venus, c’est certain, de St Quentin les Voyous ! Cheu nous ya pas de voyous ! On ne veut pas de ça cheu nous a dit le Conseil Municipal. Donc onnennapa.
- Ca fait rêver, s’extasie Lili, six ans devant la fée privée de ses ailes.
- C’est trop, ajoute César en caressant la tête du roi.
- Beau, complété-je.
Arnaud, trop jeune, se contente de tripoter ses incisives.
Cette année là, j’ai cru à un été tranquille pour mes neurones. Ils se contenteraient des bibliothèques et des cinoches locaux, les sacripants ! Je parle de mes petits, non de mes cellules cérébrales, vous aurez compris.
J‘avais tout faux.
- On veut voir comment c’est avec le bus qui passe plus au milieu du Bombaril, a déclaré César, l’aîné, onze ans. Il veut devenir urbaniste depuis que H.P. l’a envoyé vivre à Barcelone. Devenu européen, le bonhomme développe un sens critique qui me laisse pantoise.
Frauduleusement nous prenons le raccourci par le parc de la Maison de Repos. Commence l’exploration des abribus. « Non, que je leur dis, c’est pas aujourd’hui qu’on ira au cinoche à Tataouine… J’ai compris pourquoi vous vouliez voir la nouvelle ligne du Trois, filous ! »
Rafraîchis par la brise poussiéreuse qu’engendre la circulation, nous atteignons le carrefour qu’agrémentent fleurs, feux de circulation sans oublier le cadran qui donne la date, la température et l’heure et le Sein à Téter- pardon, le Saint à fêter. C’est le moment de vérifier que Lili sait lire l’heure. C’est bon, elle sait.
- Et ça, c’est quoi ? interroge César.
Damned ! J’avais oublié la dernière en date des œuvres d’art érigées au village.
Suivi de Lili, César bafoue le feu rouge. Je les rejoins en faisant voler Arnaud au bout de mon bras.
J’enguirlande copieusement les grands. En vain. Ils sont ravis dans la contemplation de la statue.
César : C’est un niti…
Moi : C’est quoi un niti ?
César : Ben Mamie, tu lis quoi ? C’est un Alien.
Moi : Un fou ?
César : Mais Mamie, où est-ce que t’habites ? Un Alien c’est un extraterrestre, un venu d’un autre monde.
Ce mioche en sait plus qu’une Bombariloise aggravant la moyenne d’âge du canton.
César poursuit :
- Tu vois bien que c’est un niti : il a deux cerveaux et il a quand même du mal à lire tout ce qu’on doit savoir sur les humains. Ses oreilles de Pluto pendent de chaque côté des joues. Je les trouve très chouettes. Il hésite, réfléchit… A mon avis l’air de la Terre ne lui convient pas parce qu’il est en train de se décomposer. Vise les couleurs ! C’est d’un super réalisme. Il est bon pour danser avec les Morts Vivants de Mikaèle Jaquesonne. Faudrait ajouter des mouches et des vers, ça ferait plus vrai, hein, Mamie ? Je peux jeter de la terre dessus pour que ça fasse lèpre ?
Mamie n’a vu qu’un lecteur nu en position inconfortable, sur la pointe des pieds, ce que critiquerait notre animatrice de gym douce. Le pauvre, il ploie sous le fardeau d’une génération pas du tout intéressée par la lecture : un bambin à califourchon sur ses épaules d’ex-concentrationnarisé. Ah, combien est grande ma sympathie pour ce Papi ! Il ne fera pas de vieux os celui-là ! Même si on lui fait des rayons verts et violets la nuit. Cancer des os ou de la peau ?
Lili me chuchote :
- Dis Mamie, pourquoi le monsieur moche il fait caca sur des livres ?
- On ne parle pas comme ça. Il faut dire déféquer. Et puis il n’y a pas de chasse d’eau. C’est la preuve qu’il ne fait pas ce que tu dis !
J’entends un gros « blurp ». C’est Arnaud qui vomit un truc vert.
Soudain coup de vent glacial, mini tornades sur le bitume, passent des touffes d’herbes enroulées sur elles-mêmes… un harmonica invisible gémit au loin.
Tandis que nous fonçons aux abris, des bruits de tôles froissées ! Une dame aux dents de morse sort de sa Clio dont le pare-choc arrière gît sur le macadam. Poing droit levé, elle se dirige vers l’automobiliste qui lui a embouti le coffre. Tout penaud le jeune homme au menton démesuré, au cou filiforme montre le Niti en guise d’excuse.
Ouaf ! Fuyons ce lieu malsain ! Je crains un remake bombanilois de la Guerre des Mondes.
César me suit à regrets : « T’as peur de tout Mamie ! » Il n’a pas vu les écailles qui lui poussent sur la main. A double tour, je nous enferme dans mon bunker pressurisé.
Cérémonial avant le coucher :
César quand tu auras fini de brosser ta longue barbe, pense à la tresser. Elle pourrait t’étouffer pendant le sommeil. Il y a des chouchoux dans le tiroir sous le lavabo.
Arnaud, cesse de chougner ! César est un imbécile : tu n’as pas des oreilles d’âne. Les ânes n’ont pas les oreilles roses. Allez, dors bien mon lapin.
Lili ! Tu n’es pas encore couchée. Ah, je vois. Tu ne sais pas encore replier tes ailes. Je vais t’aider. Bonne nuit, ma petite fée.
Quel délice de s’allonger sous la couette ! Mes pieds bleu marine et qui plus est palmés n’ont pas froid. Plus besoin de chaussons de nuit ! Nageons dans un sommeil sans cauchemar…
Marie Treize
mardi 12 janvier 2010
lundi 11 janvier 2010
Bright star.
No sex, pour évoquer une histoire d’amour, c’est remarquable. Comme de voir de la poésie comme objet familier dans un certain milieu au début du XIX° siècle peut nous sembler extravagant. Cette fois pour raconter la fin de vie du poète John Keats, Jane Campion joue d’un clavier trop tempéré : pas de chaleur. La jeune fille, objet de la passion, au caractère affirmé au début perd très vite sa personnalité; heureusement elle se place souvent à la fenêtre et les images sont magnifiques, et les lumières et les costumes, sauf que l’histoire est linéaire. L’unanimité des critiques du « Masque et la plume » qui s’extasient sur les champs de bleuets - d’abord ce ne sont pas des bleuets - m’a semblée sur jouée. Par contre, la scène rappelée par une critique où la petite sœur écarte une feuille morte pour préserver l’été est effectivement très belle. Les vers échangés entre les amoureux m’ont paru assez artificiels et ronflants, mais je manque de référence sur le poète romantique anglais mort à 25 ans, qui a fait écrire sur sa tombe : « Ici repose celui dont le nom était écrit sur l'eau.» Je vais rechercher quelques uns de ses poèmes pour comprendre sa notoriété.
dimanche 10 janvier 2010
So foot : 50 légendes.
Où le mot légende est-il utilisé : pour le tour de France, le tournoi des cinq nations et le football.
Il en va des survivances de l’enfance depuis qu’on est tombé dans le chaudron.
Eprouver le calendrier, espérer à chaque saison, voir des réussites qui s’enchainent et se désespérer de glissades inexorables. Tout le théâtre de la vie pour de rire. Faire partie du cercle qui sait que le Messi se prénomme Lionel et de la confrérie universelle des garnements. Alors que j’ai espacé mes lectures du mensuel « So foot », décalé de l’actualité tonitruante du premier sport du monde, ce numéro de 240 pages me réconcilie avec leur écriture soignée, leur regard original sur notre plus grand dénominateur commun tout au tour de la planète : le jeu avec une balle ronde.
Domaine d’artistes et de fous, exacerbant les passions ou la politique se cache ou parade.
Des individus : Di Stephano : « Alfredo, tu vas avoir quarante ans, tu vas commencer à être ridicule en short », Romario, Higuita avec son coup du scorpion, Garrincha, et le but du siècle de Maradona raconté par ceux qu’il a dribblé et des illustres inconnus aux destins incroyables.
Des équipes : Brest, Bastia, Kiev, les Corinthians et cette équipe de Kiev face à la Flakelf qui salue : « Heil Hitler » et devant le stade rempli de soldats allemands, les joueurs en face tendent le bras et le replient sur la poitrine en criant « vive le sport » formule traditionnelle d’ouverture des manifestations sportives soviétiques. Selon la « version officielle » qui circulera 50 ans, tous les joueurs furent fusillés dans leur maillot rouge à l’issue de la rencontre. La légende l’a dit ainsi le courage était là.
Les drames : le Heysel, les avions de Manchester et du Torino.
Du beau linge : Camus, Bob Marley, Guevara, Pasolini, J.P. Mocky.
Je retourne, je n’ai pas fini de voir ce qu’est devenu Ziobert et qui est ce Marinello ?
Il en va des survivances de l’enfance depuis qu’on est tombé dans le chaudron.
Eprouver le calendrier, espérer à chaque saison, voir des réussites qui s’enchainent et se désespérer de glissades inexorables. Tout le théâtre de la vie pour de rire. Faire partie du cercle qui sait que le Messi se prénomme Lionel et de la confrérie universelle des garnements. Alors que j’ai espacé mes lectures du mensuel « So foot », décalé de l’actualité tonitruante du premier sport du monde, ce numéro de 240 pages me réconcilie avec leur écriture soignée, leur regard original sur notre plus grand dénominateur commun tout au tour de la planète : le jeu avec une balle ronde.
Domaine d’artistes et de fous, exacerbant les passions ou la politique se cache ou parade.
Des individus : Di Stephano : « Alfredo, tu vas avoir quarante ans, tu vas commencer à être ridicule en short », Romario, Higuita avec son coup du scorpion, Garrincha, et le but du siècle de Maradona raconté par ceux qu’il a dribblé et des illustres inconnus aux destins incroyables.
Des équipes : Brest, Bastia, Kiev, les Corinthians et cette équipe de Kiev face à la Flakelf qui salue : « Heil Hitler » et devant le stade rempli de soldats allemands, les joueurs en face tendent le bras et le replient sur la poitrine en criant « vive le sport » formule traditionnelle d’ouverture des manifestations sportives soviétiques. Selon la « version officielle » qui circulera 50 ans, tous les joueurs furent fusillés dans leur maillot rouge à l’issue de la rencontre. La légende l’a dit ainsi le courage était là.
Les drames : le Heysel, les avions de Manchester et du Torino.
Du beau linge : Camus, Bob Marley, Guevara, Pasolini, J.P. Mocky.
Je retourne, je n’ai pas fini de voir ce qu’est devenu Ziobert et qui est ce Marinello ?
samedi 9 janvier 2010
Changement climatique.
Un essai pour faire le tri d’une masse d’informations que le mensuel « Alternatives économiques » met en perspective.
- La population mondiale était de 6,8 milliards en 2009 elle sera de 9,2 milliards en 2050.
- De 1700 à nos jours le PIB mondial a été multiplié par cent et la population par dix.
- Les émissions de gaz à effet de serre se sont accrues de 38% depuis 1990.
- La résolution de la question du changement climatique ne se résoudra pas par l’épuisement des énergies fossiles : au rythme de consommation actuel c’est le charbon qui a les réserves les plus importantes : 122 ans et 50 ans pour le pétrole.- Nombre des signataires du protocole de Kyoto n’ont pas respecté leurs engagements.
- Plus de 1, 2 milliards de personnes vivent dans des régions où l’on dispose de moins de 1000 m3 d’eau douce renouvelable, le seuil de rareté. Bassins du Nil, de l’Indus, du Tigre, de l’Euphrate…le Midwest. Le Poitou et la Beauce sont menacés par la surexploitation des nappes phréatiques.
- Le CO 2 relâché dans l’atmosphère y demeure plusieurs année, alors diminuer nos émissions de 50% d’ici 2050 éviterait que la hausse des températures n’excède pas 2 degrés.
Rien que de l'air, rien que de l'eau. Ne nous laissons pas enfouir la tête sous la terre pour savoir à qui sera délivré la carte pour accéder à notre résidence!
L’urgence écologique accélère l’urgence sociale à l'échelle de la planète.
Chavez, à Copenhague rappelle quelques fondamentaux sur Daily Motion: 19 minutes de discours qui valent le détour.
- La population mondiale était de 6,8 milliards en 2009 elle sera de 9,2 milliards en 2050.
- De 1700 à nos jours le PIB mondial a été multiplié par cent et la population par dix.
- Les émissions de gaz à effet de serre se sont accrues de 38% depuis 1990.
- La résolution de la question du changement climatique ne se résoudra pas par l’épuisement des énergies fossiles : au rythme de consommation actuel c’est le charbon qui a les réserves les plus importantes : 122 ans et 50 ans pour le pétrole.- Nombre des signataires du protocole de Kyoto n’ont pas respecté leurs engagements.
- Plus de 1, 2 milliards de personnes vivent dans des régions où l’on dispose de moins de 1000 m3 d’eau douce renouvelable, le seuil de rareté. Bassins du Nil, de l’Indus, du Tigre, de l’Euphrate…le Midwest. Le Poitou et la Beauce sont menacés par la surexploitation des nappes phréatiques.
- Le CO 2 relâché dans l’atmosphère y demeure plusieurs année, alors diminuer nos émissions de 50% d’ici 2050 éviterait que la hausse des températures n’excède pas 2 degrés.
Rien que de l'air, rien que de l'eau. Ne nous laissons pas enfouir la tête sous la terre pour savoir à qui sera délivré la carte pour accéder à notre résidence!
L’urgence écologique accélère l’urgence sociale à l'échelle de la planète.
Chavez, à Copenhague rappelle quelques fondamentaux sur Daily Motion: 19 minutes de discours qui valent le détour.
vendredi 8 janvier 2010
Loin. Renaud Camus
En écoutant l’émission « Répliques » de Finkielkraut, j’ai eu envie de connaître cet auteur désolé aussi par cette société, comparse du philosophe côté sombre.
Ses dialogues qui m’avaient appâté entre un lettré et une séduisante délurée ne m’ont pas déçu :
« Bonjour !
Elle prononce bon-jou-reuh, en trois syllabes.
« Boujour.
- Vous allez sur Chalmont ?
- Euh…Oui, je vais sur Chalmont, mais je ne vais pas à Chalmont.
- Hein ? Non, sérieux : vous y allez ou vous y allez pas ?
- Je veux dire : je vais dans la direction de Chalmont, oui, mais je ne vais pas à Chalmont. »
Moments d’ironie dans un récit d’une tranquille déprise dépressive du monde qui le mène face à l’océan, inévitablement.
« N’attendre rien. Rabattre tout futur, en permanence, sur le moment présent. Habiter l’instant. Etre là, très là. Et d’autant plus vivant qu’demi-mort, déjà. »
Dernière phrase grandiloquente au bout d’un parcours où le passé s’efface, où il évite le présent et ses contemporains à chaque rond point. Las très las.
La langue au service de descriptions de la campagne hors saison est précise, juste. Il souhaite des paysages encore plus déserts, bien qu’il essaye, en se défaisant de lui-même, de se garder de tout jugement péremptoire pour le réserver aux goujateries de l’art contemporain, à la dictature des musiques omniprésentes, aux portables envahissants. Je me retrouve bien dans cette mélancolie, mais le côté fin de race d’une aristocratie incomprise avec le cousin qui finit comme le banquier Stern, m’a épargné d’avoir à aimer ce roman. Pas vraiment un roman mais un prétexte à quelques réflexions comme la conversation savoureuse avec un prêtre, mais cela aurait pu tenir dans une émission de radio écouté en roulant sur des chemins du massif central.
Ses dialogues qui m’avaient appâté entre un lettré et une séduisante délurée ne m’ont pas déçu :
« Bonjour !
Elle prononce bon-jou-reuh, en trois syllabes.
« Boujour.
- Vous allez sur Chalmont ?
- Euh…Oui, je vais sur Chalmont, mais je ne vais pas à Chalmont.
- Hein ? Non, sérieux : vous y allez ou vous y allez pas ?
- Je veux dire : je vais dans la direction de Chalmont, oui, mais je ne vais pas à Chalmont. »
Moments d’ironie dans un récit d’une tranquille déprise dépressive du monde qui le mène face à l’océan, inévitablement.
« N’attendre rien. Rabattre tout futur, en permanence, sur le moment présent. Habiter l’instant. Etre là, très là. Et d’autant plus vivant qu’demi-mort, déjà. »
Dernière phrase grandiloquente au bout d’un parcours où le passé s’efface, où il évite le présent et ses contemporains à chaque rond point. Las très las.
La langue au service de descriptions de la campagne hors saison est précise, juste. Il souhaite des paysages encore plus déserts, bien qu’il essaye, en se défaisant de lui-même, de se garder de tout jugement péremptoire pour le réserver aux goujateries de l’art contemporain, à la dictature des musiques omniprésentes, aux portables envahissants. Je me retrouve bien dans cette mélancolie, mais le côté fin de race d’une aristocratie incomprise avec le cousin qui finit comme le banquier Stern, m’a épargné d’avoir à aimer ce roman. Pas vraiment un roman mais un prétexte à quelques réflexions comme la conversation savoureuse avec un prêtre, mais cela aurait pu tenir dans une émission de radio écouté en roulant sur des chemins du massif central.
jeudi 7 janvier 2010
Peinture et théâtre : Delaroche Paul
Le titre de la conférence de Sébastien Allard pour les amis du musée était « Peinture et théâtre : de David à Delacroix ». De David il ne fut pas question et peu de Delacroix, par contre beaucoup de Delaroche qui illustrait parfaitement le sujet à traiter. Si Delacroix affectionne le vague, et laisse au spectateur libre d’imaginer des hors champs, Delaroche dont j’ignorais le nom mais pas les tableaux qui agrémentaient bien des manuels d’histoire, comme cet assassinat du duc de Guise où « Cromwell regardant le cadavre de Charles Ier » qui lui valut de la part de Théophile Gautier cette saillie « une paire de botte devant une boite à violon ». Le public par contre lui fit un grand succès, le revêtement de sol devant une de ses toiles à la National galery est des plus usé : Jane Gray, reine de quelques semaines doit mettre la tête sur le billot. La composition rigoureuse, les touches minutieuses, les mises en scène cadrées, parfaitement éclairées répondent aux critères de l’art théâtral jusque dans les poses expressives voire outrées des acteurs.
mercredi 6 janvier 2010
J 16. Ban Mê Thuot
Nous quittons l’hôtel après le petit déjeuner à l’heure prévue : 7h30.
Pas besoin de réveil matin ici : dès 4h 30, les hauts parleurs perchés sur des pylônes entament la journée d’une façon guillerette et appellent la population à pratiquer le tai chi, qui met en train !
Quelques temps après la sortie de la ville, deux policiers arrêtent la voiture : le chauffeur roulait à 62 km/h au lieu de 50 km/h. Montant de l’amende : 800 000D, il faut retourner payer à Kontum, donc demi-tour pour payer au poste de police en passant par la case trésor. L’essentiel de la journée se passe dans la voiture climatisée qui traverse les hauts plateaux. Nous ne pouvons pas suivre le programme initial et visiter le village Jaraï et « son incroyable art funéraire » heureusement aperçu au musée ethnologique de Hanoï. La police n’a pas accordé les autorisations nécessaires car le typhon a fragilisé le pont qui y conduit. Nous nous rabattons alors sur le lac artificiel Yali, promenade appréciée des vietnamiens, mais qui nous indiffère. Tous les villages apparus à la suite de la construction du barrage datent de moins de vingt ans et sont peuplés par des nordistes.Nous longeons d’immenses plantations d’hévéas, au repos pendant la saison des pluies, des plantations de caféiers, de poivriers qui s’enlacent et prospèrent autour de leur tuteur, de pins dont on recueille la colophane. Il y a aussi du manioc.
Nous prenons notre repas au bord de la route. Notre guide Thien prend les choses en main et se met elle-même aux fourneaux ! Riz, soja, légumes verts (blettes) sautés et des traces de poulet coupé à la hache, la peau et les os. La proprio du restau est pourtant gourmande : 150 000 D sans les boissons. Le chauffeur qui a mangé à côté a payé cher lui aussi.
Nous poursuivons la route jusqu’à Buon Mê Thot ou Ban Mê Thuot, à moitié somnolents et arrivons au « Dam San Hôtel » vers 16h.
L’hôtel « luxe » possède une piscine en eau, protégée par un bosquet de bambous.
Nous allons visiter le marché. Capitale du café, la ville affiche un air de prospérité et des maisons toute récentes. Les gens sourient, quelques hello saluent notre passage. Il faut dire que nous n’avons rencontré que deux occidentaux. Ce n’est pas Hoi Han. La poste est luxueuse pour l’envoi de nos dernières cartes. Nous achetons de gâteaux au manioc, décevants
Nous nous régalons dans un restau de « Lonely »: « Thanh Loan ». Nous n’avons pas besoin de passer commande, d’office on nous apporte de quoi confectionner nous-mêmes nos rouleaux : feuille de riz à part, verdure, ail, oignons, tofu frit et bonne sauce. Nous trainons un moment sur le chemin du retour, autour de manèges pour les enfants, où des activités de peinture de statuettes et de pêche à la ligne leur sont proposées.
Pas besoin de réveil matin ici : dès 4h 30, les hauts parleurs perchés sur des pylônes entament la journée d’une façon guillerette et appellent la population à pratiquer le tai chi, qui met en train !
Quelques temps après la sortie de la ville, deux policiers arrêtent la voiture : le chauffeur roulait à 62 km/h au lieu de 50 km/h. Montant de l’amende : 800 000D, il faut retourner payer à Kontum, donc demi-tour pour payer au poste de police en passant par la case trésor. L’essentiel de la journée se passe dans la voiture climatisée qui traverse les hauts plateaux. Nous ne pouvons pas suivre le programme initial et visiter le village Jaraï et « son incroyable art funéraire » heureusement aperçu au musée ethnologique de Hanoï. La police n’a pas accordé les autorisations nécessaires car le typhon a fragilisé le pont qui y conduit. Nous nous rabattons alors sur le lac artificiel Yali, promenade appréciée des vietnamiens, mais qui nous indiffère. Tous les villages apparus à la suite de la construction du barrage datent de moins de vingt ans et sont peuplés par des nordistes.Nous longeons d’immenses plantations d’hévéas, au repos pendant la saison des pluies, des plantations de caféiers, de poivriers qui s’enlacent et prospèrent autour de leur tuteur, de pins dont on recueille la colophane. Il y a aussi du manioc.
Nous prenons notre repas au bord de la route. Notre guide Thien prend les choses en main et se met elle-même aux fourneaux ! Riz, soja, légumes verts (blettes) sautés et des traces de poulet coupé à la hache, la peau et les os. La proprio du restau est pourtant gourmande : 150 000 D sans les boissons. Le chauffeur qui a mangé à côté a payé cher lui aussi.
Nous poursuivons la route jusqu’à Buon Mê Thot ou Ban Mê Thuot, à moitié somnolents et arrivons au « Dam San Hôtel » vers 16h.
L’hôtel « luxe » possède une piscine en eau, protégée par un bosquet de bambous.
Nous allons visiter le marché. Capitale du café, la ville affiche un air de prospérité et des maisons toute récentes. Les gens sourient, quelques hello saluent notre passage. Il faut dire que nous n’avons rencontré que deux occidentaux. Ce n’est pas Hoi Han. La poste est luxueuse pour l’envoi de nos dernières cartes. Nous achetons de gâteaux au manioc, décevants
Nous nous régalons dans un restau de « Lonely »: « Thanh Loan ». Nous n’avons pas besoin de passer commande, d’office on nous apporte de quoi confectionner nous-mêmes nos rouleaux : feuille de riz à part, verdure, ail, oignons, tofu frit et bonne sauce. Nous trainons un moment sur le chemin du retour, autour de manèges pour les enfants, où des activités de peinture de statuettes et de pêche à la ligne leur sont proposées.
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