mardi 9 octobre 2018

L’Odyssée d’Hakim. Fabien Toulmé.

Avec la même fraîcheur de trait que Delisle dans ses récits en des pays revêches, ce premier tome de 268 pages, retraçant l’itinéraire d’un jeune syrien s’éloignant de son pays devenu invivable, est passionnant.
Le dessinateur se met en scène, pour rendre encore plus proche cette histoire vraie.
Quelque humour au milieu de l'inacceptable permet de regarder en face les horreurs d’une guerre civile et ses causes.   
« ll n'y a pas beaucoup d'avantages à être un réfugié, mais s'il y en a bien un, c'est qu'on n'a pas grand chose à déménager ».
Passant par le Liban, la Jordanie, la Turquie, le jeune homme qui travaillait dans une pépinière, fait preuve d’un esprit d’entreprise, d’une vitalité qui forcent le respect.
Les rappels pédagogiques concernant l’emprise des Alaouites à travers une histoire de gosses est d’une grande efficacité. La montée de la terreur atténuée par une grande solidarité familiale est palpable. La peur qui surgit est toujours une surprise. Il a tout perdu, mais se relève, sans poser au héros ni gémir sur sa condition.
La vie continue: Hakim rencontre sa future femme, qui revendra son bracelet de mariage en attendant la grande fête qu’ils feront au retour. Le cousin faignasson est bien lourd, mais sa situation familière nous repose des scènes pas moins horribles que l’absurdité de vies appliquées à la destruction de l’humanité. 
Un autre album contant la suite du périple est attendu, puisque c’est à Aix en Provence où Hakim s’est réfugié que le dessinateur vient à la rencontre d'Hakim.

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