Un très grand livre dense (997 pages) qui permet d’avoir le
sentiment d’aborder un chef d’oeuvre se rapprochant pour moi du « Madame
Bovary » de Flaubert pour le récit d’un destin tragique sous une écriture
rigoureuse et bouleversante.
« Quand j’étais
orpheline, au foyer d’El Centro Avenue, j’ai essayé d’être adoptée. J’ai essayé
d’être bonne en sport au lycée. J’ai essayé d’être une bonne épouse pour mon
premier mari qui m’a quittée à l’âge de dix-sept ans. J’ai essayé si fort d’être
une bonne actrice, et pas juste une blonde de plus. Oh ! Vous savez que
j’ai essayé, n’est ce pas ? Marilyn était une pin-up , vous vous
r…rappelez, j’étais une pin-up de calendrier, à dix-neuf ans, on m’a payée
cinquante dollars pour « Miss golden Dreams » et ça a failli briser
ma carrière, il parait que c’est la photo de calendrier la plus vendue dans
l’histoire… »
La surprise de se passionner pour l’histoire déjà écrite de
Marilyn Monroe à ne pas confondre avec Norma Jane Baker, son vrai nom, ajoute de la valeur à
l’entreprise, facilitée par une ouverture époustouflante, derrière un vélo
de livreur conduit par la mort :
« La mort en
train de rire. Va te faire foutre mec ! Et toi donc ; c’était Bugs
Bunny dépassant les rutilantes carrosseries d’onéreuses automobiles sorties
tout droit de chez le concessionnaire »
Woody Allen rêvait d'être le collant d'Ursula Andress; être
dans la tête de Marilyn, à fleur de peau, de cœur, n’est pas de tout repos.
S’entourer de livres comme elle et ne pas tout saisir.
Derrière la superficialité, la profondeur, le cynisme côtoie
la compassion, la sincérité et le jeu, champagne et vomi, rêve et misère, folie
et lucidité, ambition et simplicité …
Un conte universel : « ton corps est un fruit
appétissant fait pour que d’autres y mordent et le savourent […] Il y a une
porte dérobée dans le mur mais tu dois attendre comme une gentille petite fille
que cette porte s’ouvre. »
L’enfance et ses mystères, ses fulgurances et les illusions
jusqu’à la fin qui autorisent les franchissements de frontière entre biographie
et licence poétique habillement conduits :
« Notre instinct
nous pousse à rembobiner le film et à repasser la séquence, dans l’espoir que
cette fois ce sera différent et que nous entendrons plus clairement les paroles
bafouillées par l’Actrice blonde… Mais non, jamais nous n’entendrons. »
Non je ne renonce pas au mot : « une bombe ! »
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