dimanche 22 octobre 2017

Jeux. Dominique Brun.

Quand un spectacle est proclamé « grandiose » c’est parfois plus difficile de hausser son plaisir à la hauteur, alors vaut-il mieux qu’il s’annonce comme ardu, voire pénible, pour induire un avis qui cherche à contredire les premières appréciations sévères ?
C’est le cas de ces « trois études pour sept paysages aveugles » d’une heure qui n’atteint pas pour moi les sommets de l’émotion, mais que j’ai trouvé intéressant.
Une fois le portable mis en mode avion, je suis transporté ailleurs, intrigué, séduit d’emblée, par de furtives silhouettes traversant le plateau encore dans le noir.
Le texte lu par la suite à côté d’un personnage immobile me porte à partager ses recherches de postures quand il se met en mouvement.
Puis trois hommes s’affrontent, lutteurs, en mêlée, en maul, ils se cherchent aussi.
Quand les femmes arrivent, les postures restent brèves entre des traversées rapides du plateau. Danseurs et danseuses sont habillés comme au moment de la création de 1913, alors que les indications chorégraphiques ont disparu. Le travail autour de la mémoire est l’objet du présent ballet.  Les lumières découpent des pans de nuit où s’ébauchent des positions éphémères mais qui semblent toujours bridées, des esquisses contenues.
Bien que parfois, je me ferme devant des propositions artistiques, ce soir j’ai apporté mon panier. Des silhouettes m’évoquent les femmes blanches de Delvaux, et les hommes « le combat de Jacob et de l’ange » de Delacroix.
Pris entre des musiques contemporaines, Debussy m’a semblé dans le ton de ce « poème chorégraphié » à la poursuite de Nijinski.
La thématique de la recherche étant posée ; il est regrettable que chaque spectateur ne dispose pas d’une reproduction des pastels de Valentine Gross-Hugo qui sont cités (voir ci dessus), alors que certains [en]Jeux et autres [Je]ux nous laissent parfois [hors] jeux.
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Les petits sont là, je m'éloigne de l'ordinateur pour une semaine.

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