Difficile de ne pas voir dans ces 250 pages sautillantes
vivement parcourues, une biographie fantasmée, tant nous aimerions mieux
connaître l’auteur qui a accompagné nos lectures.
La promotion du livre prête à ces ambiguïtés.
Sa carrière de questionneur commença précocement quand il
retourna les demandes adressées par un prêtre au confessionnal.
Les talents
d’interviewer développés par l’affable lyonnais devaient être infernaux pour
ses multiples compagnes qu’il n’hésite pas à mettre en scène sous le feu
roulant de ses questions.
Le carburant des discussions est une marque d’attention mais
grignote la liberté de l’autre.
Si la curiosité est un moteur intellectuel efficace, dans le domaine privé elle peut
être un étouffoir.
Au bout d’un silence : « A quoi tu penses ? » peut susciter rebuffades
et jérémiades du débusqué outragé.
La légèreté du célèbre animateur d’ « Apostrophes » se donne
libre cours est l’anodin :
«
Tu tires ou tu pointes ? » peut révéler
celui qui
« voit juste, sa
main ne tremble pas » ou celui
qui
« parie sur la réflexion, la
lenteur, l’habileté, la ruse. »
Les chapitres qui portent des prénoms de femmes et quelques
points d’interrogation :
« Et
alors ? » « C’était
bien ? » » Tu m’aimes »
« Combien ? » « ? »
sont séparés par des questions
qu’il aimerait poser au Seigneur quand il l’accueillerait au paradis :
« Seigneur, les Gaulois
ayant inventé le tonneau, comment expliquer que Diogène, dit le Cynique, qui
vivait à Athènes plus de trois siècles avant Jésus Christ, avait élu domicile
dans un tonneau ? »
Le titre de ce livre
plaisant vient tout droit de Woody Allen :
« La réponse est
oui. Mais quelle était la question ? »
Chapeau !
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