dimanche 5 mars 2017

Volver. J.C. Gallotta, O. Ruiz


Volver = revenir .
Gallotta, le régional de l’étape, était de retour dans ses murs, attendu par une salle de la MC2 archi pleine, ce qui me semble assez rare ces derniers temps, pour être signalé. 
Mais moi l’inconditionnel, je n’ai pas été emballé par ce spectacle venant après plus d’une soixantaine de créations  
Je me serais volontiers contenté de la danse et de la musique, car Olivia Ruiz n’est pas Bashung, pourtant son tour de chant très professionnel mené en dansant sans un essoufflement tient de la performance, mais c’est peut être aussi ce côté trop lisse qui a éloigné pour moi toute émotion.
Le grenoblois s’est trop effacé face à la dynamique carcassonnaise, pour livrer un tour de chant chorégraphié plutôt que la comédie musicale annoncée, malgré des musiques sympathiques.
La chorégraphie où je retrouve les gestes familiers de l’immigré italien, ses petites cavalcades, accompagne harmonieusement «  La femme chocolat », mais je n’ai pas vu l’intérêt d’une voix off qui tire vers la mythologie le destin de la grand-mère venue d’Espagne, rebaptisée Joséphine Blanc.
L’ambition d’exposer le sort qui fut fait à 500 000 réfugiés républicains, rapporté au sort tragique des exilés d’aujourd’hui en Méditerranée est lourde à assumer quand sont parsemées par ci par là quelques chansons d’amour avec  de surcroît la mort de l’amoureux qui voulait commettre un attentat contre un ministre de l’intérieur.
Il y a 50 millions d’apatrides dans le monde en 2017.
Vidéos, chansons, récit en voix off auraient pu produire avec neuf brillants danseurs, un spectacle total ; ce soir, j’avais besoin de plus de simplicité et de moins d’explicite car la poésie peut être plus volontiers au rendez vous des mouvements accordés des corps quand confiance est faite au spectateur. Déjà que la danse me semble se raréfier à la MC2, si les éclaireurs s’assagissent, faudra-t-il aller à Lyon pour s’étonner ? Il est vrai que ça prendra à peine plus de temps que pour traverser la capitale de la particule fine et de la noix.
  

1 commentaire:

  1. Je remercierai toujours Frank Herbert dans "Dune" pour m'avoir donné les moyens de penser le symptôme "lisse".
    "Lisse", c'est ce qui se passe quand, au lieu de faire, on a les yeux rivés sur soi-même en train de faire. C'est devenir le spectateur de sa propre vie. Un peu comme devenir le touriste de sa propre vie aussi.
    Et le drame... total, c'est que c'est un effet de la conscience, qui vient d'ouvrir trop de portes dans la galerie des Glaces, et de persister à ouvrir la prochaine porte qui se profile derrière celle qu'on vient d'ouvrir.
    C'est le vertige.
    Et c'est un symptôme assez inévitable d'une société fatiguée et vieille, dont les individus sont souvent assez fatigués, quel que soit leur âge, d'ailleurs.
    A mes yeux. On fait comme on peut avec...

    RépondreSupprimer