Pour une citation, je suis allé vers ce livre aux vertes fragrances :
« L’amitié ça va
quand on est jeune ; après on se traîne les vieux copains comme des
témoins gênants de ce qu’on était jadis »
C’était l’assurance de ne pas s’endormir si tout était de ce
tonneau pendant 280 pages : promesse tenue.
Et l’on monte en gamme. J’ai pensé à Older pour les
voisinages à la campagne, en plus trash, à Djian jeune pour la vigueur du
style.
La vive chronique villageoise passe d’histoires de
coucheries à un malaise habillement préparé alors que les incertitudes
vacillent.
« Le café avait
une odeur fantastique dans le froid de ce petit matin sauvage, au sortir d’une
nuit blanche. Le soleil ne tarderait pas à avoir la main lourde. Les tournesols
dans la pente, allaient ouvrir leurs gueules béantes. Nous étions comme à
l’aube d’un truc nouveau. Mais il restait encore une place pour la libération
d’une vraie parole. »
Le narrateur est misanthrope, cynique et drôle, il s’occupe
de ses filles et de son jardin, il peut
être également bienveillant, lucide et aveuglé, séduisant et bourru,
original et sans façons, comme l’écriture nerveuse qui révèle les êtres sans en
avoir l’air.
L’humour (noir) peut préserver, les adultères en milieu
rural être distrayantes, la patience attendue de la part d’un jardinier peut
valoir en toutes circonstances.
A la fois paisible et
nerveux, surprenant et familier, ce premier roman m’a bien plu.
C'est fou combien on peut croire que la vigueur doit être... crue, tout en étant végétarien, à l'heure qu'on est.
RépondreSupprimerJe plains l'homo modernicus qui se complaît souvent à regretter ce qu'il a été...
Mais ta description est pas mal, tout de même.