samedi 14 novembre 2015

Le grand voyage de la vie. Tiziano Terzani.

Le titre à la fois ambitieux et ordinaire est accompagné par un sous titre, tout aussi courant : 
« Un père raconte à son fils » qui m’a paru d’une modestie de bon aloi.
Il en va ainsi des 530 pages contrastées à la fois touchantes et agaçantes.
Atteint d’un cancer, un ancien journaliste passe le relais à son fils qui recueille ses récits et ses dernières paroles.
A la façon des best-sellers d’avant été qui suggèrent des recettes pour ne pas  trop déborder du maillot, j’ai suivi la démarche de l’octogénaire passé des fracas du siècle à la solitude, relativement  absolue. Le laboureur d’Asie « sentant sa mort prochaine, fit venir » son enfant.  
Il cherche à transmettre, bien qu’invoquant le détachement.
Le vieux Florentin employé de « Der Spiegel » (le miroir) a vécu une vie passionnante au plus fort des conflits, en Chine, au Viet Nam, aux USA, au Japon, en Inde.
L’évocation de moments où l’histoire se fait, par un témoin sincère est intéressante, bien que quelques remarques de son fils : « raciste envers qui ? » à l’évocation de la société américaine laissent pantois. Mais il évite la langue de bois :
«  Les intellectuels sont faits pour compliquer ce qui est simple, les journalistes pour simplifier ce qui est compliqué. »
Si ses emballements passés envers le socialisme lui laissent, en bout de course, une profonde perplexité, est-il possible d’évoquer encore des options lumineuses, quand les rougeoiements de tant de grands soirs se sont avérés être ceux du sang?
Le côté vieux sage m’a laissé circonspect avec quelques formules qui pourraient figurer dans tout manuel du genre: "la spiritualité pour les nuls"  :
« La destination c’est le voyage lui-même »,
« Lorsque l’élève est prêt, le maître apparait »
« La Vérité est une terre sans sentiers… »

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