dimanche 26 mai 2013

Carnages. François Cervantes.



Chaque minute de chaque jour, nous sommes conviés à rire : bouffées d’ironie, vacheries enragées, dérision et sarcasme.
Les clowns de Cervantes seraient-ils les seuls qui ne jouent pas dans ce registre ? Ils ne manquent pas de gaieté mais leurs courses affolées, leurs pas suspendus, leur optimisme forcené dans la nature humaine renvoie davantage à une sourde tragédie qu’à la franche rigolade.
Ma voisine avait choisi de rire à la moindre question :
« Comment tu t’appelles ? ».
C’est vrai que chaque geste, chaque mot, judicieusement mis en lumière peut rappeler l’absurde de notre condition. Cette limite subtile est déterminante quant à la nature de notre regard sur le monde où la part d’humour est indispensable à notre survie.
Eternels petits enfants depuis les gestes premiers, les clowns aux bouches démesurées, aux yeux soulignés, se bousculent, se cherchent, se découvrent, s’affolent, sont tyrannisés par les objets, mais ils gagneront le paradis des âmes simples.   
Le mot poésie peut être convoqué évidemment, mais sûrement pas les rires enregistrés ; nous sommes face à nous-mêmes avec nos bavardages et notre mélancolie.
Un spectacle élémentaire : « plus nous avons besoin de nous rassembler, plus il nous faut aller profondément dans notre solitude. »

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