Jean Paul Delevoye, le président du comité économique et social, rue d’Iéna, apporte quelques éléments probants pour combattre la morosité ambiante, comme la « dame théâtre » qui, en banlieue, met en scène des mamans africaines « tachées à la France ».
La mise en avant de quelques personnes exemplaires ne nous
guérit pas de l’amertume, nous les amateurs de dérision, gavés de
décourageantes informations. Mais la livraison trimestrielle de XXI continue à
nous étonner, à entretenir une petite flamme de foi en l’humanité.
Un déménageur en Grèce a beaucoup de travail en ce moment,
il attend l’homme qui doit revenir pour le payer, il est exaspéré par les
pleurs d’un môme :
« Il est malade
le petit ? Il s’est passé quelque chose ? »
« Rien
rien » a assuré la mère.
Au bout d’une heure, le mari est rentré, l’enfant pleurait
toujours.
« Mais qu’est-ce
qu’il a ce gamin, bon sang ! »
« Il a
faim… »
Le déménageur a calé les billets dans le bavoir.
Le récit en photos intitulé « les confettis du monde »
où des rois d’opérette s’amusent avec leurs copains apporte une légèreté bien
utile quand un reportage sur le nouvel état du sud Soudan est désespérant.
La belle énergie d’une accompagnatrice improvisée d’un
groupe d’handicapés en vacances, sa fraicheur, sont revigorantes et conviennent
bien à la forme de narration en BD. Un fonctionnaire marocain qui se bat pour
donner une sépulture digne à un migrant qu’il ne connaissait pas est admirable,
à côté le portrait de Maurice Herzog est bien insignifiant, alors que Chan 16
ans « petit oiseau en colère » en Birmanie fait preuve d’un courage
extraordinaire car justement elle le vit comme naturel, ordinaire.
Pour dire que nous grandissons trop vite un jeune afghan
rapporte un proverbe : « l’eau
bout avant qu’elle ne soit chaude ». Il a quitté son territoire à
l’âge de 10 ans et s’est retrouvé seul à Paris, où une journaliste l’a
rencontré puis a joint son frère resté là-bas qui pense que des hélicoptères
diffusent du parfum au-dessus de Paris. Il sait aussi que notre pays a été
envahi et détruit au cours de l’histoire, aujourd’hui nos maisons sont
reconstruites et nous vivons en paix, cela lui laisse espérer que la paix chez
lui est possible.
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