vendredi 9 novembre 2012

Jours tranquilles à Gaza. Karim Lebhour.



J’ai connu l’auteur tout petit et c’est pour cela que son livre m’est parvenu. 
Karim a gardé ses grands yeux d’enfant, ouverts aujourd’hui sur la situation que l’on sait dramatique à Gaza.
Il met en lumière une absurdité ébouriffante quand le blocus interdit l’importation de ballons de football, un sens pathétique et magnifique de la survie des habitants quand au zoo en guise de zèbre on peint des rayures à un âne.
Le titre est excellent et la chronique palpitante sur un sujet dont on a pourtant entendu parler.
Est-ce parce que je me trouvais au bord de la Méditerranée, au moment de la lecture que j’ai ressenti encore plus vivement le scandale de ces souffrances et l’indécence de la politique de l’état hébreu ?
J’avais toujours gardé une admiration pour ceux qui firent fleurir le désert mais la spirale diabolique qu’ils persistent à tracer est désespérante. Ils vident la mer.
Le correspondant de La Croix  et de RFI montre la montée du Hamas favorisée par les politiques israéliennes et la chape de plomb qui s’est installée dans cette bande de huit kilomètres de large sur quarante kilomètres de long, peuplée d’un million et demi d’habitants.
De 2007 à 2010, il s’en est creusé de tunnels à la frontière égyptienne, de la haine s’est encore vivifiée après les morts de l’opération «  plomb fondu » de 2008, du désespoir s’est amplifié.
Si le sanglant aveuglement israélien est présent à chaque page, l’incurie des pouvoirs palestiniens est patente quand les querelles de clans reflètent des pratiques politiques insensées.
Dans ce contexte désespérant le reporter préfacé - s’il vous plait - par Stéphane Hessel nous livre une série de récits  vifs où il se met en scène sans ostentation, précisant utilement les conditions de fabrication de l’information avec le rôle des « fixeurs », une correspondante qui met son foulard au moment de passer à l’antenne, ses propres excès d’optimisme.
Une telle description du quotidien quand les angles se multiplient donne de l’épaisseur à l’information trop souvent obscurcie dans les médias par des mots dévalués, des  postures péremptoires.
Les pêcheurs  gazaouis ont vu leur zone de pêche se réduire sans cesse, alors un restaurateur importe du poisson par les  tunnels creusés dans le sable.
Nous sommes au bord de la Méditerranée.
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1 commentaire:

  1. Tu as lu "Dune", Guy ? De Frank Herbert...
    Hier, j'étais au resto avec une copine qui largue sa profession d'expert comptable pour devenir assistante parlementaire...
    Et je lui ai dit une évidence...
    Plus tu... avances ? dans une direction donnée, avec tes yeux braqués devant toi, en lorgnant l'autre bout de la pièce, et bien... plus tu... t'éloignes d'un endroit que tu laisses derrière toi,... DANS L'OMBRE, et hors de ton regard. Il serait... naïf de croire que parce que tu n'as pas tes yeux, (et ta conscience...) fixés dessus, ça disparaît pour autant...
    Un tel... constat est suffisant pour justifier Freud, Guy, et si les passions idéologiques ne se mêlaient pas de la partie, on pourrait.. voir.
    Il y a des gens qui semblent croire que avancer dans une direction est synonyme de... progrès.
    Mais je dis que ce qu'on laisse derrière, et bien... il pourrait bien avoir quelque... VALEUR.
    Tu ne trouves pas cela.. mystérieux, Guy, que le peuple israélien ? l'Etat d'Israël (ce n'est pas tout à fait la même chose...) en attisant les haines, fabriquent par la même occasion une identité forte.. palestinienne d'une manière semblable à ce que la persécution germanique ? occidentale ? a de nouveau fait précipiter l'identité juive après de sérieux risques d'assimilation ?
    D'autres ont dit que ce qui ne te tue pas te rend plus fort..
    Un point de vue très minoritaire à une époque qui généralise le projet paulinien d'amour pour tous (mais pas sexué, pas sexué..) pour toute la planète.
    Celui qui doit faire avec apprend une forme.. d'industrie, Guy, à une époque où la main d'oeuvre, tout en étant...alphabétisé, ne sait pas faire grand chose de ses mains hors... taper sur un clavier.
    Et "on" voudrait généraliser notre.. décadence sur toute la planète au nom de.. '"l'amour" ??
    Tu peux comprendre pourquoi certains ne sont pas prêts à être colonisés par ces meilleures intentions du monde..

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