Le documentaire de deux heures ne cultive pas la nostalgie. Il souligne la durée de la lutte des paysans contre l’extension du camp militaire (11ans), la formidable évolution des personnes interrogées, leur finesse, leur lucidité, leur ferveur intacte.
Mais j’ai du mal à partager l’avis de ceux qui associent cette lutte obstinée à celles d’aujourd’hui qui me semblent plus parcellaires.
Quand on énonce simplement la phrase : « des paysans rencontraient les ouvriers, des étudiants », on parle d’un autre siècle :
les paysans il n’y en a plus guère et les ouvriers ont l’intention de voter extrême droite à 40%.
Il reste l’inventivité de ce mouvement, dont les copies se dévoient depuis en médiatisation comme fin en soi, alors que les acteurs de cette mobilisation emblématique sont bouleversés, quand à l’arrivée de leur marche à Paris, ne s’entendait que le bruit des bâtons. L’exigence démocratique dans le groupe a été remarquable également et la solidarité qui leur a permis de construire une magnifique bergerie à La Blaquière, soudés parce que l’adversaire est visible, la situation claire, les politiques, pas encore enrobés de com’, de bonnes cibles maladroites.
Debré : « Nous choisissons le Larzac, c’est un pays déshérité ».
Il en a enrichi plus d’un, humainement.
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