Si Duchamp a consacré une partie de sa vie au jeu d’échecs est-ce, comme le dit le conférencier Christian Loubet, parce que cette phase venait après l’échec du jeu ? Malgré quelques œuvres majeures, ce sont surtout les questions de l’auteur de « La mariée mise à nu par ses célibataires, même » qui vont interpeler la société sur la place de l’art et sa nature. Le scandale initial de « la fontaine » est bien estompé, et les provocations qui rendent le spectateur acteur de la consommation artistique, ne choquent plus grand monde.
Le scandale serait-il que de nos jours il n’y a plus de scandale ? Le sacré a déserté les cimaises, les objets eux sont venus au centre de nos vénérations de supermarché. Jeff Koons, ancien trader et Warhol ont accéléré le passage de l’art au marché. Et Duchamp en mourant en 68 avec comme épitaphe : « D’ailleurs, c'est toujours les autres qui meurent», avait autorisé la mise au grand jour de son œuvre ultime « Étant donnés : 1) La chute d’eau, 2) le gaz d’éclairage ». Le sujet reprend la main, après un grand silence occupé par des successeurs bavards, entre ironie et retour des images, et ce n’est pas du « Tout prêt ».
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