Transposition sur scène du journal de l’écrivain et metteur en scène Jean Luc Lagarce par son collaborateur François Berreur. Les sept dernières années de l’auteur de théâtre contemporain, le plus joué avant sa mort du SIDA, sont les nôtres, avec le nom des disparus qui défile, elles sont des années intenses. La mort, l’écriture, la notoriété, la solitude, la tendresse, l’exaltation, les dernières fois, la lucidité, la survie, la province, la musique. Il faut un comédien remarquable : Laurent Poitrenaud pour que les deux heures passent en un éclair comme une vie belle et fragile. La mise en scène originale sans être tape à l’œil nous conduit au-delà de l’agréable moment de spectacle à considérer nos existences, en toute limpidité : fort et léger.
Et découvrir ce morceau d’Aragon en retrouvant la voix de Colette Magny :
« Vivre n’est plus qu’un stratagème
Le vent sait mal sécher les pleurs
Il faut haïr tout ce que j’aime
Ce que je n’ai plus donnez-leur
Je reste roi de mes douleurs
Le cœur peut s’arrêter de battre
Le sang peut couler sans chaleur
Deux et deux ne fassent plus quatre
Au Pigeon-Vole des voleurs
Je reste roi de mes douleurs
Que le soleil meure ou renaisse
Le ciel a perdu ses couleurs
Tendre Paris de ma jeunesse
Adieu printemps du Quai-aux-Fleurs
Je reste roi de mes douleurs »
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