jeudi 25 mars 2010

Le Caravage

Le conférencier des amis du musée n’a pas insisté sur les anecdotes les plus spectaculaires de la biographie de Michelangelo Merisi qui vécut à Caravaggio où sa famille n’était pas si pauvre ; il entretint aussi toute sa vie une culture religieuse certaine. Il eut à subir l’acharnement du clan favorable aux espagnols après avoir tué l’un deux au cours d’un duel. Tout de même plus qu’un coquin ! Mais l’historien d’art a emballé son public par sa passion pour celui qui tient une place centrale dans l’histoire de la peinture. Héritier des sculpteurs antiques avec ses corps magnifiques, des flamands aux fortes natures mortes, il annonce le baroque. Faisant honneur sur ses toiles aux peaux exposées au soleil des gens les plus humbles pour figurer la spiritualité la plus élevée. Le sacré et le profane, la terre et le ciel, l’ombre et la lumière. Les corps magnifiques aux pieds poussiéreux, tellement humains, à l’heure de la contre réforme et de la peste. Cette mort qui rend si précieuse la vie et ses ivresses. A tomber par terre comme Saint Paul saisi par la révélation divine, ou bénéficier comme Matthieu de la présence chaleureuse d’un ange pour guider ses écritures, mettre le doigt dans la plaie comme Thomas. Il peignit la mort de la vierge et non sa dormition, tragique dans sa robe rouge la main sur le ventre des commencements. Ce fut un scandale, magnifique !

1 commentaire:

  1. très bel élan dans ton texte, l'enthousiasme quoi !Pérec : Quand le Caravage passe , le Titien aboie.

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