vendredi 17 octobre 2008

La Marsifflaise.


Je me suis débrouillé pour ne pas assister au début du match Tunisie - France redoutant la présentation des équipes qui sonne souvent faux. Mais le bruit des sifflets de ce soir là est allé bien au delà des gradins. La Marseillaise m’émeut souvent quand elle est jouée au violon dans les champs de blé de Wajda qui la ré ancre dans son origine de chant pour la liberté des peuples ; je l’étudiais dans mes classes avec le Chant des partisans, Bella ciao, l’Internationale. Et je ne suis pas d’accord avec ceux qui voudraient lui substituer une symphonie new âge. Si le match avait eu lieu en Tunisie, il est probable que les sifflets aient été plus rares : ce sont bien des français qui ont sifflé. Les mêmes qui pourraient reprendre une version détournée qui connaît son succès : « Aux armes ! Aux armes ! Nous sommes les Marseillais et nous allons gagner… » Il en va d’une identité complexe qui apprécie Ribéry un soir et le « chambre » une autre fois. Ce sont des jeux pour impressionner l’adversaire parfois lourdingues mais significatifs d’une époque railleuse. Je suis allé cette saison pour la première fois au Parc des Princes, plus connu désormais pour sa sinistre tribune Boulogne que pour le souvenir des coups de pattes Platiniens. Et pendant une bonne partie du match ce fut un concert de sifflets dès que Bordeaux, en particulier Goufrand, prenait la balle, plutôt que d’encourager leur équipe. Gourcuff éclairait pourtant la partie de toute sa classe, et d’autres amateurs pouvaient regretter que les réactions se portent plus sur le dénigrement de l’adversaire que sur une adhésion positive. Valable en tous domaines, ne l’observe-t-on pas avec Ségolène ? Les commentaires ont tendance à sur interpréter ce qui n’est qu’un amusement qui a le mérite d’exciter les Laporte et Bachelot : retour du « banlieusard » au milieu du concert de louanges de la Sarkosie. J’ai aimé le but de Titi, sa rage, mais je ne serai pas gêné si les îles Féroé inquiétaient nos millionnaires, et ce ne sera pas moi forcément le plus traite à la patrie.
Dans Libé : « La marseillaise, ça se chante ou ça se siffle ? »:
Des internautes
« Ça se chante bien sûr et si les supporters français la chantaient plus fort, ça ferait peut être taire les sifflets ! »
« Allons au fond de la partie, le joueur de foire est arrivé »

1 commentaire:

  1. Une prise de position mesurée, tranquille, agréable.
    Les sifflets le sont quand même beaucoup moins.
    Mais il y a un porte-à-faux dans les sous-impliqués de l'hymne national et sincèrement, des révisions s'imposent. La Marseillaise est un chant guerrier, il serait temps peut-être de la pacifier et, parallèlement, de sortir le sport de sa métaphore sanglante.
    Pas évident.

    RépondreSupprimer