samedi 4 avril 2015

Lionel Asbo, l’état de l’Angleterre. Martin Amis.

Une fois passé le moment de la découverte du « bad boy des lettres anglaises », j’ai trouvé que les 390 pages ne tenaient pas tout le long la verve initiale.
C’est du brutal, injuste, outrancier, scandaleux, féroce : les pitbulls sont nourris à la bière et au Tabasco. Pas vraiment politiquement correct.
« Qui a fait entrer les chiens ? »
Asbo, le méchant absolu, s’est rebaptisé d’un acronyme qui lui est familier  Anti-Social Behaviour Order. S’il avait commencé sa carrière criminelle à l’âge de deux ans, il a aidé son neveu Desmond, le gentil, encombré d’un secret: il a couché avec sa grand-mère (39 ans) qui à dix-neuf ans, avait donné naissance à sept enfants : Georges, Paul , Ringo… de pères différents.
Le décor est situé à Diston, un quartier de Londres qui
« sur une courbe planétaire de l'espérance de vie aurait figuré entre le Bénin et Djibouti (54 ans pour les hommes et 57 pour les femmes) et, sur une courbe planétaire des taux de fertilité, entre le Malawi et le Yémen (6 enfants par couple ou mère célibataire) ».
 «Tout détestait tout le reste, et tout le reste, en retour détestait tout. »
«  Le lycée Squeers Free, sous un ciel tout blanc : le directeur gringalet, les toubabs démoralisés en survêts en rayonne, le petit gymnase délabré avec ses fils de détente, ses pièges, ses conseillers en HV, Hygiène de Vie (« Chaque enfant compte ») et ses coordinateurs du SEBS, (« Soutien aux enfants à besoins spéciaux »), qui emboitaient le pas à tous les ATL , (« atteints de trouble de la lecture ») 
Le gain d’une somme faramineuse au Loto ne changera pas le caractère des personnages,  même si le homard est au menu pour le tonton et s’il essaye de changer son image sous les conseils d’une bimbo poétesse. Les tabloïds ne lâchent pas  « L'Idiot du Loto, le Taré du Tirage, le Nigaud des Nombres, le Détraqué du Quarté, le Psychopathe du Carton, le Bozo du Bingo, le gaga de la Tombola»

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