Le dessinateur de Charlie hebdo a beau annoncer au début de chacune des scènes, qu’il croque, que ce sont des situations « vues et entendues », nous sommes partagés entre l’effarement et l’admiration de voir la réalité si efficacement attrapée.
Dans le métro, les fast food, dans la rue, quand le
téléphone portable amplifie l’impudeur, les jeunes ne sont guère saisi à leur
avantage dans les traits de leur visage, ni dans leurs paroles.
Les relations sont souvent violentes et quand il s’agit des
enfants, on ne rigole pas ; c’est parfois ignoble.
Cette accumulation sur 160 pages poursuivie sur trois tomes
est un document utile sur l’état de la société qui se lit facilement grâce à un
humour qui met à distance les plus sordides situations.
La transcription des langages est fine, cocasse et sans
pitié pour les tics et la vacuité.
Je vais essayer de lire La Bruyère avec ses portraits
piquants auxquels j’ai pensé à cette occasion.
Plus vif que l’émission strip tease mais de la même acuité,
il cultive chez nous un pessimisme des plus tenaces. Faut-il en rire ou en
pleurer ? Pour les héritiers d’Hara Kiri, « le journal bête et
méchant », le vivier où barbotent les stupides, les perdus, les brutaux
est encombré, avec donc d’autres volumes à dévorer.
Je crois que je préférerais La Bruyère ou La Fontaine, pendant qu'on y est..
RépondreSupprimerFut un temps, pour faire de l'art, on croquait la noblesse avec sa noblesse, et ça faisait rêver... à distance.
Ce n'était pas forcément Disneyland non plus, et des fois, loin de là...
Il y a longtemps j'ai fait l'erreur d'aller voir Piccoli dans "Le Roi Lear" dans une traduction digne de... Titeuf ?
Drôle combien le quidam moderne reste scotché sur l'idée que le "sens" est sacré, et que les mots qui le fabriquent comptent pour du beurre.
C'était une soirée glauque à souhait. "Lear" sans la poésie, c'était simplement.. sordide.
Si on me sert un "art" sordide pour faire plus... "réaliste", je ne boufferai pas de l'"art", Guy...c'est aussi simple que ça...