mercredi 8 octobre 2008

« Entre les murs » : au-delà.


Quelques mots encore autour du film de Laurent Cantet qui a déjà apporté quelques pièces rares au paysage cinématographique français (« Ressources humaines »).
Le personnage du principal me plaît bien, avec sa façon de parler toujours maîtrisée. Le regard qu’il porte sur sa communauté éducative n’est dénué ni de lucidité ni d’humour. Quant à sa position vis-à-vis des élèves, s’il n’a pas les oripeaux de la branchitude, il a plus de respect à leur égard que bien des démagogues, cependant rares dans ces portraits. Je suis volontiers le professeur d’histoire géo qui se veut plus cadrant au départ pour éviter les débordements qui se fracassent au bout des renoncements. Il préfère prévenir que sévir trop tard.
Le film aurait pu titrer : « malentendus » tant les mots font barrage entre tous les partenaires de l’école. « Ma mère s’excuse en mon nom » traduit l’élève exclu. Médiateurs, traducteurs, les mots à qui sont-ils ?
Cette affaire de tchatche me taraude depuis nos revendications de lycéens en 68. Nous avions demandé un bac à l’oral le déguisant ainsi de vertus démocratiques alors que ceux qui avaient l’aisance du verbe, le devaient plus à leur assurance de classe sociale qu'à leur travail dans des classes surchargées. Plus tard, les mots des praticiens des mouvements pédagogiques, une fois récupérés par ceux qui allaient s’abstraire du brouhaha des classes, ont perdu bien du sens en route. Ce qui était le fruit de libres démarches a tourné au pathétique bureaucratique quand le conformisme s’en empara. Lorsque la norme « papa cool » s’est imposée auprès des pères arrivant du bled, ceux-ci privés de leur ceinturon en ont perdu leur dignité. Les mots - ces pétasses - n’échappent pas à leur contexte.

lundi 6 octobre 2008

« Entre les murs » : vrai de vrai.

J’avais aimé la vérité du livre (dans mes archives au mois de mai). D’emblée je m’oblige à réviser une de mes opinions quasiment inaltérable qui consiste à trouver un film forcément moins profond que le roman : c’est un plaisir différent, mais j’ai vraiment apprécié la sincérité du film. Et pourtant ce n’était pas gagné ! La saturation médiatique m’avait fait reculer jusque là.La prof honoraire avec qui j’ai partagé ces bons moments d’émotion avait plutôt envie de rempiler à la sortie tant les situations appellent l’empathie, voire des corrections de certaines maladresses. Reprendre l’éternelle cape qui nous permet de croire que nous pouvons agir sur le cours des choses, voire du cours… tout court. Essayer de s’y prendre autrement : bien malin qui pourrait mieux faire. Je parle d’un autre temps, d’autres lieux, mais j’étais plus exigeant avec mes CM2 dans leur expression écrite que ce prof avec ses quatrièmes. Parmi les nombreux articles consacrés au film, la phrase de Montessori « Il faut se mettre à la portée des élèves, pas à leur niveau » me paraît vraiment juste. Mais le bon mot « entre quatre planches » s’il convient à décrire le sort réservé à l’école par Sarkos, ne peut s’appliquer au collège Dolto vivement décrit dans ce film. C’est tout le contraire la vie, l ’énergie, les promesses de la jeunesse qui débordent ! Bel hommage aux professeurs, comme dans « Etre et avoir », ils ne sont pas parfaits mais humains, pas caricaturés ni idéalisés : des travailleurs qui font au mieux, loin des démagogies. Inutile de citer les meilleures scènes ; le mieux c’est d’aller voir. Mais si…une: le défilé des parents, très juste. « Entre les murs » pourrait signifier une étanchéité au monde ; en quelques plans, les murs de la classe ne sont plus : le monde et sa misère déboulent, avec ses faux espoirs, ses contradictions, ses incompréhensions. Il a toujours été là. Bégaudeau a cessé d’être prof, ma copine avait envie d’assurer le remplacement. Le temps d’un film.

Forum de Libé : Vivement l’année prochaine


Je viens de terminer la mise en blog de dix comptes-rendus des débats du forum Libération. Privilège de la retraite : trois jours pleins à écouter de belles machines intellectuelles qui ont du temps pour développer leurs pensées. Si ça pouvait être contagieux ! Même si l’excitation d’être à proximité de l’endroit où se fabrique l’information (studios de France Culture, Inter, Isère) a réveillé le badaud qui ne sommeillait pas en moi, à qui l’on souffle : « t’as vu, y a Jack Lang qui se fait prendre en photo». Ce n’est plus la ronde des petites phrases, mais des cohérences qui se frottent, et ce n’est pas rien quand Edgar Morin, plus en forme que l’an dernier, déploie ses grands bras : de la pensée, du temps, de la politique incarnés. Des occasions de voir se rencontrer ceux qui ne sont pas d’accord : la démocratie, c’est le débat. Cette année, l’actualité venait accélérer l’urgence d’une pensée qui dépasse le paradoxe d’une société de plus en plus balkanisée, émiettée, enfermée par les marqueurs religieux, ethniques, en guise de résistance à l’homogénéisation. Le message D’Edgar Morin pour clore ces journées tiendrait sur une assiette décorative à poser au dessus de nos cheminées :
« ajouter de la vie à nos jours, plutôt que des jours à notre vie ». Son exposé avait les mots de l’optimisme, mais je n’ai pu me défaire d’un sentiment de mélancolie dans ses voeux destinés à la gauche qui devrait plus énoncer que dénoncer ; quand je pense que Nombril 1er avait saisi le terme de Morin, « une politique de civilisation », le temps d’un discours. Non ce n’était pas devant le MEDEF ; je ne me souviens plus. Des apprentis qui viennent de siffler son nom, sont oublieux aussi.
Pour conclure avec un peu d’amplitude et faire mine de convaincre des amis dévoreurs de livres que ces journées ne sont pas si vaines : dans ses échanges avec Houellebecq, Bernard Henry Lévy va chercher Haïm de Volozine qui a écrit « l'Ame de la vie » qui dit en substance : « à quoi servent, non pas exactement les livres, mais le Livre ? à quoi bon ces siècles passés, dans les maisons d’études, à pinailler sur des points d interprétation de la Loi dont nul n'aura le dernier mot ? à empêcher que le monde ne s’écroule ; à éviter qu'il ne tombe en ruine et en poussière ; car Dieu a créé le monde , mais aussitôt, il s'en est retiré , il l'a abandonné à lui-même et à ses forces d'autodestruction ; en sorte que seule l'Etude, seules ses lettres de feu projetées en colonnes vers le ciel peuvent l'empêcher de se dé créer et faire qu'il reste debout - les Commentaires, en d'autres termes, ne sont pas les reflets mais les piliers d'un monde qui, sans cela, retournerait au néant ; les livres sont, non le miroir, mais les poutres de l’ univers ; et c est pourquoi il est si important que subsistent des écrivains. »

samedi 4 octobre 2008

Mondialisation et repli identitaire.

Les crises financières, écologiques, guerrières, en s’aggravant accélèrent elles une renaissance ? Il faudra, au forum de Libé, plus d’un artiste aussi profond soit-il (Bilal) et plus qu’un philosophe aussi brillant (P.Viveret) pour que de la larve surgisse le papillon. Le dessinateur tragique entre en résonance avec le théoricien dont la cohérence force l’admiration. Nous révisons, lors de ce dernier débat à la MC2, l’analyse transactionnelle qui repère les messages guerriers jusqu’à l’intime (« dépêche toi, sois fort, fais des efforts ») et les prescriptions (« sois parfait, fais plaisir »). Le capitalisme autoritaire (DCD) comme Dérégulation, Compétition, Délocalisation, est en train de mourir. La refondation d’une mondialisation dérégulée en une mondialité ne sera pas suffisante, pas plus que la qualification de nos dirigeants au cynisme destructeur, en grands malades du pouvoir. L’économie de marché est sortie de son lit et la société s’est marchandisée à outrance. Développement local et coopération combinés peuvent être des réponses. Mais quand les captateurs de sens allument leurs cierges, les lumières des résistants créateurs me semblent bien ténues à côté !

« Afterschool » Antonio Campos

Quand les images ont mangé les mots. Film d’un réalisateur de 24 ans, dérangeant donc important. Bien sûr c’est du cinéma, du bon d’ailleurs mais je m’en veux de ma candeur quand j’en suis à découvrir encore un degré de plus dans la gravité de la crise de notre société. Comme si des fonds pourris (hedge fund) des subprimes étaient entrés aussi dans le coeur de notre jeunesse. Dans une école de la côte Est des Etats Unis, la mort de jeunes filles survient, moins explosive que dans « Eléphant »( massacre de Columbine) mais au bout d’un ennui paresseux : overdose. L’école privée nuit gravement à la vérité : comment l’hypocrisie dans cet univers confortable constitue le vernis d’une société minée de l’intérieur avec sa jeunesse sans espoir. Une réflexion efficace sur le cinéma et le montage, sur le flux des images par internet où la pendaison D’Hussein se confond avec des scènes pornos, ou des rigolades. Triste monde où il ne reste que les pirouettes des artistes pour avaler les potions amères. A voir.

jeudi 2 octobre 2008

La religion du progrès

Tel était le titre alléchant du débat de Libé opposant Michel Taubmann qui jouait au nostalgique du temps où les hommes s’émerveillaient de marcher sur la lune, face à Alain Gras, bedeau de la religion de la décroissance. Il faudra éviter de dire que le combat fut prométhéen, car celui qui vola le feu aux dieux est mis à l’index, comme les lumières qui qualifièrent un siècle. Sale temps pour les rationalistes où la pensée scientifique est jetée par-dessus bord avec l’eau nauséabonde des dégâts d’un progrès marchandisé. Les tarots dépassent des manches de celui qui parle du pétrole comme « le sang du diable », quand il appelle la poésie au secours d’une dénonciation fondamentale de la place même de l’homme dans la nature. Le choix des énergies fossiles (le feu) pour une société ivre de pouvoir est funeste pour ceux qui poussent la modestie à considérer l’homme à peine mieux qu’une blatte, et la machine à laver comme bien peu indispensable. Le confort acquis grâce aux techniques, les avancées pour soigner nos corps ne conduisent même pas à la nuance les prêcheurs appelant à une sobriété drastique : les monstres peuplant leurs imagiers sont tellement plus expressifs. La passion contre la raison, la nature contre la culture. « Back to the trees » : j’en ai frôlé ce matin là, ils dénoncent sans répit les lobbies, mais imposent leurs thématiques. Ils gagneraient en crédibilité, à se montrer moins volontiers punitifs, mais leur pureté serait en péril. Une croissance « autolimitée » serait plus atteignable qui conserverait le monde autant qu’elle le transformerait.

mercredi 1 octobre 2008

Matériel (« Faire classe » # 4)

Service de table pour 24 convives :
- chaque écolier possède plusieurs porte-vues pour insérer des quatre pages (un A3 recto verso plié en deux) : un pour la lecture, un autre pour la géométrie, un pour le vocabulaire. Les feuillets baladeurs se raréfient. Ils séjournent provisoirement dans la pochette qui voyage dans le cartable, de l’école à la maison, afin de révisions.
Une mode pédagogique voulait à une époque qu’un livret d’orthographe par exemple suive l’apprenant tout au long d’un cycle pour assurer une cohérence, mais au bout d’un an il se sent parfois un peu chiffon. Je crois plus à l’impulsion d’un état de grâce qui se renouvelle chaque année avec le cahier aux pages vierges et les bonnes intentions à neuf.
- Un classeur classique reçoit les quatre pages en histoire, géo, sciences, éducation civique.
- Le bloc sténo pour les tâtonnements évite le gaspillage de belles feuilles.
- Correction quotidienne d’un cahier de maths, de français qui recueillent les exercices rédigés. Première page customisée par chaque élève qui s’approprie ainsi son outil de travail. Il n’y a plus de photocopies ici qui entreraient dans la composition d’un super Big Mac de papier.
Je mettais un point d’honneur à ce que les documents distribués par ailleurs aux élèves ne comportent pas cette marge noire qui trahit « l’occupationnel » de coin de table. Le soin apporté à la préparation engendrera le soin de ceux à qui sont destinés tous ces exercices les plus variés possibles qui puisent à des manuels hétéroclites, aux sites les plus divers pour éviter la modélisation, le formalisme, la routine, la réponse mécanique.
- Les livrets thématiques de facture soignée peuvent être complétés rapidement de quelques terminaisons, barbouillées au surligneur ou complétées de croix, de flèches et de liens afin d’aguerrir les apprentis en leurs exercices d’entraînement rapides.
Des recueils de poèmes, de contes complètent cette petite bibliothèque usinée par les années. Ces livrets d’entraînement construisent une face speed des apprentissages avant la lenteur des inscriptions appliquées.
Ils ne constituent pas une individualisation pure et dure du travail mais ménagent, ce qui fut un slogan de France Inter, les pleins et les déliés.
Lorsque j’ai pu mettre à la disposition des enfants suffisamment de matériel (livres, fichiers, magazines, objets renouvelés dans le musée de la classe, apports de la maison, jeux…) accessibles quand le travail obligatoire est fini, j’ai gagné en sérénité dans la gestion de la classe. Quoi de plus fort que ces moments où chacun est à son œuvre ! Les véloces ne sont plus vacants, les lents s’activent.
Les programmations pensées à l’avance peuvent accueillir l'imprévu, l’ordre rassurant des mécaniques bien huilées permet de goûter la liberté ; les limites du collectif laissent dire les timidités individuelles.
Les contraintes m’ont libéré, moi qui étais naguère plus soumis à l’improvisation au gré des intérêts, que je percevais, des enfants. Elles m’ont permis d’équilibrer les matières, de respecter ce qui est prévu pour vivre la variété, multiplier les entrées en réussite.
Dans une journée : un poème de Jacques Charpentreau passe, les fractions s’éclairent, le passé composé se met en ordre, la bibliothèque s’ouvre dans le bâtiment voisin, nous corrigeons un extrait de « la guerre des boutons », nous rangeons la salle de peinture. Beau métier.
Ces dispositifs décrivent le temps.
En ce qui concerne l’espace, des architectes nous ont gâtés. Même s’ils n’ont pas retenu toutes nos suggestions concernant un mûrier à planter pour les vers à soie, le rêve d’un atelier où l’on puisse faire du bruit, laisser des copeaux et de la poussière, ou nos remarques basiques pour des toilettes extérieures.
Nous avons échappé aux couloirs sans imagination pour bénéficier dans une école neuve de coursives lumineuses propices aux affichages renouvelés, de jolies salles bien insonorisées, avec vue sur l’étang, et la diminution des effectifs venant, de nombreuses salles à vocation spécifique : - ainsi un hall avant l’entrée en classe pour les portemanteaux, des affichages encore, un lavabo, des ordinateurs, la caisse des ballons et des jeux de cour ou d’intérieur, de grandes tables pour les travaux en devenir,
- une salle de peinture, travaux manuels,
- la salle de sciences, d’anglais, musique et pour les séances solennelles où des débats plus longs doivent se dérouler, tables disposées en U,
- petite salle audio-visuelle sans chaise ni table, à deux pas.
Tout se joue dans les détails pour parodier les tics du langage sportif et ajouter un sourire que font naître des mots trop amples décrivant une histoire de pantoufles. On quitte ses chaussures au seuil de la classe, elles sont rangées dans des casiers tout propres, comme l’ont suggéré les femmes de ménage. Ainsi fut fait et nous pouvions voir comme un rite qui imiterait la mosquée où se laissent au dehors les soucis qui vous collent aux semelles : carrément le sanctuaire laïque.

mardi 30 septembre 2008

La diversité culturelle et la world culture.

Dans l’auditorium réservé au débat de Libé, la diversité valait surtout pour la personnalité de ceux qui tenaient le micro : la jeune adjointe (P.S.) de la ville de Reims Sarah Ouaja Ok au prénom juif, et au père tunisien dont la famille n’a pu obtenir la permission d’assister au mariage de l’élue de la république avec son promis turc, et le lunaire Jean Paul Goude né pendant la guerre dont le fils américain est peu apte à la curiosité revendiquée par les deux discoureurs. La modératrice comme on ne devrait pas la nommer, pas plus qu’animatrice, n’a pas accompli son travail avec sérieux. L’approche poétique de l’organisateur du défilé du bicentenaire de la rév’ française était certes agréablement décalée mais parfois laconique. Le vaste sujet n’a pas été vraiment approfondi; la vacuité des mots apparaît crûment quand des artistes venant d’ailleurs sont arrêtés à nos frontières. La politique de l’immigration dicte sa loi et la patrie des droits de l’homme ne fait pas culturelle exception. Il faudra bien plus que de l’humour pour supporter ces contradictions, même s’il n’y pas que la vieille Europe qui ne sait plus se connaître ni s’ouvrir aux autres.

« Dirty week-end », Helen Zahavi

Spécialité anglaise, les dimanches désespérants ; dans les années 70, il y eut “ Sunday, bloody Sunday”, cette fois le roman est cru, cruel ponctué de cadavres. J’ai mis les doigts dans la prise ! Dans le cercle des lecteurs que je fréquente chaque mois, une des participantes avait habilement présenté le livre d’Helen Zahavi, qui se prête bien à la lecture à haute voix tant les dialogues sont vifs, tant la tension est communicative avec un monologue fascinant d’une jeune en route vers le néant. Je ne dénoncerai plus les jeux vidéo qui font perdre la notion du réel à nos jeunes; avec un tel livre, le pépère tranquille partage l’ennui absolu de la jeune femme au centre du roman, et l’accompagne dans sa rage. Le parlement anglais (années 90) voulait interdire l’ouvrage pour cause d’immoralisme : il avait raison ! Mais que c’est bien ficelé, redoutablement efficace, « méchamment bien » comme ne dit plus personne, même le diable qui eut quelque beauté paraît-il !

dimanche 28 septembre 2008

Parlez moi de la pluie

Bon titre, bons acteurs, bonne presse, bons dialogues, bons seconds rôles, fines observations. Mais pas de profondeur au sujet de la politique, malgré la publicité sur ce thème. La candidate parachutée parle, mais n’agit pas, son message est parasité par l’équipe de pieds nickelés qui la filme; il reste une caricature de la bourgeoise chez les ploucs qui ne mène pas au-delà du sourire pour la énième gnole que vous aurez à ingurgiter. Pas d’ennui, mais une impression de mollesse, pas de surprise, une promesse déçue malgré Jamel.

samedi 27 septembre 2008

Le sport un langage universel ?

Dans les colloques, tout le monde se délecte de belles paroles dénonçant le sport de compétition, mais depuis la coupe du monde de 98, qui n’a pas eu des coups de cœur, de sang ? Au cours du feuilleton hebdomadaire du championnat, la victoire de Grenoble, le petit, au Parc des Princes peut nous rassurer: tout n'est pas forcément joué d'avance. Au forum de Libé malgré la qualité de lutteur du président de sport sans frontière, il n’y a pas eu d’affrontement avec le directeur d’Human Rights Watch, à partir du moment où la distinction s’opère entre sport amateur et professionnel. Les petites gymnastes chinoises, cassées par un entraînement inhumain, ne peuvent pas traduire les mots : « valeurs du sport ». Mais celui-ci peut être un puissant outil du lien social, voire de réparateur après les catastrophes humanitaires ou naturelles. Des nuances sont à apporter pour éviter le mépris ou la béé attitude. Les médias qui dispensent volontiers des leçons d’éthique, tartinent en même temps sur le nombre de médailles, tout en chevrotant : « l’important : c’est de participer ».
Celui qui échoue au pied du podium sera ignoré et s’il n’est pas français… En même temps un match Turquie /Arménie fait plus avancer la cause de l’apaisement que bien des déclarations ; l’équipe d’Arsenal plaide plus pour l’Europe que bien des tribuns. La Chine qui s’est mise aux sports dans les années 80 ne l’a pas fait que pour la santé de sa jeunesse et les athlètes grenoblois qui avaient croqués des smarties ostensiblement pour dénoncer le dopage avec humour, avaient subi des pressions inqualifiables. C’est pas gagné !

Immigration et intégration sont elles incompatibles ?

Le Dauphiné Libéré dans le compte rendu du forum de Libé opposant Fadela Amara et Aminata Traoré a trouvé la bonne question : « Est-ce parce qu’à trop parler, on finit par ne pas se faire entendre, est ce parce que Fadela Amara n’a rien dit ou presque des actions qu’elle compte mettre en place en matière de politique de la ville […] ? Est ce parce qu’elle a une fâcheuse tendance à brandir son propre itinéraire […] C’est sans doute un peu tout cela qui a exaspéré le public… » J’en étais, et je ne suis pas très fier, après coup, d’avoir participé au petit chahut visant la secrétaire d’état. La jeune fille qui m’a fait remarquer qu’on ne devait pas tutoyer une représentante de la république avait raison. Je me suis senti un peu minable de me mettre au niveau du « casse toi pov’ con » ou des saillies de madame Amara, elle-même. Je reconnais volontiers chez l’ancienne responsable de « Ni Pute Ni Soumise » son courage concernant le voile et son énergie pour secouer ceux qui « tiennent les murs ». Je ne pense pas qu’elle soit devenue totalement soumise, mais elle doit assumer une position quelque peu bipolaire. Sa contradictrice Aminata Traoré a mis la salle de son côté avec une rhétorique juste mais trop générale : « l’immigration choisie ne fait qu’affirmer la domination économique ». « L’Afrique reste l’arrière cour où l’on va chercher les soldats, les ressources… ». « Nous n’attendons pas d’aide de cette Europe prédatrice, mais de la vérité et du respect ». Sera-elle comprise au-delà des fauteuils d’un auditorium ?

vendredi 26 septembre 2008

Quelles frontières pour l’Europe ?

Déjà que nous avons peu de prises dans nos petites entreprises, alors à l’échelle du continent où les frontières intérieures s’abolissent pendant que les frontières extérieures se surélèvent, que penser ?
Lors du forum « Libé », Sylvie Goulard et sa belle énergie de militante du Mouvement européen,ainsi que Ahmet Insel avec une profondeur plus tragique, ont pu nous intéresser vivement au sujet. Même si l’Europe est victime d’un déficit émotionnel, la question turque qui a occupé tout le temps du débat, suscite des discussions ardentes. L’Europe, qu’une étudiante écrivait € en prenant ses notes, n’est pas qu’une question de géographie ; c’est aussi de la politique. Au moment où l’Ossétie déboule devant notre plateau repas, il est urgent d’approfondir nos idées. Nous tombons dans la perplexité, quand l’OTAN vient interférer, lorsque « la démocratie, ennemie de la décision » vient perturber les calendriers. Pendant ce temps, comment accompagner la Turquie dans son rôle central au Moyen-Orient ? En politique, la gesticulation procure des satisfactions immédiates mais fugaces, l’abus du mot « Union » appliqué par exemple à la Méditerranée conduit aux confusions, aux blocages. Un débat de la qualité de celui là, qui sait affronter les inquiétudes de l’heure, peut faire durer les rêves des pionniers.

jeudi 25 septembre 2008

Emploi du temps ( faire classe 3)

Il faudra désormais enseigner l’histoire de l’art, pratiquer plus de sport, et se baigner dans l’anglais plus tôt : rien que ça ! Darcos en rajoute des couches! Avec deux heures de classe de moins par semaine. Au détriment de quoi ? La question est trop simple face aux émotions d’un jour qui chassent celles de la veille. Nous avons mérité ce président tellement réactif que lorsque son service de com’ a omis de lui signaler une athlète à féliciter, cela prend des allures d’affaire d’état. C’est pas le tout ! Il y a du monde sur la pelouse de Christian Clavier ! Rions ! Les temps d’apprentissage sont réduits, alors vite le service com’ de sortir les blouses grises des placards. C’est bien parce que les élèves les plus en difficulté vont l’être encore plus dans une carte scolaire explosée, des classes surchargées, avec des ambitions amoindries, du temps raboté, que s’affiche : le soutien ! Le soutien ! Les structures spécialisées (psychologues , rééducateurs) diminuent comme peau de chagrin.
Et la colonne vertébrale ? L'emploi du temps.
« Les beaux jours s’en vont
les beaux jours de fête …
Mais toi ma petite
Tu marches tout droit
Vers sque tu vois pas »
R. Queneau
De faux candides arrivent pour travailler dans les écoles en s’étonnant du nombre d’heures à consacrer à la préparation de la classe. Tout en ayant conscience de parler d’un autre temps, je proclame: « ces heures furent du plaisir ». L’époque de la rentrée renouvelait chaque automne les promesses de l’enfance. Les pages blanches. Pour ne pas m’en tenir à une attitude béate, j’ai aussi soupiré quand s’accumulaient les copies ennuyeuses ou celles qui mettaient à mal mes recommandations.
A l’heure où le secondaire se cherche des airs plus maternels, le primaire devient secondaire. L’école, pourtant chargée de toutes les solutions aux déplorations rituelles, est considérée comme une activité entre deux week-end.
A reprendre les mots usuels : « emploi du temps », notre pouvoir pointe puisque nous commandons aux heures ; je suis responsable de mon destin dans la société : façonnier.
Chef, même quand ça déborde les dimanches après-midi. Non pas seul bien sûr.
Chef d’orchestre puisque nous ne jouons pas de tous les instruments ; en milieu urbain des moniteurs d’éducation physique, de musique, apportent leur professionnalisme. Autrefois, j’appelais volontiers des intervenants divers, pour multiplier les angles, les façons de dire. Aujourd’hui je trouve qu’il y a risque de dispersion pour des enfants en manque de structures stables. L’intérêt principal de la profession réside dans la diversité des centres d’intérêt même si l’honnête homme n’égalera pas Stendhal en écriture, Guy Roux pour la capacité d’entraîner, Reeves pour accéder aux étoiles, Cabu pour dessiner avec en outre le doux charisme de Marcello M. J’allais avancer Malraux, pour « entre ici Jean Moulin… » mais il aurait à peine convenu pour une cérémonie de départ à la retraite.
Il faut dire que s’ouvre une grande diversité dans les taches à exercer : réparateur de photocopieuse, chasseur de bugs informatiques, conseiller conjugal, good speaker, animateur de repas d’anniversaire, conducteur de réunion, chauffeur de salle, technicien de surface, spécialiste en assurances, démineur, averti dans le domaine juridique ou en ergonomie, cuisinier, bobologue, maître nageur, secouriste, consolateur, médiateur, gendarme, éducateur, instit’, citoyen, bon père, belle femme...
Le mot projet m’a lassé à entrer dans la composition de toutes les sauces. Il est omniprésent quand l’état abandonne tout investissement à long terme, quand le plan n’est plus une ardente obligation. L’administration accroche « projet » à chaque ligne de ses circulaires et pourvoie généreusement en imprévoyances, elle n’anticipe jamais avec ses ouailles. Le respect proclamé pour les enfants ne convient pas aux administrés avertis à la dernière minute, qui ont à rendre l’imprimé pour le lendemain, impérativement. Le projet de classe de mer doit être envoyé huit semaines (ouvrables) à l’avance, la réponse parviendra, la veille du départ.
Les emplois du temps gigognes matérialisent nos desseins. Oui nos projets.
- Plan large sur la programmation annuelle dans les dossiers personnels avec la ponctuation des vacances, les sorties (une toutes les sept semaines), les dominantes thématiques, les cycles d’éducation physique. Aux grandes vacances j’assemblais les livrets maison de calcul rapide, problèmes, exercices de maths, français, poésies, contes ; la ligne se trace pour l’année.
- Zoom pour les périodes de sept semaines les rendez-vous pour les évaluations à éviter en fin de période scolaire pour ne pas ajouter aux plombages de la fatigue.
- Plan moyen. L’organisation sur deux semaines est affichée dans la classe, les possibilités de l’informatique permettent d’imager les rendez-vous. Elle complète la notification des travaux à prévoir à la maison une semaine à l’avance : autodictée, lecture silencieuse, révisions avant contrôle, dispositif personnalisé pour les contrats poèmes et contes, les travaux supplémentaires personnalisés en math et français aux échéances négociées.
- Gros plan. Une parodie de publicité met en avant « l’affaire de la semaine » : rencontre de hand-ball, la réunion des parents, la fin de la lecture suivie, les mesures du temps… En début de journée je dis où l’on va.
Au cours de l’année trois emplois du temps différents à colorier pour les cahiers de textes.
Il devient difficile d’oublier sa tenue de sport ou le gâteau à préparer pour toute la classe à l’occasion de la sortie piscine. Le métier d’écolier.
- Macro : en début d’année, vérifier les cahiers de textes et que le matériel adéquat est embarqué dans les cartables, le pli sera pris et les oublis oubliés.
Une petite fiche dite navette est signée par les parents tous les quinze jours, elle atteste qu’ils ont pris connaissance des travaux de leur petit. J’ai rapidement sous les yeux les parents oublieux et je gagne du temps sur la vérification des signatures

mercredi 24 septembre 2008

Le pluralisme est-il une force ?

Au forum de « Libération », Hollande, malgré son talent, représente le passé avec Bertinotti qui lui appartient à une gauche italienne encore plus mal en point ; ils apportent des constats lucides mais avec peu de prises pour l’avenir, tant à gauche l’unité étouffe et le pluralisme divise. La droite réorganisée, elle, n’a pas ces soucis, elle profite du mercantilisme triomphant et de l’individualisme. Les représentants habituels d’une classe ouvrière précarisée sont déracinés, et leurs paroles pas plus en phase avec la société que l’idée d’Europe. La gauche a disparu en Pologne, elle est patraque partout en Europe, sans modèle. Les victoires locales ne changent rien à la crise au niveau national. Le clivage apparaît plus entre le haut et le bas qu’entre la droite et la gauche. Comme lors d’autres débats, une des réponses réside pour moi dans une régénération de la vie démocratique à l’intérieur des partis remis à l’ordre du jour par les débats participatifs de Ségolène mais qu’elle n’a pu faire durer, cramée par les médias et leur voracité au jour le jour. Nous avons les partis que nous méritons et si ceux qui cumulent les mandats se tiennent au chaud c’est que le manque de courage, de persévérance de leurs mandants était complice. Le vieux monde a du mal a disparaître et « le nouveau monde » ( thème du forum) a bien du mal à naître, si ce monde là doit être au service de tous les hommes.

mardi 23 septembre 2008

Le transport individuel est-il l’ennemi du transport collectif ?

Pour le débat de "Libé" à la MC2, le maire de Lyon est arrivé en retard pour cause de bouchons sur l’autoroute et son interlocuteur le président de l'équipementier Bosch France n’a pu s’attarder : il avait un train à prendre. Tout le monde a souri. Plutôt qu’un affrontement stérile entre un perroquet de la catégorie « la rocade ! la rrocade ! » et une autruche, Gérard Collomb et Guy Maugis ont présenté des solutions innovantes. De nombreux brevets sont déposés pour aller vers des véhicules individuels plus légers, plus économes, plus propres. Les défis sont devant nous, même si la consommation des voitures a été diminuée de moitié, comme a été divisé par deux le nombre de tués sur la route ; le bus Wolkswagen de nos années flowers était plus polluant que les 4X4 actuels. Les progrès ne sont pas inéluctables, et si la conscience des urgences écologiques est mieux partagée, restent des choix à assumer. Gégé n’est pas le piètre orateur que je craignais, mais un pragmatique qui a déjà engagé une baisse de la fréquentation automobile dans sa métropole multipolaire; désormais en vélo’v, on gagne du temps et les moyens de déplacements sont complémentaires. Il a repris et amplifié l’idée mise en oeuvre d'abord par une association pour proposer un libre service de voitures dans les parkings de la ville, comme il l’a initié pour les vélos. Il n’est pas favorable au péage urbain qui serait inégalitaire et il a souligné l’escroquerie du Grenelle de l’environnement quand l’état réduit à néant son aide pour les transports en commun. Des remarques venues du public pousseraient à modifier la taille des bus en fonction des horaires.

lundi 22 septembre 2008

Démocratie sociale ou démocratie politique ?

Au forum de Libé, Chérèque et Accoyer étaient les intervenants adéquats pour traiter le sujet. Le secrétaire général de la C.F.D.T. est plus direct, plus pragmatique que le président de l’assemblée nationale peu avare en bonnes paroles mais ne convaincant pas la salle, par exemple dans sa défense du cumul des mandats. Le syndicaliste a beau jeu de mettre en face les intentions et les actes des politiques avec le passage en force du gouvernement sur les 35 heures. Des cadres institutionnels élargissant la place de la négociation peuvent bien être annoncés, la pratique hystérique de l’omni président met tout en l’air. Certes 8% des travailleurs sont syndiqués, mais 2% des électeurs appartiennent à un parti politique. L’aveugle et le paralytique ne vont pas se requinquer à l’heure ou l’individualisme est exacerbé, les rythmes endiablés et bien des réalités virtuelles ... sauf l’exploitation !

dimanche 21 septembre 2008

« Wladislaw Polski world tour » Chraz

Pour célébrer, avec une semaine de retard, la fête du monde rural en scène à Beaucroissant, me revient le souvenir d’un one man show qui arrive à nous faire sourire sur la fin du monde paysan. Chraz, l’ancien de « rien à cirer » l’émission de Ruquier sur France Inter, dans la peau d’un auvergnat, nous dit bien des choses. Le pire était à craindre quand il parle de la Josiane, sa femme tyrannique bien sûr, mais ça passe, tant le temps paraît court . Il est le plouc qui a gardé « les deux pieds dans la bouse et la tête dans les étoiles » Et pourtant nous sommes en 2018, alors que les autres sont « les deux pieds dans le gaz oil et la tête dans l’écran d’ordinateur ». Sa gouaille amicale et franchement anti sarkoziste est réjouissante.

vendredi 19 septembre 2008

La fin de la social-démocratie ?

Au forum de Libé, à la MC2, Pierre Ronsanvallon ne met pas de point d’interrogation pour parier sur le sort d’un idéal qui a du se défendre d’être « le marxisme moins 20% ». Par contre, la grande salle de l’auditorium, bien remplie, a perçu tous les points d’exclamation qui invitent à sortir de la nostalgie. Le professeur au collège de France nous secoue vivement, brillamment, et nous exhorte à moins de compassion et plus de socialisme. Le réformisme n’est plus un identifiant et si la propriété des moyens de production n’est pas plus à l’ordre du jour, les réponses sont du côté « d une réinvention des institutions de la citoyenneté, de la solidarité et de la régulation économique ». La société est éclatée en micro démocraties de co-propriétaires, le salariat est précaire, les moules protecteurs forgés par la social démocratie au sein des économies de marché doivent devenir des instruments adaptateurs nécessaires créateurs de lien social. Le secrétaire général des démocrates de gauche en Italie, Piero Fassino, retient de Marx que le mouvement est le moteur de l’histoire et révise quelques fondamentaux : nous ne pouvons entrer dans des logiques de peur qui sont l’apanage de la droite, et nous devons faire valoir le rôle de l’impôt qui scelle le contrat social.

À la belle étoile!

Petite histoire qui court sur le net. Avec l’accent québécois, elle prend une connotation moqueuse à l’égard de l’intellectualisme français. En ces temps de préparation du congrès socialiste, j’y lis nos facilités à analyser une situation, mais où l’on oublie l’essentiel. Toute situation d’incommunicabilité peut faire l’affaire !

" Un Français et un Québécois vont en camping.
Ils installent leur tente dans une clairière et se couchent pour dormir. Quelques heures plus tard, le Québécois réveille le français et lui dit:
- Regarde dans le ciel et dis-moi ce que tu vois.

- Des millions d'étoiles !
- Et qu'est-ce que ça veut dire, selon toi ?
Le Français interprète la question un instant et dit :

-1. Bien, astronomiquement parlant, cela veut dire qu'il y a des millions de galaxies et des milliards de planètes dans le vaste espace.
2. Astrologiquement, cela me dit que Saturne est en Verseau. Pour l'heure, je dirais qu'il est quatre heures du matin.

3. Théologiquement parlant, il est évident que Dieu est tout puissant que nous sommes petits et faibles. Météorologiquement, il semblerait qu'il fera très beau demain.
Après s'être fait dévisager par le Québécois pendant quelques minutes, il reprend:

- Quoi!!! Qu'est-ce que j'ai dit de mal ?
- Crisse d'innocent! Ça veut dire qu'on s'est fait voler notre tente!

mercredi 17 septembre 2008

Epiques équipes (Faire classe 2)

Il y eut des temps simples où celui qui partait à la retraite laissait place à un jeune. Aujourd’hui la division est un principe de gouvernement : la corporation est éclatée, ceux qui sont dans la place sont flattés. Un prof, ai-je lu, a demandé 13 heures supplémentaires ! Qui se soucie qu’il n’aura pas le temps de préparer sa classe, et surtout il aura bien peu de loisir pour protester contre les fermetures de postes ? Le volontarisme du président est loué plus que de raison, pourtant il ne fait que flatter l’individualisme le plus primitif.
Alors après l’affirmation de la personnalité( « faire classe1 ») pour assurer de bonnes heures devant les élèves, revenons sur le collectif , les liens, les équipes.
Nous ne sommes pas condamnés à la solitude. La complexité du travail oblige à la coopération. Et il est bon d’être « tous ensemble -tous ensemble », pour résister parfois aux collectivités locales et autres profs manqués déguisés en parents d’élèves qui auraient tendance à se mêler des choix pédagogiques des enseignants, voire à leur dicter la loi. Les complaisances ne manquent pas dans la place. Les difficultés des politiques de peser sur le réel les amènent eux et leurs communicants à l’école et son public captif pour lutter contre le tabac et l’obésité, prévenir l’usager de la route et des transports en commun, pour promouvoir le développement durable ; tout cela joue au détriment d’une éducation qui durerait. Chaque jour s’annonce la semaine du handicap, du goût, de la femme, de l’Internet, de la presse, de l’Europe, de la bicyclette, du loup et de la buse, de l’emploi, de la fraich’attitude, du livre, du timbre pour les vacances, de la poésie : tout ce qui nous manque. Difficile de rester maître chez soi. Les appels médiatiques incessants en direction de l’école trahissent une paresse, une fausse reconnaissance qui accélère l’amoindrissement des ambitions originelles : lire, écrire, compter. Comment donner confiance aux élèves si l’adulte devant les enfants n’est pas sûr de son coup ? Mes intuitions allumèrent parfois chez les enfants les curiosités, les rires, mais aussi soulevèrent des incompréhensions. Les coups de gueule, les moments inspirés perdent de leur vérité, refroidissent quand ils sont mis en lignes. Pour la jouer tangible, restent les objets, des mécaniques pour vide-greniers.
Des recettes pratiques concernant le bon usage du papier calque ou du bristol ne répondront évidemment pas aux enjeux de l’école, mais se nourrir de spéculations générales contraires à la nécessité de la transmission éloigne d’un engagement intime.
« Prof un jour, prof toujours ».
« Donneur de leçons soixante-huitard, continue même tard. »
L’enfant n’est pas jeté au monde fini, terminé, où serait notre rôle d’éducateur, d’éleveur ? L’adulte se construit, se fait, fait, est refait parfois, s’exerce à la liberté. Nous sommes tous édifiés, à travers le regard des autres, à travers les mots des autres.
Une pédagogie personnalisée qui cultive ses singularités ne contredit pas la cohérence nécessaire à l’intérieur d’une école. Nous pouvons éviter collectivement par exemple les redites thématiques, mais le chemin est long pour acquérir une sincérité qui sait avouer ses faiblesses. La santé psychique qui se joue chaque matin au petit théâtre pédagogique ne peut s’endurcir qu’avec des hommes et des femmes authentiques. La responsabilité personnelle de l’enseignant peut être mise en péril quand le recours au collectif devient incantatoire.
Le travail en équipe pédagogique s’accomplira comme une noble entreprise si elle résulte d’engagements volontaires ; l’approbation par le silence ouvre les portes aux tyrannies à la petite semaine.
La concertation est indispensable afin de trouver des solutions pour les enfants en difficulté au plus tôt sans que la masse horaire des réunions ne vienne amputer du temps de préparation de la classe. Que de temps perdu, parfois, parce qu’une aide souhaitable n’avait pas été proposée à temps ! Qu’il n’y ait pas de silence au sujet des enfants en difficulté ! Alors la mauvaise foi de parents qui affirment : « c’est la première fois que l’on me dit que mon fils a des problèmes » pourra être démasquée.
Dans l’acte pédagogique reste la vérité du pédagogue, ce qu’il est, ce qu’il aime, ce à quoi il croit. Cela n’interdit pas les évolutions, les adaptations.
Mais les mesures autoritaires génèrent les freins les plus sournois, les plus efficaces. Rester sincère, être fort pour préserver la capacité à entraîner un groupe d’élèves, à recevoir ses attentes, continuer à faire vivre une idée de l’école de la république pour que sa devise ne devienne ni un jingle publicitaire ni une épitaphe.
A trop avoir crié « Ubu » n’a-t-on pas vu qu’il était à la barre dans ce qui devrait demeurer- sans hésiter sur l’image - « le temple des savoirs » ?
A mes débuts je me suis empressé de mépriser la première recommandation d’un collègue concernant les assurances, les accidents. Dans ces années l’insouciance s’adossait à d’autres certitudes en béton. Début de ce siècle, fin de ma carrière, les angoisses obscures pensent s’exorciser par les paperasses. «L’assurance » si mal nommée puisqu’ en compagnie, elle, affole les compteurs, et met à mal un minimum de liberté, d’audace de celui qui est en tête du rang. Beaucoup de centres aérés, de classe de mer ont fermé leurs portes faute de candidats qui ne pouvaient plus s’épuiser à affronter le judiciarisme vétilleux envahissant une société où l’insécurité se la joue.
L’imparfait conviendra pour ces billets où des préfabriqués ont pu s’inventer des ferveurs de chapelle où les tombes ne font pas silence quand il convient d’envisager l’avenir. Allons enfants !
« …nous n’habitons plus l’histoire de la même façon : la nouveauté fait preuve, la tradition est à charge. La jeunesse n’est plus un âge, c’est une valeur en soi… » R. Debray

Darcos, perdu.


Le responsable de l'éducation- surtout pas publique- n'a pas toujours été aussi lamentable, mais il s'est révélé délirant lors d'une de ses dernières sorties concernant des médailles pour le bac. Et cette vidéo de juillet sortie récemment (que font les journalistes?) vient déconsidérer totalement le ministre des fermetures. Son mépris s'ajoute à une méconnaissance coupable de ses administrés, et légitime la colère des personnels. Il déconsidère un peu plus les politiques qui seraient censés avoir quelques compétences pour arriver à ce poste de ministre!

Rumba d' Abel&Gordon

Loufoque story : Burlesque jouant sur les corps tour à tour maladroits ou virevoltants. Des couleurs naïves, des séquences poétiques où, sur des tempos enjoués, les ombres viennent suppléer les individus coincés. Du théâtre filmé qui peut susciter le rire, si la mémoire vagabonde, les jambes de bois, les rideaux coincés vous réjouissent.

mardi 16 septembre 2008

Télévision publique

Audiovisuel public : "Monsieur le président" - Nouvel Obs
Voici un des deux films diffusés lundi 15 septembre au théâtre du Châtelet dans le cadre de la soirée de mobilisation pour l'audiovisuel public. (Proposé et écrit par Yves Jeuland réalisé par Joyce Colson, animation de Jean-Yves Castillon)- Le deuxième film : "La redevance"- Plus d'infos sur nouvelobs.com

La guêpe est où ?


Même à l’intérieur des maisons de la gauche, nous recevons les gifles du buz médiatique : qui a parlé des 4000 personnes de l’université d’été à La Rochelle ?
Tous des aveugles, de vains querelleurs ?
Quand la crise politique qui nous mine, nous rend timides, il est bon d’aller prendre quelque recul avec les « Gracques » dans le Nouvel Obs qui décrivent, en quatre lignes (claires), les évolutions de notre société.
Nous en sommes là :
« - passage d'une économie industrielle à une économie de connaissance
- fragilisation de l’état providence (victime de la crise des finances publiques et de la
montée de l'individualisme)
- montée d'une société du risque mondial (à travers les chocs financiers et énergétiques)
- crise de la représentation démocratique. »
En 2000 : 11 gouvernements sociaux démocrates en Europe.
En 2008 : 3 et un dans une grande coalition.
« La gauche était armée pour penser l’exploitation, pas l’exclusion. Or le chômage ne crée pas la solidarité, et nous avons agi sur les effets pas sur les causes » J.B. de Foucault.
Les élites font la leçon aux classes populaires sur leur façon de regarder l’avenir, M. Gauchet conseille « de regarder le monde tel qu’il est » au lieu de « mépriser les peurs des classes moyennes et de demander aux gens de renoncer à ce qu’ils sont »
Ce n’est pas une citation de plus, celle de G Orwell, qui nous remontera le moral, mais elle me semble saisissante de vérité :
« L’homme d’aujourd’hui ressemble à une guêpe coupée en deux qui continuerait à se gaver de confiture en faisant comme si la perte de son abdomen n’avait aucune espèce d’importance ».
« Bon appétit messieurs… »
Tais toi Victor !

lundi 15 septembre 2008

Les « Légendes d’avenir » dansent dans la rue.





4000 personnes : des enfants, des vieilles, des djeun’s maquillés avec imagination, habillés d’invention ont défilé pour la septième édition de la biennale de Lyon. Là bas il faisait soleil. Le défilé de la biennale consacré cette fois aux « légendes de l’avenir» est une des rares entreprises à faire vivre l’utopie de la culture pour tous par la diversité des acteurs et un investissement sur un long terme qui se résout par ce fulgurant feu d’artifice.
Les groupes étaient reliés par des danseurs « pointillés » qui assuraient la transition et installaient le refrain : « Va, aujourd’hui vit au rythme du mouvement qui passe, va… »
Difficile de saisir toutes les intentions des 16 propositions, tant certains passent si vite qu’il ne reste qu’un tourbillon de couleurs, une intensité fugace malgré une scénarisation plus poussée cette année.
J’ai apprécié le message de Villeurbanne : « on ne peut pas savoir où l’on va, si l’on ne sait pas d’où l’on vient ». Graphiquement je retiens les sphères de l’Ardèche ; le beau char de Lyon 3°, et même les brouettes dansaient avec Lyon 8°. Pour clore ces heures, une école de samba emballe le tout dans les règles d’un art réinventé à chaque pas.

dimanche 14 septembre 2008

MJC à la biennale de la danse Lyon




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« Faire classe »1.

Le présent ministre de l’éducation- surtout pas publique- recourt à une rhétorique de la nostalgie concernant un age d’or de l’école qui se situerait dans le passé. Ces mots sont couplés avec des décisions qui abaissent, présentement, le système éducatif, avec brutalité.
Je m’autorise du haut de mes annuités à apporter mon grain de sel en essayant de débiter en tranches fines, quelques réflexions, quelques témoignages concernant l’école du temps où elle régnait même le samedi matin.
Sous ce titre « faire classe » je joue avec la prescription insistante que j’adressais à mes élèves :
« éviter le paresseux verbe faire », tout en insistant sur l’acte concret, élémentaire, qui matin après matin, fit les bonheurs de ma vie. Je pourrais aller, avec cet intitulé, jusqu’à solliciter une élégance « classieuse », mais ce rouleur de mécaniques d’Aldo Maccione me l’interdit.
J’aurais pu nommer ces notes : « Recettes pédagogiques pour les nuls » en m’essayant à la parodie. L’humour est difficile à proclamer, cependant il devrait figurer dans les grilles d’évaluation pour les écoliers et leurs maîtres, tant cette qualité peut traduire l’équilibre et la finesse, le recul. Tout le contraire du sourire refroidissant posé sur les lèvres publicitaires.
«Nul » figure le degré zéro du langage; si le mot est banni heureusement des appréciations professorales, il prolifère néanmoins autant que l’ambigu « respect ».
Peser des mots : « retour sur mes investissements » ne gonfle aucun compte en banque, je révise des années de ferveur entre les années soixante et 005 où le collégien pensionnaire a viré au pensionné.
J’ai souvent croisé la couardise, et j’ai eu honte aussi de mes lâchetés; il n’y avait peut être pas à attendre d’avoir tant engrangé de certitudes pour énoncer :
- être soi même est la clef d’une pédagogie efficace.
Vaste programme qui épargnerait les pâles clonages sans aller jusqu’aux abus narcissiques.
Injonction bien évidente, et pourtant que de caméléons ne rougissant plus de leur conformisme paresseux !
« Et que vont dire les parents ? Et l’inspecteur ? A la télé, j’ai entendu … »
Les enfants vous savent très vite : « ça passe » ou la classe se lasse très vite.
Dans l’alchimie aléatoire des relations dans un groupe, les images de terre, de jardinier, de vigneron viennent sous le clavier, elles parlent de patience, de maturation. Certaines années vieillissent bien, d’autres exaltées un instant laisseront des doutes. Le terroir, les jours de soleil comptent aussi.

samedi 13 septembre 2008

Une Vichyssoise

Recette qui n’a rien à voir avec les carottes Vichy puisqu’il s’agit d’une soupe froide à base de blanc de poireaux (2) pour 4 personnes, en lamelles, à faire braiser dans le beurre au fond d’une cocotte avec 500g de pommes de terre en cubes. Recouvrir de ¾ de litre de bouillon de volaille et laisser mijoter 30 mn. Ajouter de la muscade et un jus de citron. Laisser refroidir, mixer avec de la crème, quelques brins de ciboulette. L’été se prolonge.

vendredi 12 septembre 2008

Raymond a été bien Serbie

Bien sûr, Domenech, le sélectionneur de l’équipe de France a su attirer les critiques les plus acerbes (bon, j’arrête) par son attitude hautaine, des coachings parfois hasardeux mais les mouvements d’opinion unanimes m’ont toujours révulsé même si j’ai pu sourire à la suggestion de le barbouiller de miel et de le lâcher dans les Pyrénées. J’aime pourtant cette emphase rigolarde des travées de stade où l’on parle de guillotine, d’odeur de sang alors que Morin en Afghanistan ne veut pas prononcer le mot guerre ! Ceux qui méprisent nos jeux, j’espère qu'ils préservent des moments où ils retrouvent leur âme de môme où ils sont pour une heure, une heure seulement : cons, cons et beaux parfois. J’ai aimé ce match contre de bons joueurs serbes. Quand le combat change d’âme : fringants à un moment, fragiles à un autre. Des émotions et le temps qui passe : eh oui Titi ! Et une étoile qui naît : Gourcuff(Gourcruyff). Du direct !

jeudi 11 septembre 2008

Le sel de la mer


Palestine in et out. Film de Jacir Annemarie, éminemment politique bien sûr avec de beaux acteurs filmés efficacement sous forme de road movie, voire de film de gangsters sympathiques. L’illégalité est constitutive de la vie des palestiniens, déjà dans le moindre déplacement. La jeunesse abime son énergie dans des rêves d’ailleurs : l’Américaine pour Jaffa qui n’existe plus et le serveur de Ramallah qui n’ira pas au Canada. Lumineux, nuancé, indispensable.

mercredi 10 septembre 2008

Le village de l’Allemand

Le livre de Boualem Sansal aurait pu faire du bruit. A partir de l’histoire vraie d’un ancien nazi réfugié en Algérie où il a combattu pour le F.L.N., l’auteur souligne les similitudes entre nazisme et islamisme. A travers deux récits aux styles diversifiés, les fils de l’Allemand recherchent la vérité de leur origine et celle de la shoah. Le procédé narratif, bien mené pourtant, m’a paru artificiel. Les faits ont assez de force particulièrement quand sont envisagés les problèmes logistiques dans les camps, ils nous obligent à réviser l’horreur dans les pas de Primo Lévy. La thèse est brutale mais intéressante, elle permet d’oublier ce qui m‘est apparu comme de affèteries de construction. Le prix de ce livre au-delà de la reconstitution douloureuse d’une mémoire vaut surtout pour l’avertissement à l’encontre d’une tyrannie qui n’appartient pas à notre passé mais à un présent bien pesant en particulier dans certains quartiers. Le silence qui a accompagné, me semble-t-il, la sortie de ce livre, est - il celui de la peur ? Et puis c'est vrai il y avait Christine Angot et Catherine Millet...

mardi 9 septembre 2008

XXI

Vingt et un, comme le siècle, publication trimestrielle en vente en librairie (15€). Je me fustige souvent quand je passe trop de temps à lire la presse au détriment de la littérature. Là je résous le dilemme avec ce magazine-livre: des écrivains/journalistes, des dessinateurs, des graphistes, des photographes nous régalent sur 200 pages, sans publicité, en 21X29,7. Le titre porte l’ambition de la modernité, et la pratique met en œuvre des traditions trop oubliées de ces métiers : le temps, le style, la rigueur. Il me rappelle « Actuel » des années 70 : des reportages développés, un regard original sur l’actualité, des mises en perspective. C’est plus sage, moins psychédélique que le magazine de J.F. Bizot : nous sommes en 2008. Nous posons la zapette, les petites phrases sont ailleurs, ici le temps est un atout pour approfondir. J’apprécie les bibliographies plaisantes proposées à la fin de chaque dossier. Dans le numéro 3, 25 pages concernent les religions en mutation, une B.D. de 40 pages sur une entreprise dans un bidonville de Bombay. Bien écrit, bien illustré, un retour sur l’actualité par trimestre, secoue les scories de l’immédiat, les lignes de force peuvent se révéler. C’est bien agréable de faire des découvertes dans un domaine qui peine à nous aider à trouver du sens aux phénomènes de société. Ils révèlent des personnalités qui font bouger le monde et je n’y ai pas vu Carla Bruni, mais un portfolio d’une vingtaine de charmantes et émouvantes vieilles chez le coiffeur ! L’oasis. J’ai couru acheter le numéro 1 et le 2 à la librairie Le Square et je suis encore emballé. Le numéro 1 comportait un dossier sur la Russie très réussi (« glagla ! ») : ils anticipaient l’actualité la plus brûlante.

J’ai choisi pour illustrer cet article une photo prise au bar du musée du quai Branly que Libé a retenue sur son site web parmi les photos d’amateurs.

lundi 8 septembre 2008

« Le premier jour du reste de ma vie »

C’est ce qu’écrit une adolescente dans son carnet intime ; le film est dans ce style plein de vitalité, sincère, naïf, parfois « too much », où l’identification joue souvent. Nous allons au ciné aussi pour faire battre nos cœurs de midinettes et de midinets. Les critiques n’avaient pas mis en évidence cette histoire fluide de Rémi Bezanson mais j’ai été content d’avoir prêté l’oreille aux bouches qui m'avaient dit leur émotion. Une chronique pour fin d’été, comme on fond à regarder des images de vacances d'autrefois. Le balayage de toute une vie de famille avec ses mots brutaux et les non-dits, passe comme un souffle, comme passe la vie. Je ne connais pas « plus belle la vie » mais je pense que c’est dans ce genre chaleureux.

dimanche 7 septembre 2008

Biennale de la danse

Samedi, il a tellement plu que les danseurs de la biennale sont restés à l'abri. Ils n'ont pu apparaître à la journée des associations. Nous pourrons les découvrir dimanche prochain à Lyon parmi 4500 participants sur le thème:"légendes d'avenir" préparé par les chorégraphes Mourad Marzouki et Carla Frison. Quant à l'affiche de cette manifestation, c'est celle de mon fils. Dans le miroir ostensible du blog: fier comme un bar-tabac, le papa!

samedi 6 septembre 2008

Blagues de rugby

Certaines ouvrent un petit recueil compilé par Charlélie Couture «Les petites curiosités » ?
J’en ai ramassé quelques autres sur internet. Il y a du plausible et de l’improbable.
Pour un supporter de Montferrand (To loose)
« A Michelin, on va leur mettre la pression »
Avant un match ... à la maison...
" Il faut jouer de la même façon à la maison et à domicile !"
“Bon, les gars, on est chez nous, alors d’entrée, je veux qu’on joue chez eux.”
Dans le vestiaire ...
" Ils sont comme nous ! Ils ont comme nous 15 mains et 15 pieds !! "
Aujourd’hui les gars, on va se regarder dans les yeux, et on verra bien si on a des couilles !” “Eh les gars on n’est pas venus jusqu’ici déguisés en feuille de chou pour se faire brouter le cul par des lapins !”
“Isole toi si tu veux, mais jamais seul.”
“Aujourd’hui, les gars, y pas de joueurs de
la B, y a pas de joueurs de la première, on est un groupe électrogène »
“Cet après midi vous avez carte bleue !”
“Bon les gars, en face c’est que des cons, alors au premier regroupement, il faut qu’ils discutent avec les taupes !"
" Toi , tu vas rentrer à la mi-temps , et je veux que tu fasses 80 mn à fond ! "
A l'infirmerie
"Tu peux me regarder les cervicales ... car j'ai mal au bas du dos ..."
Classique :
“Putains les mecs, si j’ai des demis, c’est pas pour que les trois-quarts fassent les choses à moitié !”
Les limites du langage managérial :
“Bon, les gars, on n’oublie pas la règle des trois P : POUSSER, PLAQUER, COURIR !”
Et attention sinon vous allez finir footballeurs !
“Les gars, il va falloir s’y mettre. Sortir les mains des poches parce que si vos couilles explosent, y’en a un paquet qui vont devenir manchots (…)

vendredi 5 septembre 2008

Ce que nous avons eu de meilleur

Non, je ne me promets plus de ne pas me laisser séduire par la musique d’un titre, ni par la quatrième de couverture : « A quel instant au juste, franchit-on la ligne de démarcation qui sépare la fin de la jeunesse du reste de la vie ?». J’aime trop me laisser aller à ce plaisir de détester un livre qui dépasse ici les bornes du « foutage de gueule ». Le titre est extrait de la fin de l’éducation sentimentale de Flaubert. Le stendhalien auteur, Jean Paul Enthoven, au centre des cénacles littéraires, a l’indécence de se placer dans ces lignées. Il ne fait que rendre la vacuité, la vanité d’un milieu qui ne suscite que le mépris qu'il dispense d'ailleurs au monde entier. Quand l’actrice qui confond Durutti et Berlutti est exclue du groupe si branché, si cultivé : ce sont eux les vulgaires ! Ils vont oser arrondir leurs phrases autour de la guerre d’Espagne, de la misère, de l’amour : minables ! La seule chose qui reste au lecteur c’est de se laisser envahir par l’ennui ou la colère de savoir que d’autres livres seront ignorés, alors que celui-ci a l’honneur des éditos. Pour le roman à clef, lire plutôt « Voici », c’est moins salissant !

jeudi 4 septembre 2008

Ecrire, lire , sans compter...

Ce samedi nous serons au parc de la mairie pour présenter notre nouvelle association
«
ECRIRE LIRE IMAGINER À SAINT-EGREVE »(ELISE)
où nous donnerons rendez-vous le jeudi 25 septembre à la maison de quartier de la gare
(20h 30) à ceux qui sont intéressés par nos projets :
marché de Noël du livre, stage de poésie, ateliers d’écriture, conférences, présentations d’auteurs...
Nous nous y voyons déjà avec un illustrateur qui croulerait sous les demandes, des découvertes de talents ignorés, des échanges fructueux qui nous sortiraient des déplorations solitaires sur « la langue qui fiche le camp ». Nous comptons bien élargir notre cercle fondateur d’amateurs de mots, pour apporter notre part aux réflexions et pratiques culturelles dans notre cité.

mercredi 3 septembre 2008

« Le blog »

J’ai acheté le recueil de Wilberg, « le blog » après avoir été séduit par des premières pages qui rendent bien compte avec ironie, des paradoxes dans lesquels sont pris les bloggeurs, un brin infantiles. Mais au bout d’un moment je me suis lassé des situations répétitives et des dessins trop statiques ; ce qui se retrouve avec plaisir dans un strip d’un jour devient pesant en 224 bandes.
Quant à moi avec mon blog, je joue au bavard de bistrot virtuel. Je transmettais à mes amis mes avis sur des films, des livres, afin de cacher la misère d’une mémoire qui fuit. En déposant mes écrits sur le net, je prolonge l’exercice en évitant d’importuner. Un blog ne klaxonne personne, ne dérange pas. Je m’amuse à illustrer quelques phrases avec des photos personnelles parfois un peu hasardeuses. J’aime cultiver le mélange des genres : Jaurès n’est pas qu’un défenseur de l’A.J. Auxerre. Autour du comptoir, au-delà de quelques habitués, des passants saisissent quelques mots ; mais nous sommes pressés…