jeudi 15 septembre 2022

Anne Bothuon. David Farren

Effet « Wahoo ! » à la galerie 66 à Périgueux 
face aux personnages d’Anne Bothuon ficelés dans la ouate.
Ce matériau léger comme un nuage, est utilisé d’une façon originale avec la tarlatane dont j’ai appris à l’occasion le nom de cette « étoffe de coton à tissage très lâche et très apprêté, contrairement à la mousseline, plus souple et légère ».
Le résultat est poignant : l’humanité des modelages représentant des femmes nues loin de la perfection du Bernin les rend tout aussi belles.
La légèreté des rêves effleure l’expressivité des rides.
Ces êtres de théâtre ont croisé nos vies affairées et leurs images persistent après avoir poussé la porte de la galerie où nous n’avions pourtant pas la prétention d’acquérir une de ces œuvres impressionnantes.
J’aurais par contre bien aimé acquérir une page des carnets de l’anglais David Farren
mais elles n’étaient pas en vente.
Ses aquarelles vives plus accessibles que les grandes toiles m’avaient frappé dans la profusion de deux sketchbook où chaque feuille recto-verso a saisi les vibrations de la lumière.
Les aquarelles sont devenues tellement communes 
qu’une découverte n’en a que plus de prix.
Dans leur familiarité, la virtuosité des esquisses m’a touché.
L’anglais a beaucoup valorisé le Périgord : classique et tellement charmant.

mercredi 14 septembre 2022

Blois # 2. Le château.

Nous ne tergiversons pas et optons pour le grand parking souterrain du château, 
surtout que les 2 premières heures sont gratuites.
Le cygne "navré" emblème de Claude de France, femme de François Ier.
Nous avons déjà les billets d’entrée pour la visite du château Royal,
achetés hier en combiné avec le son et lumière, alors nous évitons la queue au guichet.
Au contrôle, le personnel nous confie une tablette 
qui doit nous permettre de lire des textes et de visionner des reconstitutions.
Les premières informations recoupent celles présentées hier à savoir que l’ensemble regroupe quatre bâtiments de quatre époques et quatre styles différents :
l’aile du moyen âge avec les comtes de Blois
l’aile gothique flamboyant en brique et pierre de Louis XII et Anne de Bretagne 
l’aile Renaissance en pierres de François 1er et Claude de France, fille des deux sus nommés
et l’aile classique de Gaston d’Orléans au XVII° siècle.
Le circuit commence par les anciennes cuisines.
On peut y voir des maquettes et diverses informations concernant l’architecture.
Une salle propose aussi des travaux d’enfants à base de boîte. 
Nous empruntons ensuite l’escalier d’apparat extérieur, caractéristique de la Renaissance.
Il nous mène à la chambre du Roi pourvue de 2 grandes cheminées
et d’objets en relation avec la chasse,
à la salle des Valois remplie de bustes de rois ayant séjourné au château à la galerie de la Reine, sa garde-robe, son oratoire, sa chambre et surtout son Studiolo.
C’est le seul conservé en France ; il  dispose de 180 panneaux  en  bois qui, lorsqu’on en manœuvre certains au moyen d’une pédale, s’ouvrent sur des vitrines contenant des œuvres d’art, notamment des faïences. Au sol de ces salles, les carrelages vernissés surprennent par leur éclat vif et leurs motifs géométriques.
Au 2ème étage, nous pénétrons dans l’appartement somptueux  de Henri III, 
inspiré par les cours italiennes.
L’endroit fut témoin de l’assassinat du Duc de Guise. Ce  fervent catholique, devenu dangereux, fut convoqué au château et tomba dans un traquenard  où l’attendaient 45 gascons à la solde du monarque, sans espoir d’en réchapper : il défendit sa peau mais succomba.
 «Il est plus grand mort que vivant ! » aurait dit le Roi.
Un musée des beaux-arts occupe aujourd’hui l’aile Louis XII.
Ronsard
Çà et là, sur les cheminées,
les initiales de L et A rappellent le nom des illustres  propriétaires d’autrefois.
En fin de visite, nous découvrons la salle des états, voulue par le comte Thibault VI en 1214. De grandes proportions, elle servait aux comtes de Blois pour rendre la justice puis à accueillir les États généraux convoqués par Henri III en 1576 et 158
La chapelle Saint-Calais placée à l’extérieur dans la cour date de Louis XII ; elle perdit sa nef lors des constructions entreprises par Gaston d’Orléans et a souffert des bombardements lors de la 2ème guerre mondiale.
Des fortifications du XIII° au XVII°, il ne subsiste que la Tour du Foix, en écailles de bois, arasée par Gaston d’Orléans. Le jardin de la terrasse du Foix près de la tour s’’étend sur une esplanade aménagée au-dessus de la vallée de la Loire. Elle est  recouverte en partie d’arbustes et de plantes anciennes pour évoquer les jardins royaux disparus et particulièrement appréciés par Anne de Bretagne et Gaston d’Orléans, des passionnés de botanique.
Il est l’heure de se restaurer et de s’accorder une pause à la fin de la visite.
Après avoir franchi la porte d’entrée surmontée du « condottière », statue équestre de Louis XII, nous nous installons sous les parasols du « Marignan ». L’établissement  se situe sur la vaste place, entre la maison de la magie et la royale demeure et nous propose du lieu à l’estragon bien apprécié.

mardi 13 septembre 2022

Les cahiers d’Esther. Histoire de mes 16 ans. Riad Sattouf.

Quel meilleur miroir de notre époque que ces tendres chroniques d’une personnalité forte que l’on voit évoluer depuis des années ? 
« Ils sont comment vos darons vous ? Honnêtement je dirai que les miens sont assez cool, enfin, ils sont stricts mais cool, après ils ont de la chance AUSSI parce que je ne suis pas une foldingue comme certaines de mes copines qui sont bien en crise avec leurs parents. » 
Résolument positive, la bonne élève trace sa voie bien qu’elle soit tout à fait indécise sur son orientation professionnelle. 
Elle ignore le conformisme tabagique ou haschischin de son lycée et cultive avec verve une aversion envers les garçons "relous".
Malgré des frictions compréhensibles avec ses parents, elle assure ses babysitting parfois acrobatiques et son rôle de grande sœur avec générosité.
Le rapprochement envers une grand-mère bretonne offre un moment agréable en cette période  qui fut celle des confinements dont j’ai mieux compris les lourdeurs pour les jeunes à travers son zèle tranchant avec la désinvolture des certaines de ses connaissances dont un prof bien peu sympathique. 
L’humour contagieux de l’auteur et son regard vif rendent ce monde plus doux et plus lisible. Nous attendrons avec impatience la sortie d’un nouvel album, indice supplémentaire du temps qui file si vite - « elle a tellement grandi » - pour avoir des nouvelles du personnage « trop sympa » devenu tellement familier.

lundi 12 septembre 2022

Les volets verts. Jean Becker.

J’ai aimé un film pas très bon. 
Un acteur aux cœurs fatigués se noie dans la vodka.
Quand il est question de « clown en train de faire son dernier tour de piste » je sens un projecteur se braquer sur moi et si Depardieu est là, je trinque avec lui.
La fidélité d’une costumière, d’un chauffeur, la compréhension d’un perdant pathétique, subsistent à l’heure des comptes, quand le succès et le confort n’ont pu abolir la solitude.
Il est toujours amoureux de Fanny Ardant telle que l’éternité la change si peu et sa générosité envers une trop belle Stéfi Celma parait si improbable que depuis la sublime villa en bord de Méditerranée qu’il lui offre, on va dire qu’il s’agit d’une parabole. 
Anouk Grinbert est excellente et il suffit à Poelvoerde de paraître.

dimanche 11 septembre 2022

Brûler le feu. Juliette Armanet.

Je suis allé fouiller sur les rayonnages où il y a encore des CD, à la recherche de quelqu’un de nouveau pour ne pas m’en tenir à Bénabar 
et me voilà avec l’entêtant « Dernier jour du disco », pas vraiment dernier jour du rétro, sous une boule à facettes, que pourtant bien peu je fréquentai même dans les années 80.
La nostalgie en arriverait à réhabiliter France Gall et Louis de Funès, le second degré venant dissoudre mon indifférence d’alors.
« C’est la fin
Les statues d’airain
Coulent dans leur chagrin
Ne me lâche pas la main. »
 La musique enjouée rend les tourments dansants « Qu’importe » : 
« Passent les pensées
Passent les étés
Passe tout le temps qu’il faudra tuer »
 Il est beaucoup question de feux :« Tu me play » 
«  Sur ton visage le prélude d’une allumette » 
et bien sûr «  Brûler le feu ».
Mais «  Le rouge aux joues » lui vient souvent : 
« Ma flamme se donne à genoux » 
Généreuse, « J’te l’donne »  
et directe : «  Boum boum Baby » : 
«  Give ce mec là
Point basta » 
Elle joue : « Je ne pense qu’à ça » 
et « Imagine l’amour » : 
«Toi et moi dans la tour
Les étoiles en plein jour » 
Elle a « L’épine » dans la peau : 
« Cette blessure est à toi  
Et tu la vois même pas »  
De quoi être prise par le « Vertigo » : 
« Non j’regarderai pas dans tes yeux
Je veux pas m’y voir » 
« HB2U » (Happy birthday to you) donne la clef d’un agréable moment : 
« … chanter c'est mon délire
Surtout si c'est for you ».