vendredi 14 mai 2021

Quand ça a commencé à partir en vrille ?

Sans remonter au serpent qui tenta Eve, cette formule peut se décliner en pire, sous des airs désinvoltes pour broder à propos du regret du temps d’avant, telle « Pénélopsolète ».
Nous avons perdu le goût de la conversation, notre sensibilité aux autres, symptômes d’une épidémie de déshumanisation, alors que les épidermes sont de plus en plus réactifs à toute contrariété. « Burn-out » comme langue universelle et pas de maison nouvelle à côté.
Depuis quand se sont inversées les valeurs qui faisaient de la laïcité la frontière entre droite et gauche ou que le slogan de SOS racisme:  
« La France c'est comme une mobylette pour avancer il faut du mélange »  
soit devenu obsolète à l’heure des réunions non mixtes ? 
Tant de facteurs sont à l’œuvre qu’il est tentant de prendre le petit bout de la lorgnette pour aller voir du côté des « étranges lucarnes ». Les émissions d’Evelyne Thomas, livrent au public des éléments de la vie privée de bienheureux sous les spots, mettent un nom à la marchandisation de nos vies et à l’indécence, mais n’épuisent pas la question. L’émission « C’est mon choix », partie, est revenue : une longévité remarquable, mais ne confondons pas signe tapageur et causes du brouillage des valeurs. Même si la présentatrice fut un instant promue pour servir de modèle au buste de Marianne, ce ne peut être que piètre facétie de lui attribuer quelque responsabilité dans la dégradation de nos mœurs.
Les formules brouillant nos repères ne datent pas d’un mois de mai joli.
Histoires bousculées: nos pères avaient été saoulés des récits de la première guerre, quand nous, nous n’avions su retenir de la seconde que ce qui arrangeait nos héroïsmes d’opérette quelque peu resucés.
Nous voilà « boomers » à notre tour dans la corbeille à papiers de l’histoire.
Le vieux laisse la place au neuf,oui! Mais il regimbe à se retrouver sur une affiche de campagne de vertes personnes qui prétendraient gouverner : 
« Les boomers, eux, ont prévu d’aller voter »
Nous voilà dans le même sac que les chasseurs, promis au tri sélectif : ça c’est de l’intersectionnalité, quand l’âge deviendrait une catégorie, comme la race ! Pitié ! Si j’ai voté Dumont quand il était temps, est-ce que je peux bénéficier d’un sursis avant de mériter un stage de redressement privé de sapin de Noël et de Tour de France, avec prosternation sur les tapis de la religion des opprimés ?
Insouciant citoyen vacciné, je plains ceux qui ne rencontrent dans leur vie qu’ondes nocives, société liberticide, gouvernants mal intentionnés, producteurs empoisonneurs, particules fines, soleil brûlant, entrepreneurs avides, thromboses à tous les coins de rue, ministère à la fois trop dirigiste ou tardant à donner des consignes, et culture introuvable …
Par contre c’est sur le registre comique que je vois les lycéens manquer les cours dès la reprise des cours pour refuser de passer le bac puisque les cours pour le préparer ont été perturbés. L’UNEF va pouvoir bénéficier d’un bon arrivage de victimes que tous les médias plaignent déjà. Quand l’expression «  des trous dans la raquette » devient lieu commun, le conformisme des apitoyés envers la jeunesse coule de source, le courage a déserté les salles où l’on ne rédige plus guère quand les tweets parlent aux tweets. Il est vrai que dans la vraie vie la couardise est  devenue indispensable, alors que sur les réseaux aux interlocuteurs masqués, la violence se déchaine.
En cherchant une citation pour ficeler cet article qui ne sait répondre à la question initiale, je ne pensais pas tomber sur Jacques Chirac, dont pas plus tard que la semaine dernière,http://blog-de-guy.blogspot.com/2021/05/mettre-les-petits-blablas-dans-les.html j’avais évoqué le nom dans une situation moins favorable. Je dorlote les contradictions. 
« C'est le déclin quand l'homme se dit “Que va-t-il se passer ?”,
au lieu de dire “Que vais-je faire ? » 
L’ancien président a arrangé bien du monde à paraître comme le prince au palais dormant et n’a pas vraiment contredit ce qu’il énonce ci-dessus. Je trouve ces mots pourtant justes depuis mon banc à regarder passer les divisions de la gauche fantôme, sous les clameurs d’une sono assurée par jaunes et bruns.

jeudi 13 mai 2021

L’étrange défaite. Marc Bloch.

Ce livre auquel font référence nombre d’auteurs est effectivement remarquable, bien que je me sente tout petit et bien peu habilité à émettre un avis, serait-il dithyrambique. 
Au moment où ceux qui regardent vers le passé multiplient les leçons à postériori, ces écrits de 1940 éclairent notre siècle.
Je m’attendais à un ouvrage théorique: il est limpide, vivant, les écrits de l’historien, subtils, nuancés, sont fortifiés par l’engagement du capitaine chargé du ravitaillement des troupes en carburant au moment de la débâcle. 
« Peut-être serait-ce un bienfait, pour un vieux peuple, de savoir plus facilement oublier : car le souvenir brouille parfois l'image du présent et l'homme, avant tout, a besoin de s'adapter au neuf. » 
Ayant payé de sa vie ses engagements, il a assuré ses responsabilités. Instruit par son expérience de la guerre précédente, il ne se contente pas de désigner les fautifs mais trace des perspectives de réformes en tous domaines, tout en apprenant de l’adversaire : 
« Ils croyaient à l’action et à l’imprévu.Nous avions donné notre foi à l’immobilité et au déjà fait. »
Il y a bien sûr, enchâssée dans ces 325 pages, sa célèbre citation qui dit bien son amour de la patrie, colonne vertébrale de son engagement, où les sentiments rencontrent l’exigence intellectuelle et morale. 
« Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France : ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la Fête de la Fédération. » 
Un avant propos de Georges Altman extrait d’une édition précédente est à la hauteur des promesses tenues dans les premières lignes de Marc Bloch :  
« Voyez comme il explique le désordre, la peur, l’ambition, le courage, avec quelle sereine hardiesse cet homme qui fait partie d’une aristocratie bourgeoise n’hésite pas à retrouver spontanément dans le petit peuple de France les constances de liberté, d’humanité, de dignité. » 
« Un jour viendra, tôt ou tard, j’en ai la ferme espérance, où la France verra de nouveau s’épanouir, sur son vieux sol béni déjà de tant de moissons, la liberté de pensée et de jugement. Alors les dossiers cachés s’ouvriront ; les brumes, qu’autour du plus atroce effondrement de notre histoire commencent, dès maintenant, à accumuler tantôt l’ignorance et tantôt la mauvaise foi, se lèveront peu à peu ; et, peut-être les chercheurs occupés à les percer trouveront-ils quelque profit à feuilleter, s’ils le savent découvrir, ce procès-verbal de l’an 1940. »

 

mercredi 12 mai 2021

Amiens # 1

Nous faisons le crochet pour découvrir la citadelle de Vauban à Arras,
malgré une température qui atteint les 35° à l’ombre lorsque nous montons dans la voiture.
Nous nous trouvons dans un vaste casernement bien ordonné en carré, encadrant une petite chapelle qui fut  désacralisée puis rendue au culte et dédiée aux soldats morts de 14-18.
Nous vaquons seuls sur l’esplanade, et il fait vraiment chaud…Aussi nous apprécions de reprendre la voiture en poussant la climatisation bienfaisante.
La route vers AMIENS traverse l’Artois, jalonnée encore de cimetières de toutes tailles près d’Arras. Dans la campagne, nous nous détournons pour observer un grand rassemblement d’engins agricoles tout neufs, ces d’énormes moissonneuses font fumer la terre dans la démonstration de leurs capacités.
Les clochers des églises dans les villages traversés portent fièrement le coq français de préférence à la vierge ou tout autre saint.
Nous laissons derrière nous le Pas de Calais pour pénétrer dans la Somme. Le thermomètre de la voiture affiche 41°. L’entrée dans la ville d’Amiens, n’est pas très engageante, les abords manquent de soin et de goût…
Nous visons l’Office du tourisme, il gite en plein centre près de la cathédrale, dans des quartiers beaucoup plus sympas.
Lorsque que nous sortons de la voiture, à côté de l’évêché, nous avons l’impression d’ouvrir la porte d’un four à chaleur tournante et pourtant  le soleil a disparu.
Nous nous approvisionnons en plans et documents et nous commençons à les consulter sur un banc face au joyau amiénois. Au moment de démarrer le circuit proposé, une tempête de vent chaud se lève sous un ciel menaçant, elle entraîne tout sur son passage et fait voler les tables les chaises et les menus des bars restaurants. La poussière tourbillonne  et nous cingle méchamment, comme lors d’une tempête de sable au désert, elle nous force à nous abriter à l’intérieur du bistrot le plus proche où nous en profitons pour nous réhydrater avec un Perrier et un jus de pomme.
Une fois le calme revenu, prudents,  nous préférons  gagner notre AirB&B rue du grand Vidame. Nous ne rencontrons pas notre hôte, mais nous nous conformons à toutes ses explications transmises par SMS, déjà pour récupérer les clés dans la boite aux lettres grâce à un code puis pour accéder aux draps enfermés dans un des nombreux coffres forts de l’appart, le tout étant de trouver le bon.
Mais ce studio meublé comme une garçonnière nous réserve une belle surprise : une vue unique  par les grandes fenêtres ne laissant aucun espace entre elles, sur la cathédrale, le Beffroi et la Tour Perret, d’autant plus unique que nous nous trouvons au 7ème étage et que les autres immeubles n’excèdent pas les 4 étages. Nous nous installons, faisons le lit, nous reposons avant de partir à pied au centre-ville, plan papier en main :
Nous n’habitons pas très loin de la Maison de la culture. Elle a perdu de sa splendeur et subit les outrages du temps et des pigeons. Elle apparait abandonnée sans programmation de spectacles récents (que nous imputons aux effets de la Covid) continuant de glisser dans sa dégradation amorcée.Tout près se trouve le Coliseum dont le nom évoque une ruine romaine mais désigne ici un centre sportif.Nous traversons la grande artère qui nous sépare du centre.
Nous nous approchons du Beffroi, beaucoup plus joli de notre appartement car de près, il se  montre trapu presque disgracieux sur une base carrée sans intérêt.
Puis nous nous dirigeons tranquillement vers la place du Don et les quais, dans une rue bordée d’universités, quand en chemin nous croisons un groupe féminin  bruyant et bon enfant qui enterre la vie de fille de l’une d’entre elle, grossièrement maquillée portant couche sur ses collants  et nez en forme de sexe masculin. Elles chantent, crient,  apostrophent gentiment les passants et entrent chez les quelques commerçants de la rue.
C’est en cette compagnie que nous atteignons le quai Belu pourvu de nombreux  petits restaurants au bord de l’eau.
Nous en choisissons un : marmite de poissons ou salade César, un verre de vin, rosé ou blanc, plus une petite douceur : crème brûlée ou fraises Melba.Nous sortons de table à 21 h, le vent a ramené une température normale mais qui nécessite un petit gilet, aussi nous reportons à demain la projection sons et lumières sur la cathédrale. Nous rentrons à la maison, toujours tout droit. Guy regarde le match de foot OL contre PSG tandis que je me douche  puis observe de loin les lumières sur Notre dame tout en écrivant le résumé de la journée.

mardi 11 mai 2021

L’arabe du futur # 5. Riad Sattouf.

Riad est installé en Bretagne avec sa maman dépressive chez ses grands-parents aimants depuis que son père est reparti en Syrie avec le plus petit des garçons de la famille. 
Si le regard de l’adolescent ne se porte plus sur d’autres contrées, la période du passage du collège au lycée recèle quelques étrangetés à cet âge et dans sa position d’Irakobreton.
Alors que la situation n’est pas facile, ses talents de dessinateur, ses lectures, vont lui permettre de mettre à distance les lourdauds répétitifs, les encapuchonnés agressifs, voire les émotions amoureuses où se mesure avec humour l’écart entre les rêves et la réalité.
Au temps de Nirvana, de Mikael Jordan, de Chevignon, sa copine Anaïck à la forte personnalité, lui fait découvrir NTM dont il ne peut imaginer la signification, et ses copains amateurs de Lovecraft l’envient d’être arabe, sa grand-mère ne dénigre pas son père qui pourtant n’a pas le beau rôle dans un divorce qui traine où les enfants se montrent forts.
Le ton Sattouf convient bien aux trajectoires enfantines et adolescentes avec leurs rapports de force et les arrangements pour ne pas être ennuyé, les délices de l’imagination et les promesses de l’avenir. 

lundi 10 mai 2021

Nous nous sommes tant aimés. Ettore Scola.

J’avais tant aimé ce film de 1974, que je n’osais le revoir bien que trop de scènes se soient effacées avec le temps. Lui, n’a pas pris une ride.
Alors que ce sont les œuvres les plus novatrices qui souffrent le plus souvent de vieillissement, la nostalgie appelée par le titre mythique évite d’être trop pesante grâce à un humour courant tout au long des deux heures de réjouissantes retrouvailles.
Plus qu’une fresque historique, c’est de l’histoire du cinéma italien d’après guerre avec son lot d’émotions dont il s’agit avec De Sica et Fellini pris d’ailleurs pour Rossellini et tant de citations. 
Ils sont bavards, les trois amis, l’avocat, le prof et le brancardier autour de la belle Stefania Sandrelli, et attendrissants.
La voiture empruntée par deux d’entre eux est tellement déglinguée qu’il faut tourner le volant vers la droite pour aller vers la gauche. Ce pauvre tas de ferraille tapageur évite ainsi les dégoulinades mélancoliques, voire apporte de la complexité à la formule trop souvent répétée :  
« nous voulions changer le monde, c’est le monde qui nous a changé ».
On peut préférer André Bazin, parlant du cinéma qui 
« substitue à notre regard un monde qui s’accorde à nos désirs ».
Le succès des acteurs Nino Manfredi, Vittorio Gassman, Stefano Satta Flores n’est pas volé. La richesse du montage, l’habileté des éclairages, les traits appuyés et la subtilité sont approfondis  par le site Critikat qui situe bien l’articulation du personnel et du collectif
et met en valeur la place des enfants souvent oubliés  dans les histoires des grands alors que leur présence est bien un tournant dans nos existences.

dimanche 9 mai 2021

Concerti. Paolo Conte.

« Gelato al limon »
date de 1979 : l’avocat pétillant d’Asti a traversé le temps et les frontières. 
« Et je t’offre l’intelligence des électriciens
Comme ça au moins un peu de lumière
Notre chambre aura, dans les tristes hôtels
Où la nuit chaude nous fera fondre »
Jazz rauque, avec la nostalgie qui mène à l’éternel.
Le rital chante en anglais et joue avec le français.
Mon livret est traduit en allemand, alors je me tourne vers  Google, le recours suprême des insuffisants de la langue de Boris Johnson et de celle de Francesco Totti.
« Sotto le stelle del Jazz » 
« Certains comprenaient le jazz
l'argenterie disparaissait...
voleurs d'étoiles et de jazz
nous étions ainsi, nous étions ainsi »
 
Nous sommes parents, « Lo Zio » « l’oncle » est à China Town, 
où flotte le souvenir de Duke Ellington et des parfums de jasmin ; 
le cireur fait briller une chaussure de clown. 
«Shoe shiner » 
« Come di » 
« Parle-moi, donc le souvenir se simplifie
dans la musique douce et triste, il y a ici
Comme des comédies » 
« Via con me », « pars avec moi », on part avec lui :
« C'est magnifique, c'est magnifique, c'est magnifique
Bonne chance, mon bébé, c'est magnifique,
c'est magnifique, c'est magnifique,
Je rêve de toi...
Chips, chips, du-du-du-du-du »
 
Les musiques sont porteuses : Rumba pour « La ricostruczione del Mocambo »  
et « en face » la danse et les volutes des musiques  
«  Alla prese con la verde milonga » 
« Je déchire un sourire de trêve à un accord, 
tandis que vous condamnez mes doigts
io sono qui, sono venuto a suonare,
Je suis ici, je suis venu pour jouer, »
 
« La topolino amaranto » vient après guerre, 
la voiture enjouée, dans ses atours pourpres avance parmi les ruines : 
« Blonde, ne regarde pas par la fenêtre,
Car c’est un paysage d’enfer :
L’orage finit à peine,
Six maisons sur dix sont à terre. »
 A « Parigi » ville lumière, ville des amoureux, 
les images de toujours brillent sous la pluie : 
« Hum laisser aller à cet hôtel si proche,
 très accueillant, où les gens vont mourir d’amore ».
Et « Les lucioles tournent 
Dans les cercles de la nuit » 
chez quelque « Diavolo rosso ».
« Hemingway » au cazou côtoie « Bartali » et c’est tout neuf.
Il sublime les évidences « Una giornata al mare » 
« Une journée à la plage
seul et avec mille lires
je suis venu voir
cette eau et les gens qu'il y a
le soleil qui brille plus fort
le vacarme du monde qu'est-ce que
je cherche pour les raisons et les raisons de cette vie
mais mon âge semble faire quelques heures
le rire des dames me tombe sur la tête »
 
Il est difficile de tout nommer de ce CD essentiel, 
mais il peut renouveler l’envie d’aller à Gènes ou ailleurs 
pour retrouver la vérité de ces mots qui savent approcher l’indicible :  
« Genova per noi » 
« Avec ce visage un peu comme 
cette expression un peu comme 
celle qu'on a avant d'aller à Gênes 
que nous ne sommes jamais tout à fait sûrs 
que cet endroit où nous allons 
dont nous ne sommes jamais tout à fait sûrs
ne nous engloutit pas 
et que nous ne reviendrons jamais. »

samedi 8 mai 2021

Secouez la neige. Alain Rémond.

La notoriété de l’auteur encore présente dans mes souvenirs
m’a conduit à choisir ce petit livre de 76 pages comme on en fabrique de plus en plus.
Las, la maigre intrigue autour de coups de téléphone entre Jérome Epilogue et son amoureuse aurait pu tenir au format d’une nouvelle, voire une brève chronique comme il savait en rédiger avec légèreté jadis.
Le caractère cocasse revendiqué est téléphoné, plombé par des répétitions barbantes qui veulent signifier l’incommunicabilité entre les êtres mais ne débouche que sur la déception de voir s’abimer une plume sans l’humour que j’eus apprécié. L’absurde des situations est laborieux, les sentiments absents.
Le titre appelant la poésie, était déjà démenti par le bandeau qui proclamait : « Irrésistible Epilogue » du nom de l’employé de bureau né à Romorantin, pâle et triste narrateur de cette histoire dispensable.