Nous découvrons par hasard une ancienne usine de serrurerie délabrée, magnifique, émouvante dans sa décrépitude.
Cachée derrière un mur et des arbres, une maison de briques correspondant sans doute à la maison du directeur accessible par une petite porte discrète ne subit pas le même sort que l’usine.La nuit fut bonne fraiche et silencieuse, nous prenons notre temps pour nos activités matinales. Dehors, le temps s’annonce favorable avec soleil et température prévue jusqu’à 30° pour notre journée à SAINT VALERY SUR SOMME
A notre arrivée sur les lieux, nous nous engluons dans un flot de voitures, de marée humaine et canine auxquels nous ne nous attendions pas, bien que connaissant la réputation de la région. Nous parvenons à dénicher une place de parking payant près du cimetière.
L’Office du tourisme se cache dans un ancien entrepôt à sel, sans trop d’indication extérieure pour le signaler, au moins ça ne dénature pas l’environnement.
Nous retenons d’emblée un petit train à 14h30 pour Le Crotoy et une rando-nature au phare de Hourdel pour demain.
En attendant et avant d’aller prolonger le parcmètre, nous mangeons de bonne heure à « l’Embarcadère » une salade César ou un dos de lieu noir crème basilic et linguines.14h30 : nous embarquons dans un vieux train à vapeur pour LE CROTOY, à l’intérieur d’un wagon ayant débuté sa carrière en Suisse. D’ailleurs, le siège amovible et le sol imperméable à l’entrée indiquent encore l’emplacement réservé aux skis des voyageurs. Nous prenons place sur les banquettes en bois tandis que le guide proposé pour la virée nous accueille et démarre ses explications, concernant tout d’abord le train, sa provenance, l’écartement des rails de 1m contre les 1m 45 habituels. Une association dans les années 70 a repris l’exploitation de la ligne avec succès, le nombre d’usagers est passé de 200 à 200 000 usagers grâce au tourisme.
Il faut compter une heure de trajet à 27 km /heure intégrant un arrêt à Noyelle sur mer afin d’inverser la direction et déplacer la loco.
C’est l’occasion d’assister aux manœuvres effectuées par des cheminots noirs de charbon.Durant le transport, la lenteur du déplacement nous laisse tout loisir d’apprécier le paysage. Nous apercevons les moutons dans les prés salés, nous découvrons des mares dans les mollières creusées pour la chasse aux gabions, avec des installations fixes à raz de l’eau, devenues flottantes et des leurres sous forme de canards en plastique. Des chevaux d’une race particulière (henson) pâturent dans les endroits moins marécageux, parfaitement adaptés aux promenades dans la baie. Au niveau de la végétation, les grandes marées recouvrent les sols deux fois par an, d’où la présence de prés salés. Autrement, se cultivent le maïs, les betteraves, la chicorée et les pommes de terre.Nous atteignons la gare de Crotoy, terminus, tout le monde descend et se dirige vers la petite ville. Hugo, Toulouse-Lautrec (pris en photo par un copain en train de déféquer sur la plage, cliché exposé face à la plage) et Jules Verne (qui y écrit « 20 000 lieues sous les mers ») la fréquentèrent en leur temps. Seule station balnéaire orientée vers le midi, elle offre un cadre fréquenté par un public familial. L’eau boueuse, vaseuse ne me rend pas la plage très engageante, nous nous dispenserons de baignade.
Mais nous déambulons et parvenons à l’église Saint Pierre dans laquelle nous observons avec étonnement des ex-votos modernes. Ce sont des photos représentant des bateaux accompagnées de leur pédigrée comportant le nom de leur propriétaire, la longueur du bâtiment sa largeur sa fonction son tonnage. Ils apparaissent fixés à des filets de pêche reliant les piliers de la nef.
et une verrière raconte les préoccupations de la population avec la pêche miraculeuse.
Nous rejoignons la rue commerçante où baguenaudent les vacanciers.
Nous n’irons pas jusqu’à l’Office du tourisme, nous préférons flâner et déguster une glace à l’italienne avant de retourner à la gare alors que la température augmente. De notre petit train en bois, nous retraversons les paysages mais sous des lumières plus belles, moins plates.A Saint Valery, nous marchons le long du quai jusqu’à la ville haute, la ville médiévale.
Nous franchissons la porte de Nevers sans pont levis, puis une rue qui monte nous conduit à l’église Saint Martin mais portes fermées à notre arrivée : il reste quelques remparts.Nous rentrons dans une maison qui a conservé sa fraicheur.
Nous apprécions une douche, mangeons et regardons
la cérémonie de clôture des J.O.
PS : blague d’une dame dans le train : « ne pas mélanger les Lettons et les soviets »