Fromage emblématique sous l’étiquette
« Président »,
c’était le nom d’un personnage au début de la bande
dessinée, un sapeur (soldat) simplet à la fin du XIX° siècle,
une expression enfantine signifiant « tais toi »
depuis la version initiale :
« Ferme ta boite
à camembert, tu l'ouvriras pour le dessert. »
A ces trois titres, le locataire coulé de l’Elysée pourrait
mériter le label made in Normandie.
Quand la sympathie elle-même devient suspecte.
« De Gaulle
parlait à la France,
Mitterrand et Chirac aux Français, Hollande lui parle aux journalistes » Le
Monde.
« Un président ne devrait pas dire ça », et il le
dit !
Je voulais lire l’ouvrage et me faire une idée personnelle
et puis je n’ai pas poussé plus loin le masochisme. De toutes façons le mal est
fait, hâtant un désastre annoncé quand il y a tant de livres à lire et à relire.
Cette béance narcissique au plus haut niveau constitue une
source d’analyses féroces concernant François H., mais elle ne fait que parachever
une faillite collective, fragilisant un peu plus notre socle démocratique. De
ce déluge verbal, de tant d’impudeur tellement contemporaine, de si peu de
retenue, nous avons honte.
Oui, « honte » comme dit Valls qui l’a mis dans la
bouche de militants socialistes, soi disant. Celui qui avait communiqué un
moment sur « les deux gauches irréconciliables » regrette les
divisions qu’il a lui même exacerbées : paroles de vallsiste déçu. Peut-on
même se dire « déçu » voire « vallsiste », quand les
excuses et tous les mots ne veulent plus rien dire ?
« Les magistrats sont des lâches » et pis non :
« c’était pour rire ». Perte sur les deux tableaux.
Dans ce gloubi-boulga où plus une phrase n’est
assumée, que peuvent relever les éducateurs ?
Certes j’ai bien entendu qu’il ne faut pas prétendre
s’éclairer à des lumières verticales, la mode est à l’horizontalité, mais en
bout de ligne je ne vois que noirs nuages et pénurie d’exemples.
Dans le même mouvement qui m’a conduit à ne considérer que quelques
« bonnes feuilles » toxiques parmi les 672 pages de Davet
et Lhomme, je persiste à suivre ma pente naturelle en revenant à l’école
sempiternellement.
Je replonge ma plume dans la même bouteille à
l’encre que maints chroniqueurs affidés au ministère de l’éducation qui semaines
après semaines affaiblissent la stature des profs.
Non, eux ne parlent pas de moralité publique,
ça ferait ringard, on a le vélo citoyen pour ça et le tri des ordures éthique, rustines
et déchèterie. Mais depuis des décennies alors que les mêmes estimaient que le
niveau ne cessait de monter, pour ces incompétents qui ne jurent que par les
compétences, l’instruction serait la cause des inégalités. Le feu sur le
quartier général est depuis longtemps ajusté : « non » à la
grammaire, au calcul (« patates » années 70)… « non » aux
devoirs, aux notes, et stéthoscope pour tous !
La fracture générationnelle en surcroît de la
sociale, fin de la transmission.
Je verrai plutôt la source de quelques uns de
nos maux dans la décroissance de la culture, quand toute dignité est massicotée,
et que tant de légèreté nous plombe.
Sous les rires perpétuels, ne subsistent que des
rictus d’un carnaval permanent.
Montessori serait tendance, non celle qui
pensait que le silence est d’or, mais un label cool qui permettrait à la gentry
de s’épargner des promiscuités d’une école publique dont le qualificatif risque
d’être aussi dépréciatif qu’au pays de Trump.
Qui a fabriqué ces bouffons et fait qu’ils
arrivent là ?
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Dans le "Canard" de cette semaine: