L’un d’entre nous, levé à minuit a eu le temps de prendre sa
douche avant de réaliser qu’il n’était pas 7h comme il le croyait. Quant à
nous, Orange nous a sifflé trois fois
dans la nuit pour nous conseiller un opérateur. Vite prêts nous descendons
déjeuner et faisons connaissance avec deux nouveaux compagnons de voyage,
français résidant aux Etats-Unis qui complèteront notre groupe. Nous mangeons
solidement, avant d’être pris en charge par Edgar et une suissesse originaire
de Berne, responsable de l’agence locale.
Je remonte une première fois sous les injonctions de mes
comparses pour prendre un chapeau, une deuxième fois pour de la crème solaire
et nous montons bien équipés dans le mini bus pour notre première journée
équatorienne.
Par des rues inégales, nous roulons de collines
abruptes en collines abruptes, nous stoppons au sommet de l’une d’elle, le
Panecillo « le petit pain », où trône une vierge de l’Apocalypse en aluminium.
Construite en 1955, elle est monumentale, ailée et
terrassant un dragon.
A l’intérieur une petite chapelle sert d’antichambre à un
escalier qui accède palier par palier à une promenade extérieure.
Nous
bénéficions d’une vue panoramique sur les habitations basses accrochées aux
pentes,
et sur la ville coloniale.
On aperçoit même à travers quelques nuages, les neiges du
Cotopaxi.
La température est idéale avec un soleil vite brûlant
alternant avec un air frais délicieux.
Nous reprenons le véhicule pour gagner le centre historique,
croisant des étals disposés au milieu de la circulation à l’air libre ou sous
des tunnels. La suissesse, nous abandonne quand nous parvenons à la Basilica del Voto Nacional.
Construite à l’image de la cathédrale de Bourges, elle fut
édifiée au XIX° siècle ; les gargouilles s’inspirent d’animaux locaux :
tamanoirs, tortues, crocodiles, iguanes, pumas, singes ou dragons aux ailes
déployées.
L’intérieur expose des vierges multiples, comme leur fonctions,
parfois revêtues de tissus. La nef ressemble à nombre d’églises grises néo
gothiques de chez nous avec une grande chapelle repeinte récemment dans le
style.
« Certaines
croyances racontent que le jour où la construction de la Basilique sera achevée,
ce sera la fin du monde. »
Une sorte d’alcôve abrite des vierges sud américaines
particulières à chaque pays, chacune dans une vitrine dorée individuelle.
Nous descendons la rue jusqu’à la Place de l’Indépendance qui regroupe tous
les pouvoirs.
Le palais gouvernemental
pour l’état,
avec en plus moderne le palais municipal,
l’archevêché
et une
banque.
Dans le jardin central, préside la statue aux héros du 10
août 1809 qui furent les premiers à se battre pour l’Indépendance.
Quant au palais du gouvernement il a récupéré les grilles et
les balustrades du palais des Tuileries de Paris. Deux soldats comme à
Buckingham palace montent la garde dans un uniforme rappelant les grognards de
Napoléon.
Au bout de leur lance au manche en bambou, le drapeau équatorien possède des
couleurs semblables à celui de la
Colombie et du Venezuela :
une bande jaune représente la richesse (maïs, or),
une bande
bleue représente le ciel,
un bande rouge représente le sang versé pour
l’indépendance.
Un condor signifie la liberté.
Dans un médaillon central, une
rivière coule au pied d’un volcan
et accueille
deux bateaux, symboles de la modernité.
Des familles posent pour la photo au pied de la petite
estrade des soldats qui n’ont pas l’immobilité de leurs confrères anglais ou du
Vatican.