Les collaborateurs du trimestriel essentiellement satirique
concernant le bassin grenoblois, montrent à chaque fois la haute idée qu’ils se
font de leur métier de journaliste. Avec ce qu’il peut y avoir d’exigence et
d’honnêteté, d’originalité, de fraîcheur, mais avec aussi une désagréable
tendance à se croire au dessus de leurs interlocuteurs ou de leurs confrères.
En ces temps politiquement corrects, le titre de cette
livraison est accrocheur :
« Etat d’urgence
trop mou : la presse toujours pas contrôlée » au dessus du dessin qui
figure pour illustrer la critique ci dessous en passe de devenir inévitable à
chaque sortie de ces 16 pages impertinentes. http://blog-de-guy.blogspot.fr/2015/10/le-postillon-automne-2015.html
Ferrari, le patron de la Métro est dans le collimateur, à
partir de témoignages d’employés de la mairie de Pont de Claix dont les prénoms
ont été changés, tant il semble que l’atmosphère ne soit pas très saine au Sud
de l’agglo. Mais l’absentéisme des personnels des collectivités locales
demanderait une enquête contradictoire qu’ils ne me semblent pas prêt de mener,
les employés étant par nature des victimes comme les musulmans qu’ils ont
interrogés sur un autre sujet à la sortie de la prière. Finalement, le phare urbain installé sur un
château d’eau désaffecté au pied des falaises du Vercors ne peut signifier
qu’une quelconque lumière préside ces lieux où « piston, dérapages et
mauvais goût » sont relevés.
Il allait de soi que dans le petit jeu où le journal invente
les chansons qui accompagneraient les politiques locaux : Christophe
Ferrari mériterait « Le phare » des Têtes Raides, alors que Piolle écouterait
en boucle « Help » des Beatles, Carignon « Vieille
canaille », et eux au Postillon : « Quand on arrive en
ville » de Balavoine…
Comme dans la rubrique hebdomadaire du Canard Enchainé, les
compte-rendus d’audience au palais de justice sont éclairants et particulièrement ici la comparution immédiate
d’interpelés à l’occasion des perquisitions au début de l’« état
d’urgence ». Un rappel historique de semblables dispositions en 1958 à
partir la lecture des « Allobroges » est bienvenu.
De la même encre, les témoignages de personnes venues
témoigner des difficultés dans leur travail, marquent des évolutions
préoccupantes : dans un centre de prévention en addictologie, au Codase, à
l’Alliance française, pour un conducteur de cars, un maître nageur ou chez
Tornier entreprise rachetée par des américains qui fabrique des prothèses. Dans
bien des lieux de travail les salariés n’osent pas s’exprimer.
Le Postillon est précieux pour rappeler aux politiques leurs
promesses et mettre en regard le côté procédurier que les verts cultivaient
dans l’opposition, alors qu’il a fallu beaucoup de patience à un citoyen pour
obtenir les chiffres du coût de la fête des tuiles : 351 000 € au lieu des 200 000
annoncés. Des nuances ont été apportées à la transparence informatique, des
assouplissements de quelques principes, et autres contradictions avec des
discours imprudemment définitifs, voire des petits arrangements entre amis.
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Dans le « Charlie » de cette semaine :