Ce matin là, j’étais parti, grognant à propos de papiers
jetés à côté des poubelles, mais dans la période comme les moments calmes
deviennent une exception, je sens le besoin d’aligner trois mots pour évoquer
quelques pas le long de la voie du tram qui déroule son tapis de verdure à
travers une ville qui s’embellit. Je suis passé par un parc avec ses oiseaux,
ses coureurs, ses amoureux, ses boomeurs et ses babies.
J’arpente mon territoire en paix où s’affirme le printemps, et
je me réfugie face aux dérèglements du monde.
En fin de semaine dernière, des abrutis ont mis le feu à des
locaux sportifs à la
Villeneuve et au théâtre Prémol du village olympique.
Pourtant dans les parages les citoyens n’ont pas été
dispensés dans leur jeune âge d’activités transversales concernant « le
vivre ensemble ».
Dans les incertitudes de l’écriture, j’avais formulé d’abord
« nos élèves ont mis le feu »
pour assumer mon créneau comme d’autres dans les réseaux sociaux qui ne parlent
que de Palestine ou de Grèce : moi c’est l’école et j’en décolle pas.
Non que je tienne à me fustiger particulièrement en une pose
inoffensive, mais pour réagir par
rapport à d’autres qui à l’occasion ont ressorti le coût du stade des Alpes et patati
c’est la faute au foot professionnel et patata, je ne suis pas la justice ... malheureux
incendiaires !
Ceux qui ont été élevés par notre société, s’en prennent au
bien public détruisant des années d’investissement bénévole, atteignant la solidarité, le loisir, le plaisir et la
réflexion.
Ne reste-t-il qu’à être consterné ?
Tout participe à la confusion. Des morts en Méditerranée, on
passe à des propos des plus débiles évoquant la pédophilie des moniteurs de
colonie de vacances en plein dans un reportage visant à illustrer l’intérêt des
colos. Dans des commentaires sur Facebook, le pédophile, terme décidément très en
vogue, est instituteur.
Dans Politis, Philippe Val par dessin interposé est
grossièrement attaqué ; il s’est élevé contre la sociologie de bistrot qui
vise à tout excuser. Le débat est clôt avant d’avoir commencé. Chaque jour, on
peut relever la fuite face aux problèmes posés.
Statues détruites : parlez plutôt violences policières,
chasse à l’étranger en Afrique du Sud : voyez les
scandales financiers …
« Dans certains
cas l’automatisation consiste à repousser les limites de la déqualification,
sauf que ce sont des capacités cognitives, intellectuelles, et bientôt
peut-être émotionnelles, que nous acceptons de perdre. »
Cette réflexion dans Libé concerne les objets connectés et ce
court extrait participe peut être à l’embrouillement des idées, mais cette
deshumanisation n’est pas générée que par les machines, les religions y contribuent … et il faut croire aussi, l’école !
......
L'image de la semaine est prise dans "La Vie"