Touchés au cœur d’une légitimité qui maillait le territoire,
les élus locaux sont concernés en première ligne et responsables. Les cumulards
de fonctions à vocation sénatoriale entourés d’une camarilla d’obligés ont
remplacé le projet par la stratégie, les idées par la magouille, le courage se
dissolvant vite à la veille d’une élection, et c’est toujours la veille.
Le réflexe habituel de reporter l’échec sur les autres,
place Hollande sur le devant puisque sous la V° tout procède d’un seul homme, normal.
Mais je crois que son impopularité présente ne tient pas
tant en la teneur des mesures annoncées que d’avoir minimisé leur
urgence : retraites, dette.
L’élection de démagogues, la reconduction de voyous,
l’indifférence ou les colères dévoyées de citoyens révèlent la difficulté de
transmettre des valeurs humanistes quand l’exemplarité se débine.
Et retour sempiternel à l’école : dans cet univers à
tendance hystérique, si les enfants rois tournent à la caricature c’est qu’ils
descendent d’une génération reine, celle qui fait la moue face à chaque
décision, quelque soit son sens. Alors vous reprendrez bien un petit référendum
pour que rien ne change.
L’école, où le moindre effort est banni, a parfois bien du mal
à cultiver la curiosité, à amener vers des découvertes de ce qui est étranger à
des individus formatés par les familles sur la défensive et les modes
remplissant les vides. La relation prof /élève peut s’apaiser dans la relation
individuelle mais se voit perturbée dans le brouhaha ambiant jusqu’au mutisme :
restent les machines.
«L’écran, qui envahit
tout, est lui-même envahi par une nouvelle caste dominante qui se croit libérée
des préjugés bourgeois, alors qu’elle s’est affranchie de tout scrupule et dont
les goûts, la langue, la connivence régressive, l’hilarité perpétuelle,
l’obscénité tranquille et le barbotement dans la bassesse témoignent d’un
mépris souverain pour l’expérience des belles choses que les professeurs ont la
charge de transmettre. Il est toujours difficile de résister à ce déferlement»
A. Finkielkraut.
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Dans le « Canard » de cette semaine :