Il faut changer les calendriers, les aiguilles ont tourné.
Alors essayer de prendre la mesure du temps et pendant qu’on
y est des espaces emboités:
le ciel au dessus de nos têtes est noir de charbon, les eaux
sont poisoneuses.
Mondo : Les
conférences environnementales à l’échelle de la planète ne font plus illusion.
Euro : Le
bleu du drapeau européen comporte plus de taches que d’étoiles.
France : Mon
président blague. J’avais voté pour lui à la primaire socialiste pensant qu’il
susciterait moins de rejets qu’Aubry : je m’en enfonce le bonnet jusqu’aux
yeux. Cahuzac.
Ceux qui ont toujours estimé que la gauche au pouvoir était
illégitime par nature, arrêtés dans l’après guerre quand les chars soviétiques
devaient stationner sur le mail de Voiron, ont repris du poil de la bête. Et le
pouvoir est paralysé.
La mise à plat de l’impôt semble relever de la tactique et
l’ajustement des rythmes scolaires qui rencontrait pourtant le consensus passe mal ; le « mariage pour tous » hystérisa
des manifs par touffes.
Au-delà de ces péripéties surjouées, faut-il faire tout un
plat des « quenelles » ?
Descendu de sa voiture de luxe, Anelka parle d’un « geste
anti système », lui dont le système en a fait un de ses rois. Il entretient la
connivence avec toute une partie de la société dont la haine se cultive sous
des excuses bidon, qui savent emprunter les codes clean pour continuer à
pourrir le « vivre ensemble ». Bras d’honneur, doigt d’honneur et
faux semblants.
Deux fractions du pays ne se voient plus.
L’école fut au moins un lieu de rencontre, mais lorsque les
conditions d’apprentissage sont compromises, pompiers et vigiles sont requis. Avec
des cours en ligne qui s’ouvrent dans les universités, on pourra économiser sur
les profs.
Certains jeunes pourront filer fissa, quand d’autres
végèteront sur canapé, que dira PISA ?
Ariane Mnouchkine dans ses
vœux sur Médiapart décrit ce climat de pessimisme qui me mine puis donne du
souffle :
« Je nous
souhaite d’abord une fuite périlleuse et ensuite un immense chantier.
D’abord fuir la peste
de cette tristesse gluante, que par tombereaux entiers, tous les jours, on
déverse sur nous, cette vase venimeuse, faite de haine de soi, de haine de
l’autre, de méfiance de tout le monde, de ressentiments passifs et contagieux,
d’amertumes stériles, de hargnes persécutoires.
Fuir l’incrédulité
ricanante, enflée de sa propre importance, fuir les triomphants prophètes de
l’échec inévitable, fuir les pleureurs et vestales d’un passé avorté à jamais
et barrant tout futur. »
Les chantiers sont boueux : quand les portails écotaxe crament,
la solidarité est absente, et nos souliers collés : le chômage s’aggrave et
qu’y faire ?
A Saint Egrève,
sous l’affichage d’une fleur tenue dans un gant, un assemblage d’intérêts
particuliers concourt pour les municipales, où les opposants d’hier qui
contrarièrent jadis tout projet proposé par la gauche, sont de retour. Fidèles
à eux même, eux, dont la motivation essentielle est que rien ne se construise
demain : illustrant avec leur divorce de la majorité actuelle, qui nous avait
vaincu aux dernières élections, que les étiquettes sont trompeuses : les
plus conservateurs en rosissent.
......
Après les cadeaux de Noël, depuis Internet cette image simple: