Je connaissais le conte de Perrault mais ignorais que la
pauvrette au balai appartenait à un classique de la danse dont la version de
1985 de Maguy Marin fut jugée révolutionnaire.
S’il n’y a rien qui vieillisse plus vite que la modernité,
je n’ai pas décelé de poussière dans la représentation qui vient d’être donnée
à la MC2 après 450
autres dans le monde entier, par une chorégraphe dont je ne suis pourtant pas
un inconditionnel.
Une fois familiarisé avec les masques que portent tous les
danseurs, j’ai apprécié la richesse de la mise en scène sur plusieurs étages et
son ampleur.
Les personnages qui évoluent dans une maison de poupée
s’animent : depuis un récit venu des greniers de la prime enfance, les
corps enraidis incarnent la comédie humaine.
Je me suis étonné dans cette période de Noël que des
playmobils soient requis pour la
Crèche mais ils peuvent-pourquoi pas-raconter la naissance
d’une espérance, même si on préfére quelques santons aux manteaux soulevés par
le vent
Le récit poétique et inventif, mêlant candeur et mélancolie,
peut convenir aux enfants et aux grands. L’apprentissage de Cendrillon est bien
mené avec une épreuve de saut à la corde intense, et si comme dans les
cathédrales, les diables sont plus divertissants que les anges, aucune
mièvrerie n’envahit le plateau. La musique de Prokofiev aux allures de celle de
Chostakovitch, m’a-t-on dit, avait des élans communicatifs.
Je suis revenu au texte qui comporte une moralité :
« La bonne grâce
est le vrai don des Fées ;
Sans elle on ne peut rien, avec elle, on peut tout.
Sans elle on ne peut rien, avec elle, on peut tout.
C’est sans doute un
grand avantage,
D'avoir de l'esprit,
du courage,
De la naissance, du
bon sens,
Et d'autres semblables
talents,
Qu'on reçoit du ciel
en partage ;
Mais vous aurez beau
les avoir.
Pour votre avancement
ce seront choses vaines,
Si vous n'avez, pour
les faire valoir.
Ou des parrains ou des
marraines. »
Un réseau.